La 36e édition du Festival du Film d’Amiens a commencé ce vendredi 11 novembre avec la projection de la version restaurée d’un chef d’oeuvre éternel au malaise toujours aussi palpable, Freaks de Tod Browning, à nouveau en salles le 23 novembre. Il s’achèvera le samedi 19 novembre avec la reprise des films primés. Une Licorne d’honneur a été remise au réalisateur vietnamien Dang Nhât Minh pour l’ensemble de sa carrière. Le 36e FIFAM lui rend hommage cette année.
Le festival accueille aussi un invité de prestige pour une master class, qui aura lieu le jeudi 17 novembre, et une rétrospective : le créateur d’effets spéciaux Douglas Trumbull, qui accompagnera les projections des classiques 2001, l’odyssée de l’espace de Kubrick et de Rencontres du Troisième Type de Spielberg. Seront également projetés Le Mystère Andromède et Star Trek, le film de Robert Wise et ses deux uniques réalisations, Silent Running et Brainstorm. Sa place importante dans l’histoire du cinéma, jusqu’au récent Tree of Life de Terence Malick (le dinosaure, c’est lui, en résumé) n’empêche pas une réelle humilité selon des propos repris dans le programme du festival : «Vous savez pourquoi j’ai adoré avec 2001 ? Parce qu’on n’avait aucune idée de comment faire ce film et qu’on s’est débrouillé au fur et à mesure qu’on avançait. C’est comme ça que j’aime que la vie soit». Sa master class le jeudi 17 à 14h sera suivie de la projection du documentaire consacré au chef op de Rencontres, Close Encounters With Vilmos Zsigmond de Pierre Filmon.
Au programme encore une rétrospective Louis Malle, un focus «Japon, après les nuages» qui «tentera de témoigner de la mutation de l’homme, du monde et du cinéma japonais après la Seconde Guerre mondiale et, plus particulièrement, après les bombes d’Hiroshima et de Nagasakie», un autre sur le cinéma malgache («Kolosary cinéma Malagasy») en 11 films, avec des fictions, un documentaire et des courts métrages de fiction et d’animation pour montrer la richesse de la création cinématographique d’hier et d’aujourd’hui à Madagascar de 1972 à nos jours, un panorama du cinéma d’animation ou encore un focus sur le compositeur Rob (Belle épine notamment) et un hommage en sa présence à Pierre Rissient, découvreur de talents et grand passeur de cinéma.
Le festival c’est encore plusieurs compétitions. Sept longs métrages de fiction seront départagés par un jury présidé par le réalisateur Philippe Faucon, dont Le Parc de Damien Manivel, étrange balade dans un parc la nuit, entre rêve et cauchemar, la preuve que le cinéma fantastique à la française ne ressemble à aucun autre et Hedi de Mohamed Ben Attia dont l’acteur a été primé au Festival de Berlin en février dernier. Un beau film qui saisit la révolution intime d’un jeune homme en Tunisie au moment de la Révolution nationale qui a poussé Ben Ali au départ. Trois autres compétitions opposeront 10 courts métrages européens, 8 moyens métrages français et, pour la première fois cette année, 7 documentaires internationaux. L’on retrouve dans ces deux dernières sélections des films présentés à Cannes, à la Semaine de la Critique (L’Enfance d’un chef et Le Soldat vierge) et à la Quinzaine des Réalisateurs (Chasse royale et Decorado) ou à Brive (Le Jardin d’essai, Que vive l’empereur, Le Mali (en Afrique)…), entre autres lieux.
L’an dernier le long-métrage roumain La Montagne Magique de Anca Damian avait obtenu le Grand Prix du long métrage, la Licorne d’Or, les prix d’interprétation revenant à Sergi Lopez pour Un dia perfect per volar de Marc Rech et à Liv Henneguier pour Crache cœur de Julia Kowalski.
Compétition internationale longs-métrages de fiction
- Le Ciel flamand de Peter Monsaert (Belgique)
- Hedi de Mohamed Ben Attia (Tunisie/France)
- Nelly de Anne Émond (Canada)
- Le Parc de Damien Manivel (France)
- The Road to Mandalay de Midi Z (Taiwan, Birmanie, France)
- Le Train de sel et de sucre de Licinio Azevedo (Mozambique, Portugal, France, Brésil)
- Wùlu de Daouda Coulibaly (Sénégal/France/Mali)
Compétition internationale longs-métrages documentaires
- Another Country de Molly Reynolds (Australie)
- The Great Wall de Tadhg O’Sullivan (Irlande)
- Kolwezi on Air de Idriss Gabel (Belgique)
- Le Siège de Patrick Chauvel et Rémy Ourdan (France)
- La Terre abandonnée de Gilles Laurent (Belgique, 2016)
- Um ghayeb de Nadine Salib (Egypte, Émirats Arabes Unis)
- Wild Plants de Nicolas Humbert (Allemagne/Suisse)
Compétition moyens-métrages français
- Chasse royale de Lise Akoka et Romane Gueret (28’)
- Cinq nuits de Guillaume Orignac (40’)
- Clitopraxis de Emmanuel Laborie (57’)
- Le Jardin d’essai de Dania Reymond (43’)
- Jeunesse de Shanti Masud (28’)
- Le Mali (en Afrique) de Claude Schmitz (59’)
- Le Soldat vierge de Erwan Le Duc (39’)
- Villeperdue de Julien Gaspar-Oliveri (52’)
Compétition courts-métrages français
- Ascensão de Pedro Peralta (Portugal)
- La Carotte (Répa) de Balazs Lengyel (Hongrie)
- Decorado de Alberto Vasquez (Espagne/France)
- L’Enfance d’un chef de Antoine de Bary (France)
- Il silenzio de Giovanni Pompili et Farnoosh Samadi (Italie/France)
- Import de Ena Sendijarević (Pays-Bas)
- Je suis Gong de Laurie Lassalle (France)
- Que vive l’empereur d’Aude Léa Rapin (France)
- Superbia de Luca Tóth (Hongrie)
- Time Rodent de Ondrej Svadlena (République Tchèque/France)
https://youtu.be/hSbvHP7ivRg