La Nuit Nomade
inconnue : 2011
Titre original : –
Réalisateur : Marianne Chaud
Scénario : Marianne Chaud
Acteurs : Tundup, Kenrap, Toldan
Distribution : Zed.
Durée : 1h30
Genre : Documentaire
Date de sortie : 4 avril 2012
Globale : [rating:4][five-star-rating]
La Nuit Nomade, troisième film de la trilogie de Marianne Chaud après Himalaya, le chemin du ciel et Himalaya, la terre des femmes se veut le récit documenté de la vie d’éleveurs nomades sur les hauts plateaux du Karnark. Si le fil conducteur de son documentaire peut sembler léger par son fond, c’est pour mettre en relief un regard plus juste des évènements qui s’écoulent devant nos yeux. Une évasion réflective au regard de notre époque.
Synopsis : C’est peut-être la dernière migration pour Tundup, la fin de sa vie nomade sur les hauts plateaux himalayens. Quand les marchands arriveront, Tundup et les siens devront choisir : vendre leur troupeau, abandonner leurs terres et partir à la ville comme tant d’autres avant eux, ou rester au Karnak. Où seront-ils le plus heureux ?
Immersion dans une communauté.
Dans un premier temps, Marianne Chaud dirige son documentaire par un regard délicat et discret pour nous faire rentrer, puis partager l’intimité de cette communauté. On s’invite alors délicatement dans le quotidien de ces éleveurs.
La proximité que créer la réalisatrice en parlant leur langue contribue beaucoup à cette facilité d’immersion, ils réalisent des gestes du quotidien avec une régularité habituelle pour eux et une découverte pour nous. Au fur et à mesure que la distance s’amenuise, les protagonistes se livrent de plus en plus ; parlent de cette obligation de rester dans la plaine du Ladkah alors que les générations futures seraient promises à un avenir plus radieux. Chaque année des départs pour « la ville » ont lieu.
L’ensemble des conversations établies donne bon nombre de discussions profondes quant à l’existence de leur métier et de leur vie sur le plateau à près de 4500 mètres d’altitude. Emprunt d’un humour touchant, se dégage également une réflexion sur la condition humaine nous ramenant à notre vécu dans un monde moderne et matérialiste.
Une beauté magnifiée
Si la réalisatrice n’ose prendre de hauteur quant à son regard sur cette communauté. Il en est tout autre des paysages qu’elle nous offre à voir. Majestueux, entre roche et désert, blancheur de la neige et couleur chaude de l’aridité, l’emprise d’une nature grandiose nous immerge dans ce paysage entre le Tibet chinois et le Pakistan. Contribuant grandement à la réussite du film, suivre ces nomades dans les plaines arides est un voyage sur toile en soi.
Etrange questionnement du spectateur qui s’emploie à regarder ce qui se déroule devant ses yeux mais Marianne Chaud a le talent de ne jamais tomber dans le misérabilisme et fait uniquement partager avec émotion, les choix empiriques que ces éleveurs doivent faire. Chaque année leur communauté se déciment peu à peu. Loin des formats courants des documentaires récents, La nuit nomade marque le pas par sa forme et son fond, la réalisatrice, intégrée à cette communauté, et le décor, le Ladkah, forment cette unité.
Résumé
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