Festival Lumière 2024 : rétrospective Fred Zinnemann

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C’étaient des hommes © 1950 Scotty Welbourne / Stanley Kramer Productions / United Artists / Paramount Pictures France
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L’un des événements incontournables de la rentrée cinématographie, le Festival Lumière à Lyon, commence à prendre forme. Alors que l’on sait depuis fin juin que le prix Lumière sera remis le vendredi 18 octobre à l’actrice française Isabelle Huppert – décidément très demandée ces temps-ci, entre deux sorties estivales et la présidence du prochain Festival de Venise fin août –, le nom du cinéaste à qui sera dédié la première grande rétrospective vient d’être dévoilé aujourd’hui. Il s’agit du réalisateur d’origine autrichienne Fred Zinnemann, qui avait fait l’essentiel de son illustre carrière à Hollywood pendant une quarantaine d’années, entre son premier film marquant La Septième croix avec Spencer Tracy en 1944 et son dernier Cinq jours ce printemps-là avec Sean Connery en 1982.

La 15ème édition du Festival Lumière aura lieu à Lyon et dans sa métropole du samedi 12 au dimanche 20 octobre prochains.

Hélas, il n’y a pas trop à discuter avec le communiqué de presse de l’Institut Lumière qui considère que le nom de Fred Zinnemann (1907-1997) est peu connu de nos jours. Au moins l’un de ses films a le mérite d’être passé à la postérité, c’est-à-dire à la conscience collective des cinéphiles : le western magistral Le Train sifflera trois fois dans lequel Gary Cooper doit combattre à la fois la lâcheté de sa communauté et l’arrivée imminente d’un assassin. Mais sinon, le prestige d’alors du réalisateur ne s’est guère soldé par une popularité indémodable à l’image de celle de ses contemporains Alfred Hitchcock et Billy Wilder.

D’ailleurs, en dépit de ses dix nominations à l’Oscar au fil du temps, Zinnemann n’en avait gagné que quatre – pour le court-métrage Benjy en 1952, la réalisation de Tant qu’il y aura des hommes en 1954, celle d’Un homme pour l’éternité en 1967 et en tant que producteur de ce dernier, Oscar du Meilleur Film la même année – et non pas six, comme le prétend l’Institut Lumière.

Le Train sifflera trois fois © 1952 Stanley Kramer Productions / United Artists / Paramount Pictures France
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Qu’à cela ne tienne, on peut rétrospectivement considérer la filmographie de Fred Zinnemann comme un croisement assez passionnant entre celles de ses confrères Stanley Kramer et William Wyler. Par le premier, son producteur sur des films aussi engagés que le drame de vétérans C’étaient des hommes et donc Le Train sifflera trois fois, il s’était laissé inspirer afin d’opter à intervalles réguliers pour des films à la morale idéaliste. Les grands combats de conscience que se livrent, entre autres, les personnages interprétés respectivement par Audrey Hepburn dans Au risque de se perdre et par Paul Scofield dans Un homme pour l’éternité peuvent en témoigner.

Puis du deuxième, il se rapproche par un classicisme à toute épreuve de la mise en scène, ainsi que par sa capacité à perdurer tant soit peu au fil de l’évolution du microcosme hollywoodien, alternant entre des films décalés par rapport à ses talents de mise en scène, comme la comédie musicale Oklahoma en 1955, et des films qui méritent décidément d’être redécouverts. Parmi eux, les perles rares se nomment le drame d’après-guerre Les Anges marqués avec Montgomery Clift, le film noir Acte de violence, l’aventure de bergers australiens Les Horizons sans frontières avec Deborah Kerr et Robert Mitchum, ainsi que le thriller autour d’une tentative d’attentat – un sujet malheureusement rendu une fois de plus très sensible par l’actualité politique outre-Atlantique – Chacal avec Edward Fox.

Grâce aux excellentes relations que l’Institut Lumière entretient, selon lui, avec l’ensemble des studios américains, certains des films de Fred Zinnemann seront présentés pour la première fois en version numérique restaurée au cours du Festival Lumière. Un investissement consenti spécialement pour ce festival majeur du cinéma de patrimoine, qui se soldera, espérons-le, par une plus grande accessibilité des films de ce réalisateur injustement méconnu dans les salles de répertoire à travers la France, dès le mois de novembre 2024, s’il vous plaît !

Un homme pour l’éternité © 1966 Robert Willoughby / Highland Films / Columbia Pictures / Park Circus France
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Acte de violence (1949) avec Van Heflin et Robert Ryan (Warner Bros. Discovery)
C’étaient des hommes (1950) avec Marlon Brando et Teresa Wright (Paramount Pictures)
L’Invitée à la noce (1952) avec Ethel Waters et Julie Harris (Sony Pictures / Columbia)
Au risque de se perdre (1959) avec Audrey Hepburn et Peter Finch (Warner Bros. Discovery)
Et vint le jour de la vengeance (1964) avec Gregory Peck et Anthony Quinn (Sony Pictures / Columbia)
Un homme pour l’éternité (1966) avec Paul Scofield et Wendy Hiller (Park Circus)
Chacal (1973) avec Edward Fox et Delphine Seyrig (Universal Pictures International)

Chacal © 1973 George Higgins / John Woolf Productions / Warwick Film Productions / Universal Pictures International France
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