Hommage au légendaire Wes Craven 3/3

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«What’s your favorite scary movie ?»

Scream lui permet de renouveler, une nouvelle fois, le cinéma d’horreur, sur un scénario brillant de Kevin Williamson, avec ses personnages qui pensent pouvoir échapper à un tueur de cinéma d’horreur car ils connaissent les règles du genre. La séquence d’ouverture est un grand moment du genre impliquant une autre grande disparue du cinéma d’horreur de cette année, Betsy Palmer, disparue cette année (notre hommage), alias la mère de Jason Voorhees dans Vendredi 13. Trois suites suivront, de qualité plus qu’honnête avec là encore quelques grands moments de terreur, dont un meurtre en plein jour dans le deuxième et un nouveau tournage de film meurtrier dans le troisième.

Le quatrième épisode, onze ans plus tard, sera le tout dernier long-métrage de sa carrière. Scream reçoit le Grand Prix au Festival de Gérardmer en janvier 1997 et restera comme l’une de ses œuvres les plus populaires (et les plus influentes) et dans lequel s’illustrent notamment Neve Campbell, Courteney Cox et David Arquette, présents dans les quatre épisodes ainsi que Jamie Kennedy, Rose McGowan, Matthew Lillard, Skeet Ulrich, Liev Schreiber ou Parker Posey, dans moins d’épisodes.

Wes Craven disparaît d’ailleurs peu après l’annonce par Harvey Weinstein qu’il n’y aura (a priori) jamais de nouveau film et après la diffusion de la première saison de Scream en version série télé sur laquelle il était crédité en tant que producteur exécutif mais pas directement impliqué, reprochant au programme d’avoir abandonné le masque si emblématique de la version cinéma.

Il tente un tout nouveau registre avec le sirupeux La Musique de mon cœur qui permet à Meryl Streep, en enseignante courage dans un quartier difficile de New York qui lutte contre sa hiérarchie pour sauver sa classe de musique, de remporter l’une de ses citations annuelles à l’Oscar (la douzième) et à Diane Warren d’être nommée pour la chanson éponyme « Music Of My Heart ». L’échec en salles de ce projet pour lequel il s’est battu et que Miramax lui a permis de réaliser grâce à Scream ne lui permet pas de renouveler l’expérience mais il s’essaie néanmoins encore à un genre inédit pour lui, le thriller, avec Red eye – sous haute pression. Rachel McAdams, déjà excellente, est menacée par Cillian Murphy dans un avion pour la contraindre à assassiner une personnalité politique. Mal reçu en général, Cursed, une nouvelle fois écrit par Kevin Williamson, est pourtant un agréable divertissement bien mené avec Christina Ricci et le tout jeune Jesse Eisenberg griffés et mordus par un loup-garou qui tentent de se sortir de la malédiction qui les menace à jamais.

Il signe ensuite l’un des sketchs de Paris, je t’aime, celui se déroulant dans le cimetière du Père-Lachaise, avec une jeune femme (Emily Mortimer) rompant avec son fiancé (Rufus Sewell) qui se rachète avec l’aide d’un précieux conseiller… Oscar Wilde (le réalisateur Alexander Payne qui avait dirigé celui avec Margo Martindale dans le parc Montsouris du même film à sketchs). Tourné peu avant Scream 4, My Soul to Take (Les Sept de Riverton) est un triste échec dont l’intrigue ressemble à un sous-Griffes de la nuit, la cohérence en moins avec des acteurs totalement à la ramasse et une 3D pas convaincante pour deux sous.

Wes Craven et la télévision

Wes Craven travaille aussi à plusieurs reprises pour la télévision, il signe les téléfilms L’Été de la peur (1978) avec Linda Blair qui rencontre un cousin intéressé par les arts occultes puis Invitation en enfer avec un père de famille (Robert Urich, la série Vegas) acceptant de s’installer dans un quartier résidentiel privé étrange pour son travail. Il partage l’affiche avec Joanna Cassidy (Blade Runner, Qui veut la peau de Roger Rabbit ?), Barret Oliver (Daryl, L’Histoire sans fin), Soleil Moon Frye (Punky Brewster), Joe Regalbuto (Tonnerre mécanique) et Susan Lucci, une habituée des soap-operas traditionnels qui se déchaîne ici dans un rôle étonnant et diablement outré. L’horreur de la banlieue sage à nouveau, pas loin des Femmes de Stepford de Bryan Forbes. Il réalise ensuite Terreur froide (1985) avec Michael Beck cryogénisé pendant dix ans avant de revenir à la vie, mais sacrément perturbé. Il ne fait pas bon revenir des morts chez Craven ! Il réalise encore cinq épisodes de l’anthologie Twilight Zone (la Cinquième Dimension en VF) dont un avec Bruce Willis, qui ne s’était alors illustré que dans un épisode mémorable de Deux flics à Miami puis signe encore le téléfilm Objectif meurtre (1990) où un policier (James Remar) fait équipe avec un voyant (Loryn Locklin) pour arrêter un tueur en série. Mitch Pileggi est présent dans la distribution dans le rôle du commissaire.

Il avait récemment achevé l’écriture d’un segment de Ten Commandments qu’il devait réaliser («Tu ne tueras point»). Cette mini-série commandée par la chaîne WGN America et produite par la Weinstein Company est une relecture moderne et horrifique des dix commandements bibliques par dix cinéastes dont Gus Van Sant, Lee Daniels, Jim Sheridan et Michael Cera.

Wes Craven, acteur, pornographe, romancier etc…

Il a aussi fait à de rares occasions des apparitions devant la caméra, essentiellement des caméos dans ses propres films, comme dans Scream où il est le concierge habillé comme Freddy Kruger, ou dans Freddy sort de la nuit où il joue «son propre rôle», ce qu’il fera encore dans Jay & Bob contre-attaquent ou en 2013 dans la série Castle où le romancier détective, joué avec toujours autant de malice par Nathan Fillion, fait appel à lui pour un conseil «amical» d’expert en horreur le temps d’une enquête dans l’épisode 17 de la saison 5, Morts de peur (Scared to Death en VO).

En bref encore, il publie un roman en 2000, The Fountain Society, a écrit avec Vince Gilligan (X Files, Breaking Bad) le scénario de Pulse en 2006, une adaptation d’un film de Kiyoshi Kurosawa et a produit Wishmaster en 1998 ainsi que tout récemment The Girl in the Photographs, film d’horreur de Nick Simon, qui sera révélé cet automne lors d’une séance de minuit à Toronto.

Première partie de l’hommage à Wes Craven

Deuxième partie de l’hommage à Wes Craven

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