La Société des Réalisateurs de Films qui gère notamment la Quinzaine des Réalisateurs (attribuant notamment le prestigieux lauréat du Carrosse d’or annuel) et le Festival de moyens-métrages de Brive a élu son nouveau Conseil d’administration le 20 juin dernier pour la saison 2015-2016. Un triumvirat occupe le poste de co-présidents : Céline Sciamma (Bande de filles), Pierre Salvadori (Dans la cour) et Catherine Corsini dont on attend la nouvelle réalisation La Belle Saison pour le 19 juillet prochain. Trois auteurs passionnés et passionnants à ce poste, engagés dans le monde dans lequel ils vivent, c’est très rassurant pour la bonne marche de cette association de cinéastes née de la tentative d’éviction d’Henri Langlois de la tête de la Cinémathèque Française et de mai 1968. Sa mission est de « défendre les libertés artistiques, morales et les intérêts professionnels et économiques de la création cinématographique et de participer à l’élaboration de nouvelles structures du cinéma. »
Les autres élus :
Secrétaire : Anna Novion (Les Grandes Personnes, Rendez-vous à Kiruna)
Trésorier : Thomas Lilti (Hippocrate)
Délégué au court-métrage : Jan Sitta (le court Ceux qui restent debout)
Délégué au documentaire : Denis Gheerbrant (l’impressionnante série La République Marseille)
Les autres membres du Conseil d’administration :
Luc Battiston
Stéphane Brizé
Thomas Cailley
Laurent Cantet
Malik Chibane
François Farellacci
Pascale Ferran
Léa Fehner
Fabienne Godet
Stéphanie Kalfon
Cédric Klapisch
Helena Klotz
Paul Marques Duarte
Katell Quillévéré
Christophe Ruggia
Le rôle de la SRF est donc de soutenir la création, faire respecter les droits des cinéastes et de défendre les auteurs qui sont empêchés d’exercer librement leur art comme en témoigne la récente pétition pour soutenir le marocain Nabil Ayouch dont le film Much Loved (Quinzaine 2015) est interdit la diffusion du film dans tout le pays pour «outrage grave aux valeurs morales et à la femme marocaine», le réalisateur et son actrice Loubna Abidar faisant l’objet de menaces de mort. On leur doit encore récemment un communiqué adressé aux pouvoirs publics pour la défense du documentaire de création et le soutien au film Love de Gaspar Noé, qui fut menacé d’interdiction aux moins de 18 ans, le Ministère de la Culture ayant demandé à la Commission de classification des films de revoir son autorisation aux moins de 16 ans sous la pression de l’association d’extrême droite, Promouvoir, ce qui est en contradiction avec l’usage de ne pas remettre en cause cet avis (voir texte intégral ci-dessous). Heureusement, la Commission n’a pas changé son appréciation et le film pourra sortir dans de bonnes conditions.