Tandis que les César sont restés impassibles face à l’avancement du calendrier des prix de cinéma causé par la cérémonie des Oscars, plus tôt que d’habitude – on connaîtra les nommés pour la 45ème cérémonie des récompenses françaises après-demain, le mercredi 29 janvier – leur pendant espagnol, les prix Goya en ont d’ores et déjà terminé avec l’année 2019 du cinéma ibérique. C’est en effet avant-hier soir, le samedi 25 janvier, que s’est tenue la 34ème cérémonie, au Palais des sports José Maria Martin Carpena à Malaga. Elle a été animée par les comiques Silvia Abril et Andreu Buenafuente, qui se sont prêtés à un hommage à Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner pour les spots publicitaires de l’émission, transmise sur la chaîne publique TVE. La cérémonie a été suivie par près de 3,6 millions de téléspectateurs espagnols.
C’est le réalisateur mythique Pedro Almodovar qui sort grand gagnant de la soirée, après un passif assez mitigé en termes de reconnaissance de la part de l’Académie du cinéma espagnol. Douleur et gloire n’est que son quatrième film à remporter le Goya dans la catégorie reine, après Femmes au bord de la crise de nerfs en 1989, Tout sur ma mère en 2000 et Volver en 2007. C’est également la première fois que Pedro Almodovar reçoit deux prix individuels pour le même film, en l’occurrence ceux du Meilleur réalisateur et du Meilleur scénario original, respectivement son troisième dans la première catégorie et son deuxième dans la deuxième. Grâce à ses sept Goyas, Douleur et gloire égalise le record parmi les films du réalisateur de Tout sur ma mère, alors que Femmes au bord de la crise de nerfs et Volver en avaient gagné cinq chacun. Le champion incontesté en la matière reste Mar adentro de Alejandro Amenabar avec quatorze prix lors de la 19ème cérémonie en 2005.
Lors de sa quatrième nomination dans la catégorie du Meilleur acteur, Antonio Banderas a enfin été récompensé par ses compatriotes, cinq ans après avoir déjà reçu un Goya d’honneur. Il a été nommé auparavant en tant que Meilleur acteur dans un second rôle dans Matador, comme Meilleur acteur dans Attache-moi, Two much et La Piel que habito, ainsi que dans son emploi de producteur du film d’animation Justin et la légende des chevaliers.
Enfin, Les Misérables de Ladj Ly est le huitième film français à gagner le Goya du Meilleur Film européen, après récemment Intouchables de Eric Toledano et Olivier Nakache, Mustang de Denis Gamze Ergüven et Elle de Paul Verhoeven.
Meilleur Film : Douleur et gloire de Pedro Almodovar
Meilleure réalisation : Pedro Almodovar pour Douleur et gloire
Meilleure actrice : Bélen Cuesta dans Une vie secrète, sortie française le 6 mai
Meilleur acteur : Antonio Banderas dans Douleur et gloire
Meilleure actrice dans un second rôle : Julieta Serrano dans Douleur et gloire
Meilleur acteur dans un second rôle : Eduard Fernandez dans Lettre à Franco, sortie française le 19 février
Meilleur scénario original : Douleur et gloire par Pedro Almodovar
Meilleur scénario adapté : Intemperie par Benito Zambrano, Daniel Remon et Pablo Remon, sans date de sortie en France
Meilleur Film européen : Les Misérables (France) de Ladj Ly
Meilleur Film ibéro-américain : La odisea de los giles (Argentine) de Sebastian Borensztein, sans date de sortie en France
Meilleur Documentaire : Ara Malikian Una vida entre las cuerdas de Nata Moreno, sans date de sortie en France
Meilleur Film d’animation : Buñuel Après l’âge d’or de Salvador Simo
Meilleur Premier film : La hija de un ladron de Belén Funes, sans date de sortie en France
Meilleur espoir féminin : Benedicta Sanchez dans Viendra le feu
Meilleur espoir masculin : Enric Auquer dans Quien a hierro mata, sans date de sortie en France
Meilleure direction de production : Lettre à Franco, sortie française le 19 février – Carla Perez De Albeniz
Meilleure photo : Viendra le feu – Mauro Herce
Meilleur montage : Douleur et gloire – Teresa Font
Meilleurs décors : Lettre à Franco, sortie française le 19 février – Juan Pedro De Gaspar
Meilleurs costumes : Lettre à Franco, sortie française le 19 février – Sonia Grande
Meilleure musique originale : Douleur et gloire – Alberto Iglesias
Meilleure chanson originale : « Intemperie » de Intemperie, sans date de sortie en France – Javier Ruibal
Meilleur son : Une vie secrète, sortie française le 6 mai – Iñaki Diez, Alazne Ameztoy, Xanti Salvador et Nacho Royo-Villanova
Meilleurs effets spéciaux : La Plateforme, sans date de sortie en France – Mario Campoy et Iñaki Madariaga
Meilleurs maquillage et coiffure : Lettre à Franco, sortie française le 19 février – Ana Lopez-Puigcerver, Belen Lopez-Puigcerver et Nacho Diaz
Meilleur court-métrage de fiction : Suc de Sindira de Irene Moray
Meilleur court-métrage documentaire : Nuestra vita como niños refugiados en Europa de Silvia Venegas Venegas
Meilleur court-métrage d’animation : Madrid 2120 de José Luis Quiros et Paco Saez