Gérardmer 2019 : Aniara

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Aniara

 
Suède : 2018
Titre original : –
Réalisation : Pella Kågerman, Hugo Lilja
Scénario :
Interprètes : Emelie Jonsson, Arvin Kananian, Jamil Drissi
Distribution :
Durée : 1h48
Genre : fantastique
Date de sortie : prochainement

3,5/5

Premier long-métrage des réalisateurs suédois Pella Kagerman et Hugo Lilja, Aniara scrute depuis l’espace une société aussi consommatrice que destructrice : la nôtre. Après plusieurs courts métrages en commun, le duo change de format avec une œuvre forte et plurielle dans ses thèmes avec comme horizon la responsabilité de l’Humanité face à l’enjeu de la préservation de son environnement ainsi que de sa propre survie. Un voyage sans retour.

 

 

Synopsis : Après avoir fini d’exploiter la Terre, ce qui reste de la population humaine lance plusieurs vaisseaux dans l’espace pour transporter des colons vers leur nouvelle maison : Mars. Un de ces vaisseaux s’appelle Aniara. L’engin, qui ressemble à un immense centre commercial, offre tous les services nécessaires à satisfaire une société profondément consumériste et destructrice. Tout semble bien se passer jusqu’à ce qu’un accident le fasse dévier de sa trajectoire.

 

 

Alors que la Terre n’a plus rien à offrir, la population humaine décide de partir vers une nouvelle maison : Mars. De gigantesques vaisseaux sont construits pour permettre aux colons de s’envoler et partir, l’un d’eux se nomme Aniara. Sorte de grand temple du consumérisme, l’engin propose la continuité de la vie sur Terre avec son lot de magasins et d’activités. Une sorte de réplique d’un centre commercial flottant dans l’infinie. La rencontre avec un amas de débris spatial va cependant modifier la trajectoire initiale et changer par la même occasion le destin de ses nombreux passagers. Utilisant, comme bien d’autres avant lui, la science-fiction pour parler de notre société, Aniara est une œuvre assurément engagée. Récit suspendu entre l’espoir et le pessimisme, le film suit le parcours de colons à la dérive dans l’espace, cherchant tant bien que mal à s’échapper à leur condition. La consommation, que ce soit par l’achat ou le divertissement, n’est alors vu que comme un palliatif à un mal-être profond qui ronge l’Humanité.

Face au vide, ils étouffent. Une machine nommée MIMA, à ce titre, en est l’incarnation parfaite : elle permet de s’évader du présent en revivant des moments heureux, une entité qui sert au final d’exutoire à une population très demandeuse. Alors que des signes de faiblesses de MIMA apparaissent, l’Homme n’est pas capable d’entendre son cri, causant la perte de la machine et le début d’une longue recherche d’un substitut à sa présence. Les questions du sexe, des apparences et de la religion sont notamment abordées. Esthétiquement épuré, Aniara multiplie les références (on pense évidemment à 2001 : L’Odyssée de l’espace). Partageant son aspect visuel entre de beaux plans spatiaux et de plus classiques environnements terriens (les centres commerciaux), le film propose une immersion relativement convaincante dans son univers.

 

 

Conclusion

Film engagé, Aniara fait d’un vaisseau-planète le laboratoire de nos peurs et faiblesses. Une manière de voir le consumérisme et son éthique, de simuler au sein d’un espace restreint notre responsabilité vis-à-vis de l’environnement qui nous entoure. Casting réussi (notamment l’actrice Emilie Jonsson), mise en scène épurée, l’œuvre ne manque pas de qualités. Si on regrette son côté déjà-vu, son écriture et sa réalisation valent assurément le voyage.

 

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