Intégrale Claude Berri #10 : Le maître d’école (1981)

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Le maître d’école

France : 1981
Titre original : –
Réalisation : Claude Berri
Scénario : Claude Berri, Jules Celma
Acteurs : Coluche, Josiane Balasko, Jacques Debary
Durée : 1h36
Genre : Comédie
Date de sortie cinéma : 28 octobre 1981

Note : 2,5/5

S’il est à coup sûr le film le plus connu de Claude Berri, et celui qui aura connu le plus de diffusions / rediffusions à la télévision, Le maître d’école n’en est pour autant ni son meilleur film, ni franchement le plus représentatif des qualités d’écriture et d’observation que l’on remarque régulièrement dans son œuvre. Pour autant, le film a connu un immense succès dans les salles, et aux trois millions de personnes l’ayant vu au cinéma à sa sortie en 1981, on peut aisément en ajouter au bas mot une dizaine d’autres millions, engrangés au fil des multiples rediffusions du film à la TV – rien qu’en 2017 sur TMC, le film avait de nouveau réuni 1,2 millions de téléspectateurs. Ce qui nous donne au final un minimum de 13 millions de personnes s’étant laissé séduire par ce ton tendre, amusé et délicat, typique de son style et de son cinéma…

 

 

Synopsis : C’est l’histoire d’un mec, Gérard Barbier, qui claque la porte de sa boutique de fringues le jour où son patron gifle un gosse surpris à chaparder. Il a son bac, aime les enfants mais que faire ? L’idée jaillit telle une révélation : il pourrait être instit’ ! Avec pour seule directive d’apprendre sur le tas, le voilà envoyé pour un remplacement en région parisienne…

 

 

Comme de nombreux films de Claude Berri avant lui, Le maître d’école prend donc la forme d’une « chronique », sans schéma narratif strict ni réel fil rouge : le film s’impose comme une suite de saynètes plus ou moins réussies -et plus ou moins improvisées- sur le thème de l’école. Se basant en partie sur le « Journal d’un éducastreur » (Jules Celma, 1971), Berri y multiplie les critiques à l’encontre de l’Education Nationale et des syndicats, mais également à l’encontre des programmes dispensés aux têtes blondes de l’époque, semblant vaguement déconnectés de la réalité. Le cinéaste y déploie donc tout un éventail de récriminations issues de ce bon vieux « bon sens populaire », mais malheureusement, ce n’est pas réellement dans ces passages que le film parvient le plus à convaincre.

C’est au contraire dans les moments de vie, et dans les échanges de Coluche avec les enfants, que Le maître d’école se révèle finalement, et contre toute attente, le plus convaincant. Car si la plupart de ces dialogues entre l’acteur et les jeunes enfants semblent improvisés sur le tournage, les enfants (à qui l’on donne entre huit et dix ans) s’avèrent d’un naturel étonnant et permettent finalement au film d’atteindre son objectif avoué de divertissement familial. Pour autant, le film n’en évite pas les sujets sensibles : divorces, pauvreté, suicide et peine de mort y sont abordés sans détour, et chaque thématique est développée avec une bienveillance surprenante, et sans émettre le moindre jugement. En revanche, le manque d’une structure claire nuit clairement au film, de même que le côté improvisé des scènes ne mettant pas en scènes les enfants : par exemple, quel gâchis de voir une actrice telle que Charlotte de Turckheim en être réduite à un rôle de figuration…

 

 

Conclusion

Principalement porté par la personnalité de Coluche, impeccable en nounours sensible et à l’écoute des enfants dont il a la charge, Le maître d’école s’avère donc au final une comédie de mœurs touchante et délicate, attachante mais loin d’être dénuée de défauts : un manque flagrant de rigueur dans l’écriture qui donne vraiment l’impression que certaines sont là pour faire du « remplissage » et arriver à 1h20 de métrage.

 

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