France : 2009
Titre original : –
Réalisation : Claude Berri, François Dupeyron
Scénario : Claude Berri, Eric Assous
Acteurs : Alain Chabat, Mathilde Seigner, Fanny Ardant
Durée : 1h37
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 11 novembre 2009
Note : 2/5
Il n’est aucun besoin de s’attarder longuement sur Trésor, tant la médiocrité du film semble faire l’unanimité autour de lui. On se rassurera cela dit en se disant que s’il est bien signé du nom de Claude Berri, l’échec du film n’est en réalité pas réellement imputable au cinéaste, décédé seulement quatre jours après le début du tournage. C’est son assistant, François Dupeyron, qui achèvera le film…
Synopsis : Jean-Pierre et Nathalie s’aiment depuis quatre ans. Pour fêter cet anniversaire, Jean-Pierre offre à sa compagne un cadeau inattendu, un adorable bouledogue anglais de trois mois. Nathalie est folle de joie. C’est décidé : il s’appellera « Trésor ». Entre elle et l’animal, la relation devient immédiatement fusionnelle. Trésor fait de la chambre à coucher son territoire et y règne en maître, ronfle, bave, investit le lit. Le couple tangue, chavire, au gré des humeurs de ce monstre autoritaire…
« Le film testament de Claude Berri n’est pas un grand cru. Depuis toujours plus ingénieux en tant que producteur, le réalisateur, décédé dix mois avant la sortie de son ultime film, y conte une histoire fort banale, dont l’intrigue mince aurait sans doute mieux convenu au format réduit du court-métrage. Au lieu de condenser les déboires d’un couple avec un chien, aux antipodes de la chaleur émotionnelle de son pendant américain Marley et moi de David Frankel, Claude Berri se complaît à les étirer inutilement. Le compagnon à quatre pattes adorable, selon le point de vue, passe rapidement à l’arrière-plan, pour laisser libre jeu aux mêmes rengaines fatiguées sur la fragilité de la vie en couple, avec lesquelles le réalisateur nous avait déjà ennuyés fermement dans L’un reste l’autre part.
Une dernière fois, Claude Berri paraît vouloir se dresser en observateur espiègle des dérives de notre société, où l’obsession avec un clébard prend plus d’importance que la pérennité d’une relation romantique. Les stades d’humiliation par lesquels l’homme doit passer pour satisfaire le comportement névrotique de sa femme sont multiples, mais pas forcément amusants, ni crédibles. L’intrigue rudimentaire de Trésor perpétue ainsi mollement le rôle établi des hommes et des femmes, plutôt que de dynamiser ne serait-ce qu’un tout petit peu le carcan d’une bourgeoisie blasée, dans lequel Claude Berri aime tant s’enfermer. Nous n’échappons alors pas plus aux sempiternels rendez-vous chez le psy, pour animaux cette fois-ci – un rôle auquel Fanny Ardant apporte sa douceur habituelle -, qu’aux scènes de ménage artificielles et redondantes. Bien que le comportement de Nathalie puisse paraître excessif, c’est surtout la passivité soumise et patiente de Jean-Pierre qui dénote désagréablement. Son attitude indécise n’est point rachetée par un revirement final, qui contredit en quelque sorte toute la réticence avec laquelle ce personnage plutôt terne nous avait accablé jusque-là.
Quant à la participation de François Dupeyron, qui avait assisté Claude Berri pendant la première semaine de tournage et qui avait repris le flambeau à la suite de son décès, elle reste au mieux anecdotique. Parfois capable de conférer une humanité attachante à ses personnages, Dupeyron reste par contre parfaitement fidèle ici au ton narquois de Berri, qui impose donc sa marque assez déplaisante par-dessus la tombe. »
Critique de notre rédacteur Tobias Dunschen.
Conclusion
La production et le tournage de Trésor ont été marqués par un triste événement : la mort de Claude Berri. Si on aurait aimé que son dernier film en tant que cinéaste soit marqué du sceau du chef d’œuvre impérissable et définitif, il n’en est finalement rien, Trésor s’avérant d’une effarante médiocrité. Mieux vaudra, finalement, oublier celui-ci se replonger dans ses films précédents…