Jimmy P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines)
France, Etats-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Arnaud Desplechin
Scénario : Arnaud Desplechin
Acteurs : Benicio Del Toro, Mathieu Amalric, Gina McKee
Distribution : Le Pacte
Durée : 1h56
Genre : Drame, Biopic
Date de sortie : 11 septembre 2013
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Cinquième film présenté en compétition dans la Sélection Officielle du festival de Cannes 2013, le film d’Arnaud Desplechin est l’un des plus attendus cette année sur la Croisette. Attente vaine, espoir déçus ?
Synopsis : Au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, Jimmy Picard, un Indien Blackfoot ayant combattu en France, est admis à l’hôpital militaire de Topeka, au Kansas, un établissement spécialisé dans les maladies du cerveau. Jimmy Picard souffre de nombreux troubles : vertiges, cécité temporaire, perte d’audition… En l’absence de causes physiologiques, le diagnostic qui s’impose est la schizophrénie. La direction de l’hôpital décide toutefois de prendre l’avis d’un ethnologue et psychanalyste français, spécialiste des cultures amérindiennes, Georges Devereux.
JIMMY P. (Psychothérapie d’un Indien des Plaines) est le récit de la rencontre et de l’amitié entre ces deux hommes qui n’auraient jamais dû se rencontrer, et qui n’ont apparemment rien en commun. L’exploration des souvenirs et des rêves de Jimmy est une expérience qu’ils mènent ensemble, avec une complicité grandissante, à la manière d’un couple d’enquêteurs.
C’est l’histoire d’un Indien en Amérique
Le précédent gros film traitant psychanalyse était le très décevant A Dangerous Method de Cronenberg père qui se perdait dans les méandres de son histoire, d’une platitude déconcertante. Heureusement, Jimmy P. réussit tout au contraire à être passionnant de bout en bout, même s’il se révélera faussement psychanalytique. Le film traite de ce qu’on soupçonne être les affres de la guerre, tout en évoquant de nombreux sujets en surbrillance : la quête identitaire, le fait d’être Américain, l’importance de la femme dans la vie d’un homme… Toute l’intrigue repose sur le jeu de ses deux interprètes, les fabuleux Del Toro et Amalric. Le premier a rarement mis autant d’intensité dans sa performance il incarne un personnage doux et fragile en proie à de gros doutes identitaires, loin de l’image habituelle qu’on peut avoir de l’acteur. Le second est un anthropologue un peu fantasque qui cache quelques séquelles d’un passé européen ravagé par la secondaire guerre mondiale. Desplechin livre un film un peu trop linéaire pour être vraiment captivant, et offrant une fin aussi ouverte que son sujet. Et malheureusement l’échange reste assez passif, on aurait souhaité plus d’altercations entre les deux, à l’image d’une de leurs dernières séances pendant laquelle les doutes et les différences de jugement seront mis en avant. Desplechin aime explorer l’âme humaine sous toutes ses coutures mais il le fait au détriment d’une intrigue solide, le tout manque un tantinet d’enjeux. Et le film prouve qu’une simple conversation peut être salvateur pour le moral !
Résumé
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