Jess + Moss

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Jess + Moss

Jess + MossJess + Moss

USA : 2011
Titre original : Jess + Moss
Réalisateur : Clay Jeter
Scénario : Clay Jeter
Acteurs : Sarah Hagan, Haley Strode, Austin Vickers
Distribution :
Durée : 1h22
Genre : Drame
Date de sortie : Prochainement

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Encore une fois durant le Festival de Deauville 2011, on nous présente un premier film. Réalisé, écrit et produit par Clay Jeter, 28 ans, Jess + Moss traite lui aussi de jeunes enfants esseulés après l’abandon physique des parents. Mais ce long-métrage semble beaucoup plus serein et personnel que les autres en compétition…

Synopsis : Jess, 18 ans, et Moss, 12 ans, sont des petits cousins qui passent l’été dans les champs de tabac de l’ouest rural du Kentucky. Sans membre proche de leur famille à qui se confier, ni d’amis de leur âge avec qui jouer, ils sont tout l’un pour l’autre. Ils se risquent à explorer de profonds secrets et à croire en l’avenir bien qu’ils soient confrontés à la peur de se retrouver seuls, livrés à eux-mêmes, et de connaître alors des jours sans lendemain.

Jess + Moss

Une prouesse technique

Il faut le noter, Clay Jeter a réussit un pari difficile : tourner ses 1h22 de pellicule avec seulement deux personnages, et deux enfants en plus. Même si Sarah Hagan est plus âgée, elle forme un « couple » touchant d’innocence avec le jeune Austin Vickers. Ils sont donc les seuls personnages que l’ont aperçoit dans le film.

Les autres (personnages donc) sont invisibles. C’est l’angoisse de l’abandon, la solitude, l’amitié, voire même l’amour. Mais ils sont bien présents à chaque instant du film. Clay Jeter construit son œuvre comme un souvenir, avec pour ligne directive cet été passé par les 2 protagonistes qui restera gravé dans leur mémoire, et qui marquera un peu leur passage à l’âge adulte.

Pour accentuer ce côté « souvenir », le réalisateur n’hésite pas à abuser de l’effet visuel type Polaroïd, des répétitions de répliques, de scènes au ralentit et surtout des cassettes enregistrées que les personnages écoutent en boucle. Il en abuse même un peu trop, partant quelques fois dans un délire beaucoup plus personnel et moins abordable pour le grand public.

Les angoisses de Jess peuvent aussi devenir déroutants, puisque souvent inexpliquées, et la relation des deux enfants avec cette différence d’âge (et de physique) peu déranger également. Jess rentre en effet dans l’âge adulte, même si elle refuse de trainer avec des gens de son âge, mais elle continue de s’entendre à merveille avec ce jeune garçon de 12 ans. S’ils sont inséparables, c’est parce qu’ils ont beaucoup de points communs à partager.

Jess + Moss

Un duo fusionnel

Et le partage, c’est aussi un thème central de Jess + Moss. D’un côté religieux déjà, avec tous les symboles de l’Amérique puritaine profonde qui sont revisités par Jeter (l’image de jess comme le christ sur la croix parlant d’elle-même). Ensuite, un vrai partage entre les deux héros. Le plus grand qu’il soit puisqu’il est spontané et dénué d’intérêt ; d’ailleurs, les personnages ne sont jamais séparés. Ou plutôt nous ne le voyons que quelques brèves fois, correspondants à des moments de folie de Jess.

Mais surtout, la seule séquence du film où ils sont physiquement séparés, c’est lorsque chacun des deux est dans « son foyer ». cette scène, centrale pour comprendre enfin l’histoire des personnages, n’apparait qu’au milieu du film et incarne son paroxysme. Portée par une musique de plus en plus perçante, nous les voyons chacun de leur côté, malheureux de ne pas être l’un avec l’autre, traités complètement différemment par leurs proches alors que lorsqu’il sont ensembles on ne voit aucune différence, et surtout nous les voyons grandir, Jess enfilant les vêtements de sa mère pour commencer à ressembler à une femme.

Des moments de grâce et de beauté comme celui-ci, il y en a plusieurs, très touchants, qui ponctuent ce récit assez avare de dialogues. Malheureusement, ils ne suffisent pas à éviter les longueur et la lenteur du film qui s’éternise et finit par perdre une partie du public sur son côté délirant. Toutefois, nul doute que Clay Jeter continuera à faire de magnifiques films indépendants, et cette histoire d’amour improbable peut tout à fait lui valoir un prix par le Jury du Festival de Deauville 2011.

Résumé :

Un film beau et bon, personnel et poétique. Basé sur la mise en scène très photographique, presque vintage, Jess + Moss aurait gagné à être plus court ou avec un rythme plus pêchu. Certains aspects du film peuvent dérouter les uns, et toucher les autres au plus profond de leur âme de (grand) enfant.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=EGX_FD2gSxE[/youtube]

 

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