Dans quatre jours aura lieu la 46ème cérémonie des César. Nos voisins du sud auront été très légèrement plus rapides. En effet, la 35ème cérémonie des prix Goya a d’ores et déjà eu lieu avant-hier. Comme c’est hélas désormais la nouvelle norme en temps de pandémie, la soirée s’est essentiellement tenue sous forme virtuelle.
Ainsi, l’acteur Antonio Banderas, lauréat l’année dernière pour son rôle dans Douleur et gloire de Pedro Almodovar, et la journaliste Maria Casado ont certes animé les festivités sur scène à Malaga. Et divers numéros musicaux et comiques ont entre autres rendu hommage aux disparus des douze mois passés et au centenaire de la naissance du célèbre réalisateur espagnol Luis Garcia Berlanga (Bienvenue Mr Marshall). Mais sinon, les spectateurs de la première chaîne de la télévision publique espagnole ont eu droit à un enchaînement de remerciements par voie de Zoom dans les près de trente catégories récompensées par l’Académie du cinéma espagnol.
Le grand gagnant de la soirée était Las niñas de Pilar Palomero qui repart avec quarte trophées dont ceux du Meilleur Film et du Meilleur Premier Film. Il s’agit du quatrième film d’une réalisatrice récompensé du prix suprême du cinéma espagnol après Ne dis rien de Iciar Bollain en 2004, de même que The Secret Life of Words en 2006 et The Bookshop en 2018, tous deux de Isabel Coixet. Pour comparaison, les César français ont célébré à quatre reprises des films faits par des femmes : Trois hommes et un couffin de Coline Serreau en 1986, Vénus beauté [institut] de Tonie Marshall en l’an 2000, Le Goût des autres de Agnès Jaoui l’année suivante et Lady Chatterley de Pascale Ferran en 2007.
L’autre grand gagnant, côté catégories techniques, était Les Sorcières d’Akelarre de Pablo Aguero, prévu de sortir au cinéma en France chez Dulac Distribution dès la réouverture des salles. Il s’est imposé à cinq reprises pour l’excellence de ses décors, de ses costumes, de sa musique, du maquillage et des effets spéciaux. Et c’est également au fin fond des catégories techniques que l’on retrouve le seul lauréat français, a priori, en la personne du monteur du son Nicolas De Poulpiquet, fermement installé en Espagne où il avait déjà gagné deux Goyas du Meilleur son, pour Les Sorcières de Zugarramurdi de Alex de la Iglesia en 2014 et Veronica de Paco Plaza quatre ans plus tard.
Du côté de l’interprétation, la Meilleure actrice Patricia Lopez Arnaiz et le Meilleur acteur Mario Casas ont été victorieux dès leur première nomination. Par contre, les deux comédiens récompensés pour les seconds rôles font davantage figure de vétérans. Ainsi, Nathalie Poza avait déjà gagné le Goya de la Meilleure actrice en 2018 pour No se decir adios de Lino Escalera et Alberto San Juan celui du Meilleur acteur en 2008 pour Bajo las estrellas de Félix Viscarret.
Enfin, comme déjà annoncé fin novembre 2020, l’actrice espagnole Angela Molina (* 1955), vue entre autres chez Luis Buñuel, Pedro Almodovar et Pablo Berger, a reçu un Goya d’honneur pour l’ensemble de son œuvre.
Meilleur Film : Las niñas de Pilar Palomero, sans date de sortie en France
Meilleure réalisation : Salvador Calvo pour Adu, sans date de sortie en France
Meilleure actrice : Patricia Lopez Arnaiz dans Ane, sans date de sortie en France
Meilleur acteur : Mario Casas dans No mataras, sans date de sortie en France
Meilleure actrice dans un second rôle : Nathalie Poza dans Le Mariage de Rosa, prochainement au cinéma en France
Meilleur acteur dans un second rôle : Alberto San Juan dans Sentimental, sans date de sortie en France
Meilleur scénario original : Las niñas par Pilar Palomero, sans date de sortie en France
Meilleur scénario adapté : Ane par David Perez Sañudo et Marina Pares Pulido, sans date de sortie en France
Meilleur Film européen : The Father (Royaume-Uni) de Florian Zeller, prochainement au cinéma en France
Meilleur Film ibéro-américain : L’Oubli que nous serons (Colombie) de Fernando Trueba, prochainement au cinéma en France
Meilleur Documentaire : El año del descubrimiento de Luis Lopez Carrasco, sans date de sortie en France
Meilleur Film d’animation : La gallina Turuleca de Eduardo Gondell et Victor Monigote, sans date de sortie en France
Meilleur Premier film : Las niñas de Pilar Palomero, sans date de sortie en France
Meilleur espoir féminin : Jone Laspiur dans Ane, sans date de sortie en France
Meilleur espoir masculin : Adam Nourou dans Adu, sans date de sortie en France
Meilleure direction de production : Adu, sans date de sortie en France – Ana Parra et Luis Fernandez Lago
Meilleure photo : Las niñas, sans date de sortie en France – Daniela Cajias
Meilleur montage : El año del descubrimiento, sans date de sortie en France – Sergio Jimenez
Meilleurs décors : Les Sorcières d’Akelarre, prochainement au cinéma en France – Mikel Serrano
Meilleurs costumes : Les Sorcières d’Akelarre, prochainement au cinéma en France – Nerea Torrijos
Meilleure musique originale : Les Sorcières d’Akelarre, prochainement au cinéma en France – Aranzazu Calleja et Maite Arroitajuregi
Meilleure chanson originale : « Que no que no » de Le Mariage de Rosa, prochainement au cinéma en France – Maria Rozalen
Meilleur son : Adu, sans date de sortie en France – Eduardo Esquide, Jamaica Ruiz Garcia, Juan Ferro et Nicolas De Poulpiquet
Meilleurs effets spéciaux : Les Sorcières d’Akelarre, prochainement au cinéma en France – Mariano Garcia Marty et Ana Rubio
Meilleurs maquillage et coiffure : Les Sorcières d’Akelarre, prochainement au cinéma en France – Beata Wotjowicz et Ricardo Molina
Meilleur court-métrage de fiction : A la cara de Javier Marco Rico
Meilleur court-métrage documentaire : Biografia del cadaver de una mujer de Mabel Lozano
Meilleur court-métrage d’animation : Blue & Malone Casos imposibles de Abraham Lopez Guerrero