La Loi du Marché (Compétition)
Synopsis : À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
Notre critique 4/5 :
Avec La Loi du marché, Stéphane Brizé, le sensible réalisateur de Quelques heures de printemps et Mademoiselle Chambon, s’attaque à un sujet fort, celui d’un quinquagénaire qui doit se battre pour retrouver un travail tout en affrontant le regard des autres . Vincent Lindon, magistral dans un abandon total devant la caméra, s’immerge en toute humilité dans un univers que certains ne pourront plus feindre d’ignorer. Être chômeur n’est pas un métier facile, le parcours du combattant terrifiant pour sortir d’une telle crise est reconstitué sans détour dans une démarche semi-documentaire, les interlocuteurs de cet homme étant interprétés par des non-professionnels. Le sixième long-métrage de Stéphane Brizé s’impose comme l’un des grands moments de cette édition 2015 du Festival de Cannes décidément marqué par la place de l’Homme dans la société et la lutte des classes.
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Synopsis : Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…
Notre critique 4/5 :
Nouveau coup de cœur dans cette riche journée du lundi 18 mai. Après la trilogie Toy Story, Ratatouille, WALL-E et Là-haut, ce nouveau Pixar s’impose comme l’une de ses meilleures productions, un alliage parfait entre humour bon enfant et sans prétention et une émotion premier degré qui vous transporte et vous cueille de façon inattendue. Le déracinement d’une petite fille, sa difficile adaptation dans un appartement en milieu urbain après avoir vécu son enfance dans une maison à la campagne est saisie avec tendresse. Sous le regard des cinq sentiments qui composent sa personnalité (joie, tristesse, peur, de dégoût, colère), le Festival de Cannes invite hors-compétition un film frais qui n’aurait pas démérité en compétition, rien de moins ! Amy Poehler, voix originale de Joie, mène ses troupes et le rire comme dans Parks and Recreation. Leslie Knope à Cannes, on adore !
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Green Room (Quinzaine des Réalisateurs)
Synopsis : Après avoir assisté à un acte de violence horrible, un jeune groupe de punk rock se retrouve piégé dans un lieu isolé. Pour survivre, ils vont devoir lutter contre une bande de skinheads bien décidés à éliminer tous les témoins.
Notre critique 3/5 :
Deux ans après Blue Ruin présenté dans cette même section, la Quinzaine des Réalisateurs nous redonne déjà des nouvelles de son réalisateur Jeremy Saulnier avec Green Room. Un groupe de rock underground se retrouve (déjà, c’est une mauvaise idée) à une fête privée de punks néo-nazis pour gagner 350 malheureux dollars. Lorsque l’on sait qu’il s’agit de punks néo-nazis à chiens AVEC chiens (très) méchants, il n’est pas surprenant de constater que les quatre musiciens amateurs vont regretter d’avoir vu quelque chose qu’ils auraient mieux fait d’ignorer. Sans atteindre la force de son précédent opus, Saulnier confirme un sens du cinéma de genre, se révélant parfois très surprenant. Probablement jaloux de son vieil ami Ian McKellen qui fut un ancien nazi d’anthologie dans Un élève doué de Bryan Singer, Patrick Stewart est le leader d’un mouvement adepte de la suprématie blanche, prêt au meurtre pour protéger ses intérêts particuliers. Notre cher professeur Xavier ne le joue pas comme un monstre convenu de production fauchée mais comme un homme posé et méthodiquement abject. Macon Blair, anti-héros de Blue Ruin a cette belle réplique : « je veux aller en prison » à saisir dans le contexte. Inégal dans ses rebondissements mais franchement réjouissant, faisant preuve d’une grande qualité formelle et de caractérisation des personnages.
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