Il n’est jamais trop tard

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Il n’est jamais trop tard

Il n'est jamais trop tardIl n’est jamais trop tard

USA : 2011
Titre original : Larry Crown
Réalisateur : Tom Hanks
Scénario : Tom Hanks et Nia Vardalos
Acteurs : Tom Hanks, Julia Roberts, Gugu Mbatha-Raw
Distribution : SND en France
Durée : 1h39
Genre : Comédie
Date de sortie : 6 juillet 2011

Globale : [rating:3.5]
[five-star-rating]

Très bon film à voir entre amis ou même tout seul ! Tom Hanks, aidé d’un casting solide et des répliques qui font mouche, signe une histoire à la fois touchante et drôle. Ce qui pourrait être une satyre de la société et du monde de l’emploi, ce qu’il ne manque pas d’être, reste une comédie simple mais efficace. On se demande l’intérêt d’un titre français si peut accrocheur (Il n’est jamais trop tard) et qui ne rend pas justice à ce film : à aller voir de toute urgence !

Synopsis : Larry Crowne, employé méritant de la société Umart, travaille dans la bonne humeur et le dynamisme : qu’elle n’est donc pas sa surprise lorsque, croyant être honoré du titre d’employé du mois, il est renvoyé au motif que la crise est passée par là et que les non diplômés doivent être les premiers à prendre la porte ! Ancien cuisinier de la Navy, divorcé, endetté, la vie ne semble pas lui réserver un avenir rayonnant ! N’ayant jamais fait d’études, n’ayant plus rien à perdre, il décide de reprendre ses études car, finalement, il n’est jamais trop tard …

Il n’est jamais trop tard

Une critique de la société ?

Alors que Larry, interprété brillamment par Tom Hanks, employé tout ce qu’il y a de plus efficace et positif, se fait virer à « la salle détente » où il a été convié, son monde change. Ce qui choque de prime abord c’est le caractère attachant de Larry qui tranche avec la cupidité de ses supérieurs qui, eux, ont fait des études et donc représentent le corps universitaire. L’un d’eux brandit d’ailleurs fièrement sa bague d’appartenance à une fratrie universitaire, alors que l’autre, lui rétorque que c’est en payant qu’il a obtenu ses diplômes …  Dès lors une question se pose : est-ce le nombre d’années d’étude qui fait la qualité d’un homme ? Par ailleurs, un argument tisse sa toile en filigrane de l’histoire : l’importance ou plutôt la nécessité d’une instruction universelle ce qui n’en finit pas d’interroger.

C’est par son absence de diplôme que Larry est renvoyé, au détriment d’employés diplômés pourtant médiocres mais, c’est par les cours suivis en économie qu’il trouve une solution quant à son endettement, et par ceux en expression orale qu’il découvre l’exceptionnelle Mercredes Tainot et apprend ainsi à avoir confiance en lui quand il s’exprime. Finalement, quel contraste dans la vision donnée de l’enseignement.

Une autre critique se déploie dans cette comédie : l’implication des entreprises étatiques dans la misère des gens, voire même, la course à l’arnaque dont les victimes sont les gens du peuple comme le montre idéalement la banque de Larry. Des banques qui prêtent sans réellement expliquer les risques encourus et qui n’ont pas l’air d’une moralité totale : ainsi Larry doit rembourser une somme folle et sa conseillère semble faire peu de cas du triste sort qui l’attend !

Il n'est jamais trop tard

Des personnages en quête de changement …

Larry décide donc de reprendre ses études pour, comme lui explique son ami-voisin-brocanteur-arnaqueur : « devenir invirable ». Les choix qui s’ouvrent à lui sont multiples, c’est donc un enseignant de passage qui lui conseille de suivre les cours d’économie et d’expression orale, dont le dernier est assuré par l’excentrique Mercedes Tainot, interprétée par Julia Roberts. Mercedes Tainot est une femme mariée, mais esseulée qui croit que sa vie est une longue suite d’impostures et, qui remet en cause les bienfaits de son enseignement sur ses jeunes élèves.

