La Valse dans l’ombre

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La Valse dans l'ombre, photo du film

La Valse dans l'ombre, l'affiche (jacquette) du filmLa Valse dans l’ombre

USA : 1940
Titre original : Waterloo Bridge
Réalisateur : Mervyn LeRoy
Scénario : S.N. Behrman
Acteurs : Vivien Leigh, Robert Taylor, Lucile Watson
Distribution : Metro Goldwyn Mayer (MGM)
Durée : 1h 43min
Genre : Drame
Date de sortie : 29 février 2012 – en DVD

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Cinéaste fécond de la fin des années 20 à la fin des années 30, Mervyn LeRoy fait partie de ces cinéastes américains qui ont été réalisateurs, producteurs et qui ont touché à à peu près tous les genres. « La Valse dans l’ombre » est le premier film tourné par LeRoy pour la MGM qu’il avait rejoint après avoir quitté la Warner.

Résumé : Durant la Première Guerre mondiale, un officier aristocrate et une jeune fille de condition modeste se rencontrent et s’aiment.

Ce n’est peut-être pas le film le plus connu du cinéma mais il mérite cependant que l’on s’y attarde tant il peut rentrer sans honte au panthéon des grands et beaux mélodrames.

La Valse dans l'ombre, photo du film

De l’Émotion à l’état pur

Londres – 1939 – seconde guerre mondiale – Roy Cronin, officier britannique, se souvient que 20 ans plus tôt la guerre lui a fait rencontré son seul amour puis le lui a fait perdre.

La rencontre avec Myra, jeune ballerine, sur le pont de Waterloo sous une alerte de raid aérien va changer leurs vies à jamais. Coup de foudre, serments d’amour, fiançailles dans la journée et mariage le lendemain, mariage qui n’aura pas lieu, Cronin étant rappelé par son unité.

Licenciée par l’impitoyable et rigoriste directrice de ballet (formidable Maria Ouspenskaya comme toujours) qui refuse à ses danseuses la moindre distraction à leur art, sans le sou, Myra tombe malade en apprenant par le journal la mort de Roy au combat. Elle survit grâce aux soins de son amie Kitty qui finit par subvenir à leurs besoins en se prostituant. Elle se résout elle aussi à cette extrémité et « tapinant » à la gare tombe sur Roy, vivant et de retour. Il ne remarque ni son émoi, ni sa détresse, l’emmène dans sa famille, prépare leur mariage. Elle veut croire en cette chance que la vie et l’amour lui offre mais se refuse finalement aussi bien à lui mentir qu’à lui parler de son passé et se sauve à jamais.

Retournée à sa vie de tristesse et de prostitution, ne parvenant pas à l’oublier elle se suicide sous les roues d’une ambulance passant sur Waterloo Bridge.

Vu comme ça nous avons c’est certain tous les ingrédients d’un féroce mélo qui fait pleurer dans les chaumières et ne laisse pas de souvenir impérissable.

Mais voilà le réalisateur s’est surpassé.

La Valse dans l'ombre, photo du film

Servie par un réalisation subtile

Merwyn LeRoy réussit en effet à rendre fluide les scènes les plus facilement « noyables » dans le sirupeux larmoyant. Rien n’est ridicule dans cet amour malheureux, rien n’est ressenti comme la « goutte qui fait déborder le vase ». Au contraire on y lit plutôt le « fatum » des tragédies antiques – impitoyable.

La rigueur morale (celle de la directrice de ballet qui prive Myra de ressources, celle de Myra qui lui pose des barrières pour épouser Roy) conduit ces amoureux à leur perte mais elle n’en fait pas des idiots qui ont bien cherché ce qui leur arrive.

La caméra de LeRoy capte l’intensité des regards, exhale l’amour que Myra et Roy éprouve.

Une des scènes les plus romantiques et les plus belles du cinéma est celle de la « valse dans l’ombre » justement, scène où dans le cabaret les amoureux dansent sous l’air de la « farewell waltz » à la lumière mourante des bougies mouchées les unes après les autres par les musiciens eux-mêmes. Géniale trouvaille!

Et magnifiée par le couple Vivien Leigh – Robert Taylor

Vivien Leigh, auréolée de sa toute neuve gloire d’ »Autant en emporte le vent » et Robert Taylor, célèbre déjà depuis le milieu des années 30 sont à tout jamais Myra et Roy.

Leurs prestations sont assez exceptionnelles même encore aujourd’hui. Leurs jeux paraît sans ride, comme dégagé à la fois de l’époque et des codes du mélo. Leurs sensualités irradient l’écran sans rien montrer bien sur (le code Hays).

Vivien Leigh y est une fabuleuse actrice dont le regard suffit à pénétrer l’âme, à dévoiler son amour, ses craintes, ses peurs, ses faiblesses, ses forces.

L’alchimie entre ces deux-là vaut bien celle toujours célèbre entre Leigh et Gable dans le fameux « Autant emporte le vent ».

Il faut mettre de côté l‘anachronisme certain du film quant aux costumes des personnages qui n’évoquent guère la première guerre mondiale mais bien la seconde (anachronisme d’ailleurs bizarrement incompréhensible dans un Hollywood amateur de reconstitution historique soignée) et se laisser emporter par cette valse triste et poignante.

Résumé

 Un pur moment d’émotion assez intemporel qui vous saisira à la gorge pour peu que vous vous laissiez faire.

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