Il est difficile de savoir quoi penser de The Bullet that Saved the World. C’est avant tout un épisode courageux et osé, mais dont l’exécution laisse franchement à désirer.
Centrer un épisode sur la mort d’Etta, un personnage que l’on ne connaît que depuis cinq épisodes à peine, il fallait le faire. On ne s’attend pas à voir ce genre de choses en plein milieu de saison d’une série de networks, mais nous y voilà, et si l’on voit bien l’intérêt que cette mort peut avoir, elle semble cependant être venue un petit peu trop tôt.
D’un côté, il faut bien reconnaître que la mort d’Etta est très surprenante, et qu’elle pourrait bien permettre aux scénaristes de se sortir de cette chasse aux cassettes, pour recentrer la saison sur Peter, Olivia, et leur lutte désespérée contre les Observers. La situation n’a sans doute jamais été aussi désespérée pour l’équipe Fringe, ce qui ne peut qu’être positif d’un point de vue narratif. De même, il sera certainement intéressant d’observer la réaction des différents personnages, particulièrement Peter et Olivia, à cette mort dont ils se sentiront inévitablement responsables.
En revanche, on peut déplorer qu’Etta ait été si peu utilisée durant les épisodes précédents. In Absentia nous avait laissé entrevoir quelqu’un de plus complexe qu’une simple Olivia 2.0, et les questions posées quant aux méthodes de la « Résistance » semblaient être une bonne piste à explorer dans un tel univers. Dans cet épisode, Walter n’a aucun problème à utiliser l’arme chimique contre laquelle il avait lutté en saison 1. Personne ne proteste ou ne discute ces méthodes, personne n’en vient à se demander ce qui différencie exactement le résistant héroïque du terroriste dangereux… bref, Fringe continue à refuser d’utiliser ce scénario dystopique pour poser des questions plus profondes, ce qui est bien regrettable.
D’autant que The Bullet that Saved the World, avant ces cinq dernières minutes, n’a pas proposé grand chose pour faire avancer l’histoire ou les personnages. On se réjouira certes du retour triomphant de Broyles, qui se révèle être l’un des leaders de la « Résistance ». C’est une révélation que l’on voit venir très tôt dans l’épisode, mais les scènes de Broyles sont celles qui fonctionnent le mieux de l’épisode. On ressent là toute l’horreur de ces Observers capables de lire les pensées à tout moment, et l’incroyable détermination nécessaire pour résister. Les Observers restent cependant un gros problème cette saison: au-delà du fait que ce sont des « méchants » caricaturaux, ils semblent indestructibles dans une scène et ridiculement incompétents dans une autre, notamment les scènes d’action de cet épisode.
The Bullet that Saved the World pourrait bien être la source d’une bonne conclusion pour la série, grâce au choix courageux de tuer Etta, mais l’épisode en lui-même reste globalement une déception.