Ayant la sensation de ne pas servir à grand chose, avec un mari écrivain n’écrivant pas beaucoup et préférant passer ses journées devant des pornos, la vie semble bien morose pour cette quadragénaire en recherche de sensations fortes. Ses cours d’expression orale, réputés comme fantastiques, ne tiennent pas ses promesses, ni pour elle ni pour ses élèves, enfin le pense-t-elle. Elle s’avère désabusée, désopilante et presque loufoque poursuivant toujours comme but d’annuler ses cours. On n’est loin donc de l’enseignant incarnant la perfection, digne d’un « Le sourire de Mona Lisa » ou d’un « Le cercle des poètes disparus ». Et pourtant, ses élèves pourraient bien la surprendre, lui rendant peu à peu confiance en elle alors qu’elle doit en plus, traverser la terrible épreuve du divorce.

Deux personnages donc, qui pour continuer à avancer doivent changer. Une fable, belle et positive, sur la prise de confiance en soi et sur la volonté de ne plus avoir peur de l’avenir. Il n’est d’ailleurs pas étonnant de voir Tom Hanks de plus en plus beau au fur et à mesure qu’il change comme pour rassurer le téléspectateur !

Il n’est jamais trop tard

Une comédie surtout !

Servie par un casting impeccable, la sauce prend. Tom Hanks parfait comme à son habitude, qui sert le personnage plus que lui, une Julia Roberts comme on l’aime dans un rôle complètement déjanté, loin de ce qu’elle fait d’habitude. On peut même dire sans trop s’avancer qu’elle est la révélation du film : quel talent pour la comédie ! On l’attend avec impatience dans d’autres rôles comme celui-là car, quelle surprise, quel plaisir de la voir comme ça. Ne mettant pas sa beauté en avant, son physique sert admirablement son capital humour. Des seconds rôles construits et drôles. Il y a du « Friends » dans ce film, les répliques sont décapantes à souhait (cf : celle sur les réseaux sociaux), les comiques de situation toujours là où on ne les attend pas vraiment. C’est décalé et ça fait du bien. Un film positif, optimiste, sur le bien fondé du changement, sur le fait de pas avoir peur de l’avenir. Un film qui parle à tout le monde ce qui en fait sa force première. C’est léger et touchant aussi …

Tout le monde rigole dans la salle, et à une fréquence bien plus rapide que la plupart des films qui sortent en ce moment. Un professeur d’économie risible, un petit copain jaloux bizarre sortant tout droit d’un film de gangster mais qui, finalement, se révèle être un vrai tendre, des étudiants extrêmement drôles dans leur naïveté, le gang des scooters qui se prend pour un gang de motards, … un régal. Même le générique, complètement loufoque est plaisant à regarder. Un film corrosif, car finalement il ne fait que grossir les traits marquants de notre société. Tout est bien plus fin qu’il n’y paraît, tout est extrêmement travaillé pour atteindre l’objectif suprême : le comique, sous toutes ses coutures. De plus, ce film rappelle également que les adultes, sous leurs faux airs de grandes personnes, restent aussi de grands enfants. Grand paradoxe de Il n’est jamais trop tard qui ne veut pas se prendre au sérieux et qui traite pourtant de sujets lourds, ce qui ne fait qu’en souligner la richesse. Certains pourront toujours objecter que ce film est facile, trop rapide mais l’essentiel est là : on ne s’ennuie pas une seconde et, c’est déjà ça !

Résumé :

Il n’est jamais trop tard est un bon film dont la portée comique ne disparaît jamais, un duo de choc qui fonctionne à merveille et des personnages secondaires désopilants, qui ne laissent jamais indifférents ! Un film rythmé, touchant, bref bien loin d’une bande annonce peu accrocheuse et d’un triste titre français peu méritant: un film qui surprend, un film à voir !

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