Mardi 25 octobre, jour 12 du Festival 2016 : 3 films en avant-première, la jeune fille sans mains de Sébastien Laudenbach, Madame B, histoire d’une nord-coréenne de Jero Yun et Noces de Stephan Streker, film de clôture du Festival.
Palmarès
Comme tout Festival, celui de Gardanne se termine avec un palmarès. Couronné par le Jury jeune : Willy 1er, de Ludovic Boukherma, Zoran Boukherma, Marielle Gautier et Hugo P. Thomas. Couronné par les tout petits minots : un des court-métrages de La chouette entre veille et sommeil. Couronné par des minots un peu plus âgés : Ma vie de courgette de Claude Barras. Et encore un peu plus âgés : 600 Euros, de Adnane Tragha. Quant au Prix du Public, il a été attribué à Personal affairs, le film israélien de la palestinienne Maha Haj. On notera que, à peu près au même moment, Personal affairs a reçu le Prix du meilleur film lors du 32ème Festival international du film de Haïfa.
La jeune fille sans mains
La jeune fille sans mains est un film d’animation réalisé par Sébastien Laudenbach, inspiré par la pièce La jeune fille, le diable et le moulin, mise en scène par Olivier Py d’après les contes des frères Grimm. Si le texte qui surfe sur des thèmes le plus souvent très sombres s’avère particulièrement riche, on peut tiquer sur le choix fait en matière de graphisme, même si, petit à petit, on peut trouver un certain charme à ces taches de couleur dans lesquelles les silhouettes des personnages vont et viennent au gré de l’histoire. Ce film sortira le 14 décembre.
Madame B histoire d’une nord-coréenne
C’est en tournant son documentaire précédent, Looking for North Koreans, que le réalisateur sud-coréen Jero Yun a rencontré Madame B et c’est son histoire qu’il raconte dans Madame B, histoire d’une nord-coréenne. Une histoire très compliquée, cette femme, mariée et mère de famille en Corée du Nord, se retrouvant vendue à un paysan chinois par les passeurs à qui elle avait fait appel pour passer de Corée du Nord en Chine. La voilà donc avec un mari chinois, un mari officieux car l’absence de papiers l’empêche de se marier officiellement, la voilà rejoignant la Corée du Sud en transitant par la Thaïlande, devenant elle-même trafiquante, hésitant entre la Corée et la Chine. C’est donc très compliqué mais on finit par s’attacher à cette femme énergique et on se précipite sur son atlas pour bien situer tous les pays du Sud-Est asiatique que ce film nous fait visiter. Ce film sortira le 22 février 2017.
Noces
Pour son 3ème long métrage, le réalisateur belge Stephan Streker a choisi de s’inspirer d’un fait divers qui s’est déroulé en Belgique en 2007, l’affaire Sadia Sheikh. Il nous plonge au sein de la famille Kazim, une famille pakistanaise établie en Belgique et qui semble parfaitement intégrée. Jusqu’au jour où Zahira, 18 ans, la deuxième fille de la famille, se retrouve enceinte de Tariq, refuse d’avorter dans un premier temps, refuse les 3 maris potentiels, de lointains cousins pakistanais, qu’on lui présente via Skype, etc., etc. C’est sûr, la honte va s’abattre sur la famille, le père ne pourra plus jamais retourner au Pakistan, la plus jeune sœur ne pourra jamais se marier, etc., etc. A vous de deviner la suite. A vous, surtout, d’aller voir ce film car il est remarquable : dans le ton adopté qui montre sans vraiment chercher à juger ; par la façon de filmer, champs-contrechamps lorsque c’est nécessaire, plans séquences lorsque c’est préférable, en particulier, celui, très intense, par lequel commence le film ; par le jeu des comédiens avec en particulier, dans le rôle de Zahira, une lumineuse Lina El Arabi qu’on avait déjà pu apprécier auprès de Marc Lavoine et de Sami Bouajila dans Ne m’abandonne pas de Xavier Durringer. La sortie de ce film est prévue pour le 22 février 2017.