Après deux épisodes chargés d’action, Fringe nous offre une petite heure essentiellement au calme, concentrée sur Walter.
Le parallèle entre les deux Bishop est rendu explicite dans cet épisode, lorsque Walter s’inquiète de redevenir le génie froid et calculateur qu’il était avant sa petite opération, sans savoir que Peter est lui-même en train de se transformer en une sorte de machine qui perçoit le monde comme une série de lignes de code. Le monologue de Walter fonctionne plutôt bien, mais le personnage qui en est la cause, Cecil (Zak Santiago, V) n’a malheureusement pas assez été mis en avant pour que sa mort ait une vraie portée émotionnelle. On peut y voir là une sorte de mise en abyme : le spectateur, comme Walter, ne voit Cecil que comme un élément négligeable ; mais au final, le petit moment de Walter sort un peu de nulle part, alors qu’il aurait pu avoir bien plus d’impact si Cecil avait fait autre chose dans l’épisode que rappeler une ou deux fois qu’il aimerait vraiment sortir de là.
Le « pocket universe » que Walter découvre est une belle création qui donne à cet épisode une ambiance très étrange mais assez réussie. La petite danse que Walter fait en laissant des traces de pas dans la poussière ou encore le couloir dans lequel la gravité est plus ou moins inversée sont des images dont l’étrangeté, typique de la série, fonctionne à merveille. Le problème, c’est que le « plan » de Walter semble franchement secondaire. Le petit jeu de piste des cassettes ne mène pas à grand chose, si ce n’est à retrouver avec plaisir des petits éléments des saisons précédentes comme l’enfant chauve dans cet épisode, ce qui n’est pas très impressionnant à côté de la transformation de Peter. On ne perçoit les effets de cette dernière que vers la fin de l’épisode dans son combat avec un Observer. C’est une séquence très réussie, très clairement inspirée de Matrix, qui montre à la fois les bénéfices de son nouvel état et le prix à payer quand il lui casse froidement le cou.
Mieux vaut par contre ne pas trop réfléchir aux problèmes de crédibilité de cet épisode et de cette saison en général. Les Observers semblent tantôt complètement incapables, au vu de la très large liberté de déplacement qu’ont Olivia, Peter et Walter, tantôt imbattables, lorsqu’ils se téléportent à tout-va. On ne se demandera pas, par exemple, comment exactement Astrid leur a échappé alors qu’elle attendait à l’entrée du « pocket universe », ni pourquoi les Observers n’attrapent pas Olivia ou Walter en une demi-seconde en se téléportant.
Enfin, on peut se demander où est passée Olivia cette saison. Depuis le début, elle semble totalement apathique et à la traîne, d’abord derrière Etta et maintenant derrière les Bishop. La mort d’Etta ne suffit pas à l’expliquer puisque c’est une tendance qui a commencé avant ça. Encore quelques semaines à ce rythme, et elle paraîtra aussi secondaire qu’Astrid qui, la pauvre, n’a plus jamais rien eu à faire depuis l’épisode de la saison précédente dans lequel elle avait rencontré son alter ego.
Un épisode calme donc, qui crée une ambiance qu’on n’avait plus ressenti dans Fringe depuis longtemps, mais qui nous détourne peut-être un peu trop de l’intrigue principale alors qu’il ne reste plus que six épisodes avant la fin.