Quelques mois à peine après avoir reçu le Lion d’or honorifique au Festival de Venise, l’actrice anglaise Julie Andrews continuera sa tournée d’hommages au cœur même d’Hollywood, où elle recevra le samedi 25 avril 2020 l’AFI Life Achievement Award. C’est ce que la présidente du conseil d’administration de l’American Film Institute, la productrice Kathleen Kennedy, a annoncé hier. Andrews sera la 48ème lauréate de ce prix suprême de la communauté hollywoodienne. Elle succède à l’acteur Denzel Washington, honoré cet été entre autres en compagnie de Spike Lee, Jamie Foxx, Julia Roberts, Morgan Freeman et Mahershala Ali. Elle n’est que la neuvième femme adoubée par l’American Film Institute, après Bette Davis, Lillian Gish, Barbara Stanwyck, Elizabeth Taylor, Barbra Streisand, Meryl Streep, Shirley MacLaine, Jane Fonda et Diane Keaton. En tant que sujet de sa majesté, elle est la cinquième légende vivante britannique ayant fait carrière outre-Atlantique à avoir droit à une soirée dithyrambique après Alfred Hitchcock, David Lean, Elizabeth Taylor et Sean Connery. Enfin, si les choix de la vénérable institution peuvent parfois paraître prématurés, Julie Andrews appartient au club exclusif des octogénaires honorés depuis le début du siècle, aux côtés de Mel Brooks, 87 ans en 2013, et de John Williams, 84 ans en 2016.
Peu de choses se sont a priori passées dans la vie professionnelle de Julie Andrews (* 1935), depuis que nous avions fait le résumé de sa carrière ici, lors de l’annonce de son sacre vénitien en mars dernier. Elle fera sans doute le tour des plateaux de télévision américains dans les semaines à venir, afin de promouvoir le deuxième volet de son autobiographie « Home Work : A Memoir of My Hollywood Years » à paraître à la mi-octobre. Et elle est actuellement en plein tournage de la série Netflix « Bridgerton » produite par Shonda Rhimes. Mais sinon, on peut une fois de plus regretter le manque d’originalité de la part de l’American Film Institute, qui va cette fois-ci jusqu’à l’utilisation de la même photo de l’actrice que par la Mostra de Venise, à un arrière-plan légèrement plus rose près. Ce qui ne signifie nullement que ce prix honorifique soit usurpé, tellement Andrews fait partie des monstres sacrés du cinéma américain des années 1960, grâce aux mastodontes populaires Mary Poppins de Robert Stevenson et La Mélodie du bonheur de Robert Wise, capable de se réinventer intelligemment par la suite, grâce à sa collaboration avec feu son mari Blake Edwards, dont le jubilatoire Victor Victoria reste la pièce maîtresse.
Vous l’aurez compris, Julie Andrews n’est plus à une récompense près, puisque elle a gagné l’Oscar, le Grammy et le Golden Globe pour Mary Poppins en 1965, qu’elle a gagné deux Golden Globes supplémentaires pour La Mélodie du bonheur en 1966 et Victor Victoria en 1983, ainsi que deux Emmies, en 1973 pour son émission de variété à succès « The Julie Andrews Hour » et trente-deux ans plus tard pour la série documentaire « Broadway The American Musical ». Au risque de nous répéter par rapport à notre texte précité, elle a déjà reçu les prix honorifiques du Festival de San Sebastian et du Kennedy Center en 2001, de la Screen Actors Guild en 2007, des Grammies en 2011 et donc du Festival de Venise, des mains du réalisateur italien Luca Guadagnino, il y a moins de trois semaines, le lundi 2 septembre dernier. Parmi ses 47 prédécesseurs célébrés par l’American Film Institue depuis 1973, elle a collaboré avec Alfred Hitchcock (Le Rideau déchiré), Jack Lemmon (That’s Life) et Robert Wise (La Mélodie du bonheur & Star).