Hideaways
France/Irlande : 2011
Titre original : Hideaways
Réalisateur : Agnès Merlet
Scénario : Nick Murphy
Acteurs : Harry Treadaway, Rachel Hurd-Wood, Thomas Brodie-Sangster
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h35
Genre : Fantastique
Date de sortie : 23 novembre 2011
Globale : [rating:3][five-star-rating]
« Chaque famille a son héritage, bon ou mauvais on en hérite tous ». C’est sur cette énoncé que débute Hideaways, conte romantique d’Agnès Merlet, présenté en compétition internationale du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg 2011.
Synopsis : Dans la famille Furlong, l’aîné de chaque génération est doté d’un pouvoir extraordinaire, pour le meilleur ou pour le pire. James, le dernier de cette lignée, orphelin de mère, découvre la nature du sien lors d’un accident qui cause la mort de son père et de sa grand-mère. Hanté par ce mal mystérieux, il se retire au plus profond de la forêt pour ne plus nuire à ses proches. Quelques années plus tard, Mae, une adolescente en révolte et atteinte d’un mal soi-disant incurable, se réfugie elle aussi dans la forêt, et rencontre James. Ils tombent amoureux. Leur amour va révéler une force inattendue de la “malédiction” de James…
Il était une fois…
Hideways débute par une série de mini-sketches farceurs destinés à nous présenter la généalogie atypique de James Furlong, dernier né d’une famille aux dons surprenants. Le ton de l’introduction est celui d’une comédie réjouissante, semblable au splendide Big Fish de Tim Burton, dont l’influence ressurgit forcément tout au long de l’intrigue. Les pouvoirs surnaturels d’un James vieillissant sont traités comme une malédiction laissant libre cours à une dévastation aux images puissantes, dès lors qu’il est atteint par la cruauté de ses proches. La végétation s’assèche sous ses pas et les êtres vivants sont frappés par un mal fulgurant ne faisant aucune sélection parmi ses victimes. Mais cette tragédie est loin d’assombrir l’atmosphère de l’intrigue. Au contraire, le film présente bon nombre de séquences illuminées, empruntant davantage aux registres du merveilleux et de la féerie qu’à l’histoire d’amour gothique.
Agnès Merlet renoue avec ses thèmes de prédilections focalisés sur le passage à l’âge adulte, malgré le poids d’une famille torturée. Réalisatrice de l’excellent Fils du Requin (1993) consacré à l’errance de jeunes turbulents à la famille démissionnaire et de Dorothy Mills (2008) tourné Outre Manche, qui reçu un succès critique mitigé mais marqua l’incursion de la cinéaste dans le fantastique. Renouvelant sa collaboration avec la production de son précédent film Agnès Merlet choisi l’Irlande comme lieu de tournage et dirigea de fait des acteurs anglophones. Ces derniers sont plutôt attachants, même si l’on ne peut pas dire qu’ils crèvent l’écran. Harry Treadaway et Rachel Hurd-Wood forment un couple tout en délicatesse, qui trouvent progressivement la force de surmonter leurs maux incurables. Personnellement j’ai eu plaisir à retrouver le prometteur Thomas Brodie-Sangster, aperçu notamment dans Bright Star, dans un second rôle de détracteur jalousant l’idylle des tourtereaux. Sa présence dans le script permet d’instiguer un léger climax anxiogène qui rompt avec la monotonie de l’amourette.
Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ?
A la lecture du synopsis vous aurez probablement déjà deviné le dénouement d’une telle histoire. La trame se veut plutôt prédictible et le final romantico-kitschouille sombre franchement dans le caricaturale. Après, c’est franchement idéal pour blottir votre chèr(e) et tendre contre votre poitrine et conclure le film sur quelques digressions coquines. Vous me direz que je m’égare un peu du spectacle en tant que tel mais c’est là une des forces du film. Une douce minauderie qui réveille notre sensibilité à grands renforts de métaphores filées sur la quête de l’âme sœur comme refuge, et disons le de but en blanc, l’Amour.
Les plus littéraires d’entre nous y verront un essai « préraphaéliste », selon le propos d’Agnès Merlet avec qui la salle a eu le plaisir d’échanger suite à la séance. Un courant proche du romantisme ayant cherché à donner à l’art un but fonctionnel et édifiant pour lui attribuer une fonction morale (oui, Wikipédia est notre Gérard Klein à tous). Cependant Hideaways reste un conte romantique sans clairement fournir la moralité qui lui permettrait de devenir une véritable fable. Il ne décolle pas de sa naïve prétention d’offrir un spectacle poétique pour les adolescents aux sens en éveil et les grands enfants.
Résumé
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=oNMTNvA-bz0[/youtube]
Hideways a reçu le Méliès d’argent du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg en tant que meilleur métrage européen, le 18 septembre 2011. Il sera donc en compétition pour le Méliès d’Or du meilleur film fantastique européen décerné par la Fédération Européenne des Festivals du Film Fantastique en octobre 2011.