Intégrale Claude Berri #04 : Le cinéma de Papa (1971)

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Le cinéma de Papa

France : 1971
Titre original : –
Réalisation : Claude Berri
Scénario : Claude Berri
Acteurs : Claude Berri, Yves Robert, Henia Ziv
Durée : 1h31
Genre : Comédie, Drame
Date de sortie cinéma : 5 février 1971

Note : 4/5

Pour son quatrième film en tant que réalisateur, Claude Berri persévère sur la voie de l’autobiographie filmée avec Le cinéma de Papa, qui nous propose un retour sur quelques épisodes de sa vie, disséminés entre 1946 et 1962. Mais comme le titre du film l’indique, l’aspirant cinéaste et ses déconvenues sentimentales et professionnelles ne seront pas cette fois réellement au centre du film et de son patchwork de séquences à la narration volontiers décousue : le dénominateur commun y est en effet avant tout la figure paternelle…

 

 

Synopsis : Film autobiographique sur la vie de famille de Claude Berri entre 1946 et 1962, « Le cinéma de papa » est avant tout un film d’amour : celui d’un fils pour son père… Le père était un comique, qui faisait rire tout le monde, qui aurait aimé faire rire la Terre entière. L’enfant avait le diable dans la peau comme on dit : entre les deux, des coups de gueule, des colères bien sûr, mais aussi beaucoup, beaucoup de tendresse…

 

 

Ce père, dont Claude Berri nous compose par petites touches un portrait à la fois tendre et amusant, est à nouveau incarné à l’écran par Yves Robert, qui tenait déjà ce rôle dans Le pistonné l’année précédente. Et pour reprendre le rôle de Claude Berri dans ses jeunes années, le cinéaste décide de se tourner à nouveau vers Alain Cohen, qui jouait déjà ce même rôle dans Le vieil homme et l’enfant. Autant dire donc que le spectateur ne sera pas dépaysé, Le cinéma de Papa renouant de plus avec ce ton bienveillant, amusé et extrêmement attachant qui fait toute la saveur de cette période de sa carrière résolument tournée vers l’intime.

Mais si le film possède sans doute, pour Claude Berri, une véritable valeur de « thérapie », et une façon d’exorciser ses démons en rendant hommage aux chers disparus (jamais en tant qu’acteur Berri n’a été meilleur que dans la détresse qui accompagne le décès de son père dans le film), Le cinéma de Papa n’en exclut jamais pour autant le spectateur, qui devient presque un membre supplémentaire de la famille Langmann. Car cet amour inconditionnel que Berri déclare à son père, le fourreur juif un peu soupe au lait mais s’étant toujours saigné aux quatre veines pour le bonheur des siens, se construira au final dans l’imaginaire du spectateur sous la forme d’une espèce d’amour « universel ». A partir des petits riens de la vie de tous les jours, des tics de langage émouvants et des colères piquées par Yves Robert dans le film, chaque spectateur retrouvera à coup sûr un peu, d’une façon ou d’une autre, l’image de son propre père.

 

 

Conclusion

N’hésitant jamais à évoquer les épisodes les plus pathétiques de ses débuts en tant qu’acteur et producteur, Claude Berri rend le plus beau et le plus vibrant des hommages à celui qui l’a toujours soutenu avec fierté, quand bien même il aurait dû logiquement faire son désespoir. De fait, si on ressent clairement en tant que spectateur la chaleur et la gratitude du « fils », tentant de renouer, à titre posthume, le dialogue perdu avec la figure paternelle, jamais Le cinéma de Papa ne joue la carte de l’apitoiement ou de la gravité – le film au contraire s’impose comme un des films les plus drôles et les plus débordants de « vie » de la carrière de Claude Berri.

 

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