France : 2005
Titre original : –
Réalisation : Claude Berri
Scénario : Claude Berri, Philippe Ratton
Acteurs : Charlotte Gainsbourg, Daniel Auteuil, Nathalie Baye
Durée : 1h49
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie cinéma : 12 janvier 2005
Note : 2,5/5
L’un reste, l’autre part est le dernier film s’inscrivant dans la veine « autobiographique » de l’œuvre de Claude Berri : pour écrire cette comédie sentimentale, le cinéaste s’inspirera en effet à nouveau de sa propre vie, se servant de l’Art comme d’une catharsis pour exorciser ses propres démons. Ainsi, au cœur même du film, le vaudeville le plus désuet côtoiera volontiers le tragique le plus poignant, pour un résultat au final assez étrange et, il faut bien l’admettre, un peu déstabilisant.
Synopsis : Deux amis de longue date, Daniel et Alain, la cinquantaine, mariés tous les deux depuis une quinzaine d’années, vont rencontrer l’amour. A travers ces deux personnages, Daniel et Alain, s’expriment les hésitations, les doutes et les illusions que provoquent l’amour, la passion et la culpabilité lorsqu’ils arrivent à un moment où la vie a déjà creusé ses sillons. L’un partira, l’autre restera…
Il y a de fortes chances pour que l’écriture du scénario de L’un reste, l’autre part ait été un processus très douloureux pour Claude Berri, qui y aborde sans fard quelques-unes des périodes les plus sombres et les plus tragiques de sa vie. Cette mise à nu, véritable plongée dans l’intime d’un homme ayant traversé de multiples épreuves personnelles, se retrouve bien sûr clairement au cœur du récit que nous narre le film. Mais, peut-être pour apporter un peu de légèreté à un ensemble un peu trop noir et déprimant, Claude Berri fait le choix d’ajouter à son récit clairement découpé en deux une dimension « comique », héritée du vaudeville. Et comme on l’avait déjà constaté quelques années plus tôt avec La débandade, l’écriture du cinéaste manque cruellement de modernité quand il s’agit d’aborder l’humour…
En résulte finalement une tragicomédie aux allures profondément schizophrènes, slalomant brutalement entre les passages émouvants et les séquences comiques absolument ringardes, mais parvenant tout de même, par instants, à traduire à l’écran une espèce de « magie », notamment grâce à la bienveillance extrême dont fait preuve le cinéaste vis-à-vis de ses personnages, même si l’on en découvre au fil du récit les atours les moins flatteurs. Globalement, les acteurs (et surtout les actrices) parviennent à insuffler un peu de vie à l’ensemble. Néanmoins, à cause de sa construction trop sage –suivant en parallèle les deux couples au centre du film– et de ses séquences humoristiques grotesques et affligeantes, L’un reste, l’autre part souffre surtout d’un gros manque de rythme, et pourra facilement paraître d’un ennui mortel au spectateur.
Conclusion
Desservi par sa partie « comique », essentiellement portée par un Pierre Arditi en très petite forme, L’un reste, l’autre part demeure surtout intéressant durant la moitié du récit mettant en scène le couple Daniel Auteuil / Charlotte Gainsbourg. Durant cette moitié réussie, le récit s’avère plus subtil, plus intime, mais également beaucoup plus noir.
Copyright Photos Etienne George – Collection Fondation Jérôme Seydoux – Pathé © 2004 – Pathé Films – TF1 Films Production