Festival de Gardanne 2012 : jour 7 et 8

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Vendredi 2 novembre

Deux films en avant première en ce vendredi 2 novembre. Tout d’abord Le bidonville de la vierge, du réalisateur argentin Pablo Trapero, à qui on doit, entre autres, Voyage en famille, Leonera et Carancho. Présenté dans la sélection Un Certain regard à Cannes 2012, ce film sortira en France le 13 février 2013. Comme souvent chez Trapero on y retrouve Ricardo Darin. Martina Gusman, l’épouse du réalisateur, est bien sûr de la partie. Par contre, un petit belge fait ses premiers pas dans son cinéma : c’est Jérémie Renier. Darin et Renier jouent des rôles de prêtres, amis de longue date, qui aident les populations d’un bidonville et qui se sont lancés dans un projet de construction d’un hôpital. Même si le film n’est pas au niveau de Leonera, voire même de Carencho, il prouve une fois de plus que Trapero est un des plus grands réalisateurs sud-américains contemporains. Ricardo Darin et Martina Gusman sont, comme d’habitude, excellents. Quant à Jérémie Renier, il se coule de façon très crédible dans son rôle de prêtre, un rôle qui a dû le changer   par rapport à celui de Claude François ! Syngue Sabour – Pierre de patience, Annoncé pour le 20 février 2013, est le deuxième film du romancier afghan Atiq Rahimi. Son roman, portant le même titre, avait obtenu le Prix Goncourt en 2008. Atiq Rahimi en a donc tiré un scénario en collaboration avec Jean-Claude Carrière et a réalisé le film. Son roman étant a priori très difficile à adapter pour le cinéma, le résultat n’est pas sans poser un problème important : une part non négligeable du film consiste en une « conversation » de l’héroïne avec son mari dans le coma, conversation qui n’est en fait qu’un long monologue, ce qui passe très bien dans un roman mais beaucoup moins bien dans le cadre d’un film. Heureusement pour Atiq Rahimi, la langue parlée en Afghanistan, le Farsi, est la même que la langue des iraniens, ce qui lui a permis de faire appel à Golshifteh Farahani, l’extraordinaire comédienne iranienne qui illuminait A propos d’Elly et dont la présence dans un film américain, Mensonges d’état, l’a faite bannir de son pays. Grâce à sa beauté et à son talent, on arrive à suivre sans lassitude ce long monologue. Quant au lieu de tournage de ce film dont l’action se déroule en Afghanistan, il s’agit du Maroc.

roayl affairSamedi 3 novembre

Le Festival de Gardanne continue de présenter des avant-premières à un rythme soutenu : 3 en ce samedi 3 octobre. Film danois qui sortira le 21 novembre, Royal Affair a été réalisé par Nikolaj Arcel, surtout connu pour avoir écrit le scénario de, Millenium, le film. Royal Affair raconte un pan important de l’histoire du Danemark, peu connu chez nous, mais dont les retombées ont joué un rôle majeur dans l’Europe entière. Près de 20 ans avant la Révolution Française, le trio formé par un roi débauché et fantasque, une reine délaissée mais désirable et un médecin allemand, adepte des philosophes des lumières, a bouleversé la politique danoise jusque là largement menée par la noblesse du pays. Ce film aux échos contemporains évidents est donc beaucoup plus qu’un simple film en costume. A noter qu’on y retrouve l’incontournable Mads Mikkelsen dans le rôle du médecin Johann Friedrich Struensee. L’argentin Carlos Sorin, lui, n’a pas pour habitude de faire dans la grande fresque historique. Le réalisateur de Historias Minimas, de Bombon El Perro, de El Camino de San Diego et de La Fenêtre nous revient avec Jours de pêche en Patagonie qui sortira le 26 décembre. Comme d’habitude chez Sorin, c’est un film d’une grande sensibilité et dans lequel rien n’est appuyé. Petit à petit, on apprend plein de choses sur le passé qui amené un homme de 52 ans à venir en voiture depuis Buenos-Aires pour venir pêcher le requin dans un petit port de Patagonie. Un film sur la reconstruction d’un homme et la naissance tardive de l’amour paternel. Excellent ! Présenté à la dernière Quinzaine des Réalisateurs, Rengaine est le premier long métrage de fiction du comédien Rachid Djaïdani. Ce film, qui sortira le 14 novembre, est ce qu’on appelle une très bonne surprise. D’abord par son thème, peu souvent abordé au cinéma : le racisme qui, dans notre pays, peut exister entre les « blacks » et les maghrébins. Ensuite par sa réalisation : ce thème très sensible est présenté quasiment sous la forme d’une fable, une fable qui suit une histoire à la Roméo et Juliette entre une jeune maghrébine et un jeune noir qui veut devenir comédien. Ce n’est donc pas toujours très crédible mais le résultat est fort sympathique même si, parfois, la caméra à l’épaule est un peu fatigante. Rachid Djaïdani a mûri ce film pendant 9 ans, il l’a réalisé en dehors des sentiers balisés du monde du cinéma et il n’a pas oublié une chose importante : faire rire le spectateur chaque fois que c’est possible.

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