Au Festival de Gardanne, la journée de mardi 30 octobre proposait une avant-première : Oliver Sherman, un film canadien qui va sortir dans une semaine, le mercredi 7 novembre. Dès les premières images du film, on comprend qu’Oliver Sherman fait partie de ces films qui, sans aucun artifice, très simplement, arrivent à créer une tension intense dont on sait qu’elle ne va pas nous lâcher : un homme aux cheveux courts, vu de dos, qui débarque au milieu de nulle part, sous un ciel couvert de nuages. C’est à pied qu’il va rejoindre une maison totalement isolée dans une campagne d’une grande monotonie. L’homme aux cheveux courts, c’est Oliver Sherman, à moins que ce ne soit Sherman Oliver, un « vétéran » d’une guerre qui souffre des séquelles d’une blessure à la tête et à qui le retour à la vie civile n’a pas redonné le sens des réalités. La maison dans la campagne, c’est celle qu’habitent Franklin, qui a sauvé la vie de Sherman le jour où il a été blessé, Irene, son épouse, et leurs 2 enfants. C’est entre ces 3 personnages et dans cette maison que tout va se jouer, même si, bien sûr, d’autres personnages et d’autres lieux apparaissent dans le film. Adapté d’une nouvelle de Rachel Ingalls, Oliver Sherman est le premier film de Ryan Redford. Les acteurs ne sont pas des stars mais ils ne nous sont pas inconnus pour autant : ils ont tous les trois joué dans de nombreuses séries américaines ou canadiennes et interprété des seconds rôles dans des films de cinéma. C’est ainsi que Garret Dillahunt, remarquable interprète de Sherman, joue le rôle de Jesse dans Looper qui sort aujourd’hui. Au sujet de Garret Dillahunt, on ne peut s’empêcher de penser à ce que Jack Nicholson aurait fait du rôle, inquiétant, de Sherman. Cette comparaison tourne totalement à l’avantage de Garret Dillahunt, dont la sobriété impressionne beaucoup plus que le côté souvent trop chargé du jeu de Nicholson. En tout cas, jusqu’à la fin, le spectateur est happé par le film et se demande comment Oliver Sherman va se terminer. Beau travail !
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