Avec Five-Twenty-Ten, Fringe retrouve un niveau qu’elle n’avait probablement plus atteint depuis la troisième saison, grâce aux Bishop et à une magnifique conclusion.
Espérons que cet épisode marque un tournant dans la saison, en se concentrant sur l’évolution des personnages plutôt que sur le fameux plan pour sauver le monde. Il est encore présent, avec la petite expédition chez William Bell, mais n’est finalement qu’une excuse pour mettre en avant les doutes de Walter et l’évolution de Peter. Quelque part, on pourrait dire que Five-Twenty-Ten ne fait que réitérer les deux précédents épisodes pour ce qui est de Walter et du parallèle entre les deux Bishop, mais c’est tellement bien fait qu’on ne peut guère se plaindre.
La peur de Walter de redevenir le savant fou des débuts n’est certes pas quelque chose de nouveau : ça a même été son arc depuis le début de la série, mais cet épisode l’approche d’une manière intéressante. Il est clair depuis longtemps (et en particulier la saison 4) que Peter est celui qui permet à Walter de rester humain, mais l’exemple de Bell et Nina Sharpe suggère que Peter seul ne suffit pas à empêcher Walter de succomber à ses excès passés. Cela suffit déjà à justifier les doutes de Walter, alors qu’il ne sait pas encore que Peter est sur le point de totalement couper les ponts avec l’humanité, ce qui ne rend sa peur que plus poignante.
Le génial montage de fin superpose ainsi les images d’un Walter torturé par sa crainte de redevenir « The Man Who Sold the World », alors même que Peter, perdant ses cheveux et reprenant les maniérismes caractéristiques des Observers, semble de plus en plus avoir succomber au même fléau que son père : son hybris. Joshua Jackson fait d’ailleurs du bon boulot cet épisode pour ce qui est de la transformation de Peter : toujours rigide, tout en sourires forcés et en petites phrases qui ne sonnent pas tout à fait juste, sans compter la petite inclinaison de tête typique qui ferme l’épisode.
En dehors de ça, on appréciera les petits renvois au passé de la série : la situation de William Bell est enfin expliquée, on retrouve les « Beacons » et l’arme chimique du pilote, en plus de l’enfant Observer de l’épisode précédent. Le petit attentat de Peter rappelle aussi furieusement un excellent épisode de la troisième saison, The Plateau, dans lequel un surdoué avait provoqué un accident avec un simple stylo. Olivia continue à être en retrait, mais elle est évidemment la première à réaliser que Peter a changé, ce qui lui donnera sans doute plus à faire pour le prochain épisode d’ici trois semaines.
Il ne reste donc plus qu’à attendre, mais Five-Twenty-Ten est certainement de bon augure pour la fin de la série qui approche à grands pas.