Lundi 26 octobre, jour 11 du Festival 2015 : 3 films en avant-première, La terre et l’ombre de César Acevedo, Cosmos d’Andrzej Zulawski et Pauline s’arrache d’Emilie Brisavoine.
La terre et l’ombre
Présenté à la Semaine de la Critique de Cannes 2015, La terre et l’ombre est le premier long métrage réalisé par le colombien César Acevedo. Jusqu’à ce film, on ne le connaissait que comme co-scénariste de Los Hongos de son compatriote Oscar Ruiz Navia. Une certitude : l’obtention à Cannes de la Caméra d’Or pour La terre et l’ombre va profondément changer son statut. C’est au sein d’une famille de travailleurs de l’ombre que nous plonge Acevedo : le père est parti depuis longtemps, du temps où leur petite maison était entourée d’orangers ; son fils est tombé gravement malade, il ne peut plus travailler comme ouvrier agricole ; sa femme et sa mère s’efforcent tant bien que mal de le remplacer pour nourrir la famille. Ce travail, il se déroule dans la plantation de canne à sucre qui, depuis le départ du père, a remplacé les orangers. Un travail dur, mal payé, payé avec retard, beaucoup de retard, un environnement de cendres éminemment polluantes lorsque s’opère le brulage de la canne à sucre. Appelé à l’aide par son fils, le père revient dans sa famille et c’est ce retour que nous raconte le film : ses rapports avec celle qui est toujours sa femme, avec son petit-fils, avec sa belle-fille, tout cela sur fond de lutte sociale de la part des ouvriers agricoles qui ne supportent plus de se tuer au travail pour une paye qui, sans cesse, est retardée. Pour ce très beau film, César Acevedo a opté pour une captation basée sur de longs plans-séquence, avec très peu de mouvements de caméra. Petit à petit, l’immersion opère et le spectateur se retrouve capturé dans les rets posés par le réalisateur, partageant le combat mené par cette famille ainsi que par la lutte des travailleurs agricole. Il faudra attendre le 3 février 2016 pour voir ce film dans les salles de l’hexagone.
Cosmos
Réalisateur qui eut son heure de gloire dans les années 80, le réalisateur polonais Andrzej Zulawski n’avait plus rien tourné depuis 15 ans. A la vision de Cosmos, on est en droit de penser que son retour derrière la caméra n’avait rien d’indispensable : intrigue sans queue ni tête, dialogues qui se veulent sans doute comiques mais qui se révèlent d’une ineptie rarement atteinte, « jeu » forcé des acteurs, on est sans cesse affligé d’assister à un tel spectacle. Ne peut être sauvée que la mise en image, ce qui a d’ailleurs valu à ce film d’obtenir le Léopard d’argent de la meilleure réalisation lors du récent Festival de Locarno. Si vous tenez absolument à voir ce film, il vous faudra attendre jusqu’au 9 décembre.
Pauline s’arrache
Emilie Brisavoine, on l’avait vue dans un petit rôle dans La bataille de Solférino. On la retrouve filmant sa famille et, plus particulièrement, sa demi-sœur Pauline, en pleine crise d’adolescente. Construit comme un conte, tourné avec tout ce qui pouvait tomber sous la main de la réalisatrice, dans les formats les plus divers, ce documentaire atypique, présenté par ACID à Cannes 2015, a pour qualités principales une très grande liberté et une énergie sans limite. Date de sortie prévue : le 23 décembre prochain.