Globale : [rating:1][five-star-rating]
Après l’échec public et critique de The miracle woman (qui mérite cependant d’être redécouvert), Franck Capra, désireux d’intégrer l’Académie des Oscars, se livra à la réalisation d’un sujet « sans risques » avec une actrice fantastiquement populaire à l’époque : Jean Harlow.
Synopsis : Stew Smith, un journaliste, enquête sur les rumeurs de scandale autour des Schulyer , une riche famille bourgeoise Il tombe amoureux d’Ann, la fille de la maison et l’épouse.
Une comédie mondaine et un zeste de préoccupation sociale
Réalisé en 1931 le film a vieilli aujourd’hui et est terriblement daté. Capra se livre cependant, comme il le fit si bien durant sa carrière, à une observation moqueuse des rapports sociaux pas sans saveur. Il fait montre d’une bonne dose de lucidité quant à la difficulté pour deux êtres qui s’aiment spontanément de transgresser et leur place dans leur société et leur adaptation au monde de l’autre.
Capra multiplie les scènes pour démontrer la distance entre leurs deux mondes (la 1ère rencontre dans le salon des Schulyer et la condescendance de la mère de famille et de son avocat, le réveil organisé par le valet recruté pour son mari par le jeune épousée, les fêtards chassés de ce qui n’est pas la maison du couple mais bien la maison de la seule famille de la mariée…).
Il n’a d’ailleurs pas été avare de plans en plongée ou contre plongée pour illustrer la différence qui oppose Stew à la famille de son épouse. De même la seule grande scène romantique entre eux a lieu derrière le flou du ruissellement d’une fontaine troublant ainsi leur relation.
Le conte du prince et de la bergère (en fait ici de la princesse et du berger) fait vite long feu mais le happy end sera sauf car le berger découvre finalement sa Cendrillon sous les traits de la journaliste amoureuse qu’il s’obstinait qu’à ne voir qu’en collègue de travail.
Pour un film avant tout un film capitalisant avant tout sur ses acteurs
Les producteurs ont vraisemblablement voulu capitaliser sur le succès que venait de remporter Jean Harlow, en 1930 avec Les Anges de l’enfer, pour faire du film une réussite commerciale. Harlow en a gardé le surnom de « blonde platine » . Elle électrisait les spectateurs des années 30, mais il est un peu difficile d’imaginer aujourd’hui qu’elle fut cette vedette dont la mort tristement prématurée à 26 ans a ému aux larmes son fidèle public. Qui plus est, elle n’a pas vraiment, contrairement au titre, le 1er rôle dans le film. Elle y joue, plutôt à contre-emploi, le rôle d’une grande bourgeoise collant assez mal avec ce qui fit sa légende de «femme fatale et « 1ère grande star blonde de l’écran ».
Loretta Young, qui devint aussi une grande vedette jusque dans les années 50, tire, finalement mieux son épingle du jeu avec ses beaux yeux mouillés d’un amour qui lui échappe longtemps. Robert Williams est incontestablement sympathique. Ironie du sort il est mort lui aussi prématurément, peu avant la sortie du film.
Résumé
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