Après avoir escaladé quelques falaises dangereuses, combattu à mains nues une horde de sangliers, arpenté les routes sinueuses nous menant à notre Eldorado, mocassins au pieds, noeuds papillons fraîchement noués, voilà que nous, les trois citadins de la Team « Critique-Film », sommes arrivés sains et saufs, à cette enclave qu’est Gerardmer, défonçant ainsi ces fameuses portes du Labyrinthe (Ndlr : affiche du Festival) sans entamer nos impeccables brushings. Nous voilà donc, le coeur vaillant, les espoirs immenses, prêts à en découdre et prêts surtout à nous imprégner de cette atmosphère si particulière que semble nous asperger de toute son hémoglobine, ce 23ème Festival International du Film Fantastique de Gerardmer.
Nous faufilant tant bien que mal dans les allées pleines de la Salle du Lac, théâtre de la Cérémonie d’Ouverture, nous nous asseyons religieusement au troisième rang. Nous sommes excités, frétillants. Nous suffoquons. Nous vociférons notre toute palpable impatience. Nous attendons tout simplement que le rideau se lève, que les membres du Jury nous soient présentés, et que surtout, débute Frankenstein. Et bien, nous allons devoir encore patienter, mes amis, puisqu’il est temps de supporter tous ces discours « soporifico-perturbants » (Poséïdon meets joyeux têtards) des politiques régionaux présents, que nous saluons au passage. Par contre, les officiels, eux, ont bien compris qu’ils devaient être clairs et concis, en allant droit au but et ainsi, faire ce que le public semble gentiment murmurer: voir le Jury! Qu’il est beau d’ailleurs ce Jury! Présidé par le Grand Claude Lelouch, il a fier allure ce Jury! Il sent bon la complémentarité ce Jury! Il sent bon la féminité (Ah… Elsa Zylberstein…) ce Jury! Les univers d’où ils proviennent sont différents, mais semblent se rejoindre sur cette scène, ce 27 Janvier 2016 où il est maintenant l’heure d’ouvrir officiellement le bal des festivités, avec la présentation du Premier Film en Compétition : Frankenstein.
Synopsis : Le monstre se réveille dans un laboratoire scientifique, il ne sait pas qui il est, ce qu’il est. C’est encore un enfant dans un corps d’adulte. Il est innocent, mais la violence qu’on lui inflige lors de tests médicaux va lui faire découvrir l’existence d’un monde très différent, à la fois sombre et cruel. Blessé et abandonné, il parcourt la ville, suscitant la crainte et l’effroi chez ses habitants…
Notre critique 3/5 :
Adaptation fidèle mais modernisée de l’oeuvre de Mary Shelley, mais ici petite variante, le réalisateur adopte le point de vue du monstre. Un être innocent, un enfant dans un corps d’adulte subissant violence et souffrance avant de découvrir la civilisation, le poussant à embrasser sa part primitive. Son incompréhension est totale, l’animal n’en sera que plus déchaîné. Frankenstein est un film très violent et étonnement tendre se basant sur une idée de départ alléchante. Pourtant, il est fortement terni par les péripéties initiatiques de notre personnage, souvent un peu trop balourdes, mais aussi par une fin expédiée à la va-vite.
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