Beaucoup d’émotions aujourd’hui pour la fin du festival qui marque le retour de tous les festivaliers dans leur « vraie » vie. Finis les tapis rouge, les rencontres, les conférences de presse et les films – bons comme mauvais. L’occasion de faire un petit bilan de ce festival et vous raconter notre dernière journée.
Malgré tout le plaisir qu’on peut ressentir de l’intérieur, force est de reconnaître un festival en demi-teinte. La programmation fut morose, un grand nombre de films ayant déjà été montrés à Cannes, à Sundance… voire en projection de presse à Paris comme ce fut le cas notamment de For Ellen et Elle s’appelle Ruby. Le niveau de grosses surprises fut donc limité, déjà car un grand nombre de films sortaient en parallèle au festival ; à part pour certaines productions qui ne devraient jamais trouver distributeur en France (on pense notamment à Francine). Pire, les grosses stars boudent de plus en plus Deauville, lui préférant un gros festival européen comme la Mostra de Venise se déroulant au même moment. De fait beaucoup de soirées réservées aux avant-premières laissent le tapis rouge vide de stars, obligeant les commentateurs à s’extasier devant la venue de Kev Adams ou Daniela Lumbroso. L’exemple le plus frappant fut le cas Mud de Jeff Nichols qui fut annoncé comme film d’ouverture en grande pompe, avec la présence de toute l’équipe du film. Au final, quelques jours avant l’ouverture du festival on apprit que c’est Robot et Franck qui ferait l’ouverture tandis que Wrong rejoignait la compétition en catastrophe alors qu’il sortait deux jours après sa présentation et qu’il n’avait pas grand-chose d’américain ! La faute au festival de Venise qui fit un gros coup en récupérant le fameux Mud.
Ensuite la ville de Deauville en elle-même : pour tout vous dire ce n’est pas Cannes, les festivités sont hyper limitées. Alors évidemment un festival ne se résume pas aux cocktails que l’on peut faire, mais avouez que sortir à 23h d’une projection fourbu et voir que la ville entière dort, à l’exception des soirées Casino ou de la Villa Cartier réservées au gratin, fait un peu mal au cœur.
Est-ce que le festival du film américain de Deauville se meurt ? N’allons peut-être pas jusque là mais en tout cas il est clair que pour l’année prochaine il lui faudrait de plus grosses exclues et faire venir beaucoup plus d’équipes de film pour continuer d’exister face à Venise ! Il y a suffisamment de perles du cinéma indépendant américain pour que les programmateurs trouvent du lourd, quitte à piocher à Sundance comme ce fut le cas d’une réflexion entre nous.
Concernant cette dernière journée, l’équipe fut un peu dispersée. Déjà parce que votre serviteur était malade (ce qui pour une fin de festival craint !), ensuite parce que la non certitude d’avoir une place pour la cérémonie du soir nous a fait découvrir de façon alternée le Savages d’Oliver Stone. Enfin parce qu’on a voulu rattraper des films que certains avaient loupé et pas d’autres.
SAVAGES
Avec un élan de courage exemplaire et extrême je me suis rendu seul à la projection presse de Savages qui était organisée à 8h30, comme il n’était pas encore sûr que nous obtiendrions un sésame pour le soir. Sans grande motivation pour le film d’Oliver Stone, la surprise fut grande, au point même que Savages constitue le meilleur film du réalisateur depuis un moment. Violent, froid, brutal, totalement immersif, le film raconte une histoire d’amour à trois dans le milieu de la drogue, et des choix parfois hasardeux que l’on peut faire pour préserver ceux qu’on aime. Si le scénario n’est pas le point le plus original, prenant des références à droite à gauche, Oliver Stone est très en forme concernant la mise en scène totalement maîtrisée et passionnante de bout en bout dans ce trip hallucinogène.
TED
En début d’après-midi nous avons découvert la comédie Ted avec Mark Wahlberg et Mila Kunis, l’histoire d’un petit garçon ayant fait le vœu que son ours en peluche soit vivant, qui verra son vœu exaucé et de fait sa croissance mentale légèrement diminuée. Un conte pour enfant –avec la voix off en sus nous narrant l’histoire- mais à destination des plus grands de part sa vulgarité et des nombreuses références ciné/geek. Au final Ted est un produit calibré très américain même si on reconnaît l’originalité du pitch pour le coup ! On a finit plutôt emballé par les aventures de cet ours en peluche vulgaire et sous acide, on rigole beaucoup et très franchement, mais soyez conscient que le côté sale gosse du film est présent à tout moment, de part son humour scato et sexué. Mais Ted est quand même très divertissant.
La suite de la journée nous a permis de faire un peu de rattrapage, certains ont enfin vus le franchement sympathique Your Sister’s sister tandis que d’autres se rabattaient sur le coup de cœur Gimme the loot.
La Cérémonie de clôture
Une cérémonie qui au final aura donné moins de fil à retordre que Taken 2 pour entrer dans la salle. Prévue à la base pour 19h celle-ci à commencé très en retard. Au palmarès :
-Prix de la critique internationale : The We and the I de Michel Gondry
-Prix du jury : Una Noche de Lucy Mulloy
-Grand prix et révélation Cartier : Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin
De notre côté nous pensons que les Bêtes du sud sauvage méritait certes un prix mais pas deux, que la présence de The We and the I est plutôt une bonne surprise, par contre on reste dubitatif sur le choix d’Una Noche. On aurait préféré retrouvé à ce palmarès des films comme Gimme The Loot, Your sister’s sister, God Bless America ou encore Smashed. S’en est suivi l’hommage à la plantureuse Salma Hayek et la présentation officielle de Savages.
Toy Story Toons « Mini Buzz » & Clochette et le Secret des Fées
Forcé de resté sur place par le chafouin et maléfique rédac’ chef Julien ce dimanche matin, j’ai pu voir le prochain Disney : Clochette et le secret des fées, spin-off de Peter Pan basé sur la célèbre fée, le film est le premier film sur Clochette à sortir au cinéma plutôt qu’en DirectToDvd. C’est globalement une bonne surprise même si le film s’adresse avant tout à un jeune public, en particulier de petites filles qui seront surement charmées par cet univers féérique. L’animation est un peu vieillissante – signe de faible budget – si bien qu’on se demande si le film n’a pas été de prime abord conçu pour le marché du DVD comme les précédents avant d’avoir le droit à une sortie ciné.
La bonne surprise de la séance vient de la projection surprise du court métrage de Pixar « Mini Buzz » qui prend place dans l’univers de Toy Story. C’est chronologiquement le 2e court dans cet univers après le « Vacance à Hawaï ». Buzz est oublié par mégarde dans un fastfood et remplacé par un jouet de menu enfant, un mini Buzz en mal de jeux. Si le court n’a pas la puissance d’un long, il demeure extrêmement sympathique de retrouver tous ces personnages qu’on adore, avec pour l’occasion de nouveaux jouets dans une réunion des jouets cadeaux anonymes oubliés ! Aux Etats-Unis, il fut présenté en introduction au film The Muppets, on ignore en France s’il sera raccroché à Clochette et le secret des fées, comme ce fut le cas aujourd’hui.
Le 38e festival du film américain de Deauville est terminé, à l’année prochaine ! Toute la team CF espère que vous avez apprécié ces petits journaux, maintenant un gros travail de critiques nous attend !
Julien Mathon, Claudine Jonard, Nicolas Balazard & Anaïs Berno!