Festival de Cannes 2015 : jour 9 – Chronic, Le Petit Prince

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Aujourd’hui on y va Franco (Michel) avec la fin de vie selon Tim Roth au registre de jeu précis dans une oeuvre forte jamais didactique ou agressive sur un sujet au fort potentiel scabreux et Un tout petit petit Prince


Chronic de Michel Franco Festival de Cannes 2015 competition officielle‎Chronic (Compétition)

Synopsis : Aide-soignant, David travaille auprès de personnes en phase terminale. Méticuleux, efficace et passionné par son métier, il noue des relations qui vont bien au-delà du cadre médical et instaure une véritable intimité avec ses patients. Mais dans sa vie privée, David est inefficace, maladroit et réservé. Il a besoin de ses patients tout autant qu’ils ont besoin de lui.

Notre critique 3,5/5 :

Dans Daniel et Ana puis Despues de Lucia, le mexicain Michel Franco prenait un malin plaisir à aller trop loin dans le sordide pour parler du monde qui l’entoure forcément glauque, et rendu encore plus glauque par un regard insistant et terriblement misanthrope. Après les snuff incest movies et la maltraitance en milieu scolaire, son nouveau sujet au fort potentiel scandaleux est l’accompagnement de fin de vie, une idée née d’une histoire très personnelle de sa grand-mère. Chronic est bien plus sobre que ses autres longs-métrages eux aussi présentés à Cannes à la Quinzaine des Réalisateurs puis à Un Certain Regard où il fut primé par Tim Roth qui s’est alors impliqué dans ce nouveau projet dont il est devenu l’acteur principal. Dans le rôle de cet aide-soignant à l’empathie prégnante, il est dans le refus de rajouter du sentimentalisme à ces rencontres au potentiel tragique suffisamment fort, avec la première jeune femme qu’il accompagne dans ses derniers moments, un architecte ou une cancéreuse. Les dialogues précis rendent ce film tranquillement bouleversant, avec un simple bémol sur la dernière scène qui s’arrête trop tard et ajoute un drame inutile qui ressemble un peu trop à une béquille de scénariste.

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le petit prince affiche‎Le Petit Prince (Sélection officielle, hors-compétition)

Synopsis : Une petite fille recalée à un concours d’entrée à une université prestigieuse va se lier d’amitié avec un aviateur et découvrir un étrange conte, celui d’un petit garçon qui voulait qu’on lui dessine un mouton (le gars trop relou, et pourquoi pas une rose, gros bêta ?)

Notre critique 0 pointé /5 :

Bon on passe au film qui fâche, l’adaptation par Mark Osborne (le réalisateur de Kung Fu Panda, j’aurais du me méfier) du Petit Prince. Autant y aller… franco, c’est un massacre et non seulement Saint-Exupéry doit se retourner dans sa tombe mais son avion et sa rose aussi. Le classique est passé à la moulinette d’un «réalisateur» peu inspiré qui se contente de faire du remplissage avec un excès d’explications de texte et d’explicitations des ellipses du texte d’origine. Pas d’abstraction, tout est à l’image, expliqué, ré-expliqué encore et encore avec des images d’une laideur criminelle. La poésie de l’écrivain-pilote est si peu intéressante qu’il faut gaver l’oie de la narration et nous achever avec cette morale si belle du formatage d’une petite fille préparée à être une adulte formidab’ mais rebelle car être rebelle c’est cool. Mais pour citer un morceau de dialogue, ‘personne ne comprend l’histoire de toute façon’ (LOL cats) donc à quoi cela servirait-il d’être fidèle avec un texte indémodable ? Allez, soyez raisonnable, Margaret et n’emmenez pas vos enfants voir ce sommet du contre-sens, l’esprit de Saint-Exupéry étant réduit à des pastilles évacuées en quelques secondes, un comble lorsque l’on sait que Le Petit Prince est tout de même d’une durée plus que brève. À sauver de ce naufrage, la voix de Jeff Bridges en mode Papy Mougeot (mais que vient-il faire dans cette galère notre bon vieux Dude) les trop brèves séquences où le style graphique des illustrations de St-Ex’ est reproduit presque fidèlement mais avec suffisamment d’originalité pour ne pas être figée dans la reconstitution. son film était bien là et pas ailleurs. L’émotion pourrait naître avec la vision animée de notre personnage d’enfance mais visiblement Mark Osborne s’en tamponne le Marion Cotillard (la voix de la Rose). Un ratage encore plus net que celui de Michel Gondry avec L’Écume des jours de Boris Vian. La barre était pourtant très haute. L’on n’est jamais à l’abri du pire…

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