Une semaine sous le signe du pont de l’Ascension et hop ! le box-office français retrouve des couleurs quelque peu plus rassurantes que celles des semaines ayant précédé ce numéro 22, allant du 29 mai au 4 juin. La hausse de la fréquentation hebdomadaire n’est certes pas spectaculaire, mais les près de trois-cents mille spectateurs supplémentaires par rapport à la semaine dernière permettent au cumul de se positionner pile dans la moyenne pour une fin de mois de mai, après quinze jours à la performance économique insuffisante. Les salles étaient même sensiblement plus remplies qu’à la même période l’année dernière, aux résultats très mauvais, admettons-le, de 45 % sur le territoire national, voire de plus de 57 % sur Paris ! Seule la part de marché du cinéma français continue de se rétracter, un pour cent par semaine, pour s’établir à 23 %, faute de nouveautés à l’intérêt commercial certain.
Il y a deux mois, la stabilité de Dumbo de Tim Burton en deuxième semaine avait fait figure d’exception. Aladdin de Guy Ritchie fait encore mieux parce qu’au recul de 4 % de son ami aux grandes oreilles il répond avec une petite hausse, devenant alors le premier film dans ce cas de figure inhabituel depuis que Aquaman de James Wan avait profité des fêtes de fin d’année pour progresser de 10 % ! Il est donc fort probable qu’il fera preuve de la même endurance que la production précédente de Disney et qu’on entendra encore parler de lui au moins d’ici la Fête du cinéma à la fin de ce mois-ci. Les autres films en continuation baissent en ordre dispersé, avec là aussi une exception de taille sous forme de Pokémon Détective Pikachu de Rob Letterman, qui a définitivement trouvé son public comme le démontrent sa légère hausse et un cumul au bout de quatre semaines à l’affiche qui approche du million et demi de spectateurs. Quant aux nouveautés, elles ont plutôt tendance à décevoir, Godzilla II Roi des monstres de Michael Dougherty faisant de moitié moins bien que le Godzilla de Gareth Edwards sorti cinq ans plus tôt. De même, Rocketman de Dexter Fletcher ne pourra point rivaliser avec le parcours brillant de Bohemian Rhapsody de Bryan Singer, sorti fin novembre dernier au son pêchu d’un million de spectateurs en première semaine pour finir au-delà des quatre millions de fans de biographies filmiques pop-rock.
Voici les principaux chiffres du Top 10 du box-office français entre le mercredi 29 mai et le mardi 4 juin 2019 :
- Aladdin – distribué par Walt Disney Studios France – 2ème semaine / + 1 % – 569 439 entrées / 1 132 682 cumul – 21 % part de marché
- Godzilla II Roi des monstres – distribué par Warner Bros. France – Nouveauté – 342 574 entrées cumulées – 13 % part de marché
- Rocketman – distribué par Paramount Pictures France – Nouveauté – 277 017 entrées cumulées – 10 % part de marché
- John Wick Parabellum – distribué par Metropolitan Filmexport – 2ème semaine / – 42 % – 195 116 entrées / 531 715 cumul – 7 % part de marché
- Venise n’est pas en Italie – distribué par Studiocanal – Nouveauté – 192 777 entrées cumulées – 7 % part de marché
6. Pokémon Détective Pikachu – distribué par Warner Bros. France – 4ème semaine / + 3 % – 182 542 entrées / 1 448 014 cumul – 7 % part de marché
7. Douleur et gloire – distribué par Pathé – 3ème semaine / – 33 % – 137 592 entrées / 580 742 cumul – 5 % part de marché
8. Avengers Endgame – distribué par Walt Disney Studios France – 6ème semaine / – 15 % – 132 260 entrées / 6 628 415 cumul – 5 % part de marché
9. Nous finirons ensemble – distribué par Pathé – 5ème semaine / – 34 % – 119 242 entrées / 2 609 012 cumul – 4 % part de marché
10. Sibyl – distribué par Le Pacte – 2ème semaine / – 24 % – 95 357 entrées / 220 053 cumul – 4 % part de marché
Au Top 5 du box-office américain, on retrouve presque les mêmes films qu’au classement français, à quelques détails significatifs près. Ainsi, le démarrage de Godzilla II Roi des monstres y était aussi peu éclatant que chez nous, avec des proportions de l’échec comparé au Godzilla précédent quasiment identiques, puisque le film de Gareth Edwards avait démarré en 2014 à 93 millions de dollars pour quitter l’affiche trois mois plus tard avec 200 millions de dollars. Des sommes à peu près adéquates afin d’amortir le budget d’un tel film à effets spéciaux que la suite officieuse atteindra au mieux grâce à sa performance à l’étranger, le démarrage chinois à 70 millions de dollars laissant peut-être espérer une telle issue de secours pour la Warner. Le premier week-end de Rocketman outre-Atlantique est aussi peu flamboyant qu’en France, puisque Elton John ne fait guère mieux que les biographies filmiques phares des icônes de la musique sorties dans les années 2000 que sont Ray de Taylor Hackford – 20 millions de dollars en octobre 2004 – et Walk the Line de James Mangold – 22 millions de dollars l’année suivante. En tout cas, là aussi on est très loin du plébiscite de Bohemian Rhapsody, qui avait très bien marché aux États-Unis à travers un démarrage à plus de 50 millions de dollars et un cumul final de 216 millions de dollars. Le film d’horreur Ma de Tate Taylor aurait coûté huit fois moins que la reconstitution des frasques du chanteur aux costumes extravagants. Il fait pourtant presque jeu égal avec Rocketman, surtout au niveau de la moyenne par copie qui est de près de 6 500 dollars pour Octavia Spencer et d’un peu plus de 7 000 dollars pour Taron Egerton. Ni l’un, ni l’autre n’est une valeur sûre du box-office, mais le parcours de l’actrice oscarisée pour sa première collaboration avec Tate Taylor en 2011 dans La Couleur des sentiments est néanmoins joliment atypique.
Voici les principaux chiffres du Top 5 du box-office américain pour le week-end se terminant le dimanche 2 juin 2019 :
- Godzilla II Roi des monstres – distribué par Warner Bros. – Nouveauté – 47 776 293 $ cumulés
- Aladdin – distribué par Buena Vista – 2ème semaine / – 53 % – 42 840 544 $ / 185 537 718 $ cumul
- Rocketman – distribué par Paramount – Nouveauté – 25 725 722 $ cumulés
- Ma – distribué par Universal – Nouveauté – 18 099 805 $ cumulés
- John Wick Parabellum – distribué par Lionsgate – 3ème semaine / – 54 % – 11 085 459 $ / 125 738 271 $ cumul