La Ligue des Gentlemen Extraordinaires

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Photo de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avec Sean Connery

L'affiche de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avec Sean ConneryLa Ligue des Gentlemen Extraordinaires

USA, Danemark : 2002
Titre original : The League of Extraordinary Gentlemen
Réalisateur : Stephen Norrington
Scénario : James Robinson
Acteurs : Sean Connery, Shane West, Stuart Townsend
Distribution : UFD
Durée : 1h50
Genre : Fantastique, Historique, Action
Date de sortie : 1 octobre 2003

Globale : [rating:1][five-star-rating]

Après From Hell, revoici une œuvre culte d’Alan Moore (V pour Vendetta, Watchmen) transposée avec fracas sur grand écran. Si les moyens ont été mis pour nous offrir un spectacle digne de ce nom, le rendu final est un tout autre constat…

Synopsis : L’aventurier Allan Quatermain dirige la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, association de sept super-héros légendaires, comprenant le mystérieux Capitaine Nemo, la femme vampire Mina Harker, l’invisible Rodney Skinner, le jeune et intrépide agent secret américain Tom Sawyer, l’inaltérable Dorian Gray et l’inquiétant duo Jekyll / Hyde. Venus des horizons les plus divers, les membres de la Ligue sont de farouches individualistes, des exclus au passé ténébreux et agité, dont les facultés hors normes constituent à la fois un atout et une malédiction. Réunis dans des circonstances exceptionnelles, ils doivent en peu de temps nouer des rapports de confiance, apprendre à fonctionner en équipe. Après avoir embarqué à bord du Nautilus, ils gagnent Venise, où leur adversaire, le diabolique Fantôme, se prépare à saboter une conférence réunissant les plus grands chefs d’Etat…

Photo de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avec Sean Connery

Alan Moore est une indéniable figure de la bande dessinée, maintes fois récompensé pour ses magnifiques travaux tels que Watchmen, From Hell, V pour vendetta ou encore Batman : The Killing Joke. Quand on voit les adaptations pas vraiment fidèles de ses œuvres au cinéma, on comprend pourquoi le scénariste de BD américain n’aime pas vraiment leurs retranscriptions cinématographiques (From Hell n’avait quasiment plus rien à voir avec le matériau d’origine malgré un excellent résultat final). C’est donc sans surprise que l’une des sagas les plus appréciées, La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, se voit porter à l’écran. Réalisée par Stephen Norrington (Blade) et principalement interprétée par Sean Connery – dont c’est hélas le dernier rôle au cinéma, l’adaptation ciné de cette excellente série littéraire est une amère désillusion dont les raisons du ratage sont facilement compréhensives…

La fidélité d’œuvres littéraires n’est pas un moyen très rentable au cinéma…

Prenez une bande dessinée où une équipe des plus grands héros de la littérature anglaise et française lutte contre des forces obscures dans un univers violent et décomplexé. Une bande dessinée au concept inédit où l’on observe un réel travail de fidélité et d’adaptation minutieuse quant aux différents personnages présentés dans ces extraordinaires aventures où l’on croise tour à tour le Fu Manchu, le Dr. Caligari, Fantômas et même les envahisseurs de La Guerre des Mondes. Prenez maintenant une bande de scénaristes décérébrés, des producteurs véreux peu soucieux de retranscrire avec fidélité la merveille instaurée par Moore et vous obtenez un plantage en règle 100% hollywoodien. Oubliez les tracas personnels des protagonistes, leurs doutes et leurs détestables personnalités : changez-les en intrépides héros aimés de tous (Quatermain n’est plus un vieillard opiomane, Nemo n’est plus un exécrable raciste, Hyde ne dévorera pas de crânes et Hawley Griffin, l’homme invisible violeur de bonnes sœurs, devient Skinner, simple homme invisible tout à fait anodin).

Photo de La Ligue des Gentlemen Extraordinaires avec Sean Connery

Stephen Norrington n’était pas le choix idéal

Afin d’agrémenter le long-métrage d’une touche inédite, les scénaristes ont eu la bonne idée d’incorporer au récit le bienvenu Dorian Gray et son tableau maudit mais aussi le grotesque Tom Sawyer, devenu un jeune homme aventurier travaillant au service du gouvernement américain. Vous pensiez que c’était une mauvaise blague ? Vous aviez tort. Notez que LXG est un film américain, il faut donc tout de même un héros américain bon sang ! Etant donné qu’ils sont extrêmement rares dans la bonne vieille littérature, il faudra piocher là où on peut et sur ce pauvre garnement roux que le sort est tombé. Mark Twain doit s’esclaffer dans sa tombe… Ajoutez à tout cela un casting peu reluisant composé d’acteurs bis (Peta Wilson, Richard Roxburgh, Stuart Townsend) et d’autres complètement inconnus au bataillon (Naseeruddin Shah), une intrigue cousue de fil blanc et un tournage chaotique et vous obtenez un semblant d’adaptation à peine sympathique.

Car si la fidélité des romans graphiques n’est pas au rendez-vous, on aurait espéré un minimum de qualité au niveau du scénario voire même pour les scènes d’action, ici affreusement numérisées et sans la moindre crédibilité. Décors mal incrustés, palaces en carton-pâte et images de synthèses approximatives complètent les défauts de ce nanar nouvelle génération qui ne satisfera que les amateurs de films fantastiques sans imagination bourrés d’action et d’effets spéciaux, laissant bien entendu leur cerveau à l’entrée, payant pour voir le pourtant fabuleux Sir Sean Connery se ridiculiser une dernière fois au cinéma.

Résumé

On pensait se tromper en croyant que la BD culte pouvait être fidèlement transposée sur grand écran mais Hollywood est un malicieux garnement qui, à grands coups d’action et de facilités, nous leurre une fois de plus afin de nous livrer le meilleur du blockbuster anodin. « Déception » est le mot qui m’échappait…

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