Black Blotter, ou le retour de l’épisode LSD, habituellement le dix-neuvième de la saison (Brown Betty en saison 2, Lysergic Acid Diethylamide en saison 3, et Letters of Transit en saison 4 qui n’avait pas de LSD mais qui sortait nettement du format habituel), cette fois-ci seulement le neuvième puisque la saison est abrégée. Cet épisode mélange un peu des éléments de ses prédécesseurs (Walter fait un trip, certains passages sont en animé, le tout se passe dans le futur), mais finit par être à une espèce de point intermédiaire où c’est finalement un épisode assez classique auxquels s’ajoutent des petits détails psychédéliques, avec un petit hommage à Monty Python au passage.
Walter est assez logiquement au centre de cet épisode, puisqu’Olivia et Peter sont dans une de leurs rares périodes de couple heureux. Il continue à être tourmenté par la peur de redevenir le « Walter That Was », représenté par son ancienne assistante Carla, qu’il avait renvoyé dans « Peter » et dont il avait causé la mort dans un incendie dont on ne sait toujours pas grand chose. Tout ça est très bien, sauf que la série commence à beaucoup se répéter pour ce qui est de Walter.
D’autre part, les scénaristes n’ont pas une grande confiance en nous : était-il vraiment nécessaire que Carla dise carrément à Walter « Je représente toutes les choses que tu essaie de laisser derrière toi ? ». Dans la même veine, la scène dans laquelle Walter voit les événements de « Peter », ça revient quand même, à prendre cinq minutes pour nous remontrer les images d’un épisode précédent. Ce n’est pas que la situation de Walter n’est pas intéressante et tragique, c’est juste qu’il n’y a vraiment rien de nouveau, si ce n’est l’idée que le « Walter That Was » voudrait rejoindre les Observers en espérant qu’ils le vénèrent, ce qui rend le danger d’un tel retour plus immédiat.
Ceci étant dit, les aspects psychédéliques font que l’épisode reste un succès, mais un succès relatif. La petite fée verte qui conseille Walter, Nina et Carla qui inversent l’imagerie traditionnelle de l’ange et du diable (pour une fois, celle en blanc est la tentatrice) , et bien évidemment cet extraordinaire passage à la Monty Python. Déjà parce que ce n’est pas le genre de séquences qu’on voit tout les jours dans les séries, mais aussi parce qu’elle utilise subtilement un symbole typique de Fringe : l’hippocampe, qui est toujours utilisé pour représenter la paternité (l’hippocampe mâle est celui qui porte les œufs), dans un épisode où Walter fait face à un problème similaire à celui de Peter dans les précédents.
Enfin, l’épisode avance quand même un petit peu dans l’intrigue principale, avec des touches qui rappelleront des souvenirs aux fans de Lost (un squelette dans un van, une forêt sauvage, un message radio à décoder…) mais ne fonctionne pas vraiment sur le plan émotionnel. Dans le principe, la situation de la famille qui a recueilli « Michael » n’est pas inintéressante, mais deux scènes ne suffisent pas à leur donner assez de poids, surtout quand la deuxième reprend la méthode que Fringe avait déjà utilisé dans The Day We Died de remplacer le dialogue par la musique. Le problème, c’est que là où ça marchait pour l’enterrement d’Olivia, ça ne peut pas vraiment être efficace pour des personnages qu’on vient juste de rencontrer.
Dans l’ensemble, Black Blotter est un assez bon épisode, mais manque un peu d’inspiration si on le compare aux précédents épisodes du même style que Fringe a fait par le passé.