FEFFS 2014 : une première vague de films dévoilée

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Une belle moisson de longs-métrages pour la prochaine édition du FEFFS (Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg) a déjà été annoncée avec les principales pépites du Festival de Cannes 2014 appartenant au cinéma de genre au sens large, avec pour commencer dans la compétition internationale Alleluïa de Fabrice du Welz déjà en compétition au FEFFS avec Vinyan, Octopus d’or en 2008 lors de la première édition (officielle) du Festival. Cet étrange film noir revisite l’affaire dite des Tueurs de la lune de miel filmée une première fois par Leonard Kastle en 1970 d’après un faits divers réel, les meurtres sordides commis entre 1947 et 1949 par le couple de tueurs en série américains Raymond Fernandez et Martha Beck. Il avait surpris les festivaliers par son ton, son horreur débonnaire mais bien sanglant, en se plaçant à la limite de l’expérimental. Les performances de Laurent Lucas, qui confirme son statut d’acteur le plus inquiétant de France et de l’almodovarienne Lola Duneas sont superbement outrancières et font passer la dimension audacieuse de ce vrai plaisir de cinéma déviant, le plus abouti de son auteur, au moins en attendant de voir Colt 45 attendu pour bientôt au cinéma. Mais on y croit déjà un peu moins (on peut se tromper…).

ALLELUIA 01

 

Autre film présenté à la Quinzaine des Réalisateurs et qui sera à Stras dans la section Crossovers, A Hard Day de Kim Seong-hoon est un thriller décalé venu de Corée, avec là encore un humour noir savoureux avec un flic de la brigade criminelle qui écrase accidentellement un homme et a une réaction tout à fait normale : cacher son cadavre dans le cercueil de sa propre mère le jour de ses funérailles ! Lorsque l’on précise que le protagoniste principal est Lee Seon-gyoon, souvent apprenti réalisateur malmené amoureusement dans les comédies de Hong sangsoo, l’on saisit alors que la pire journée de ce jeune flic va être drôle mais pas seulement. Tendu de bout en bout, avec un dosage équilibré entre rires et suspense.

 

Le documentaire The Go-Go Boys de Hilla Medalia (Cannes Classics), revient sur le parcours étonnant de Menahem Golan et Yoram Globus, les fondateurs de la mythique Cannon qui fit les beaux jours du cinéma d’action des années 80, avec le meilleur de Chuck Norris (la série des Portés Disparus, Invasion USA…), Charles Bronson (Un justicier dans la ville 2 et ses suites et variantes), Sylvester Stallone (Cobra, Over the top) et la découverte d’un athlète-philosophe qui avait la frite, Jean-Claude Van Damme lancé avec Bloodsport grâce à un savant étalage de son talent à une table de restaurant. Mais la Cannon, c’est aussi du cinéma d’auteur, parfois en compétition au Festival de Cannes (Yes we Cannon !) dans les années 80, avec Robert Altman, Jean-Luc Godard ou Andreï Konchalovsky. L’occasion unique aussi de revoir Michael Dudikoff, l’American Ninja, le seul, le vrai sur un grand écran, en attendant un hypothétique Expendables 15 s’il est libre. Son agenda est un peu surbooké quand même…

Menahem Golan et Yoran Globus, les go-Go Boys
Menahem Golan et Yoran Globus, les go-Go Boys

 

 

Enfin, dernier film cannois pour le moment, et non des moindres, et qui sera présenté là encore en compétition l’angoissant White God du hongrois Kornel Mundruczo, grand prix Un Certain Regard au dernier Festival de Cannes avec au centre de l’action un chien malmené par la gent humaine. Oppressant et marquant avec une ouverture post-apocalyptique qui donne le ton. Une mise en scène puissante à hauteur d’animal et un héros canin lauréat de la Palme Dog qui n’est pas sans évoquer Cesar, le leader simien de La Planète des Singes, jusqu’à reprendre cette opposition frontale entre l’humanité de l’animal et l’animalité de l’homme. Les nombreux spectateurs qui se seront pressés à La Planète des Singes, l’affrontement devraient se sentir en terrain familier. À ce niveau-là de gémélité thématique, c’est quasiment surnaturel…

 

Pas encore annoncé mais attendu, le film coup de coeur de la Semaine de la Critique, It Follows, rare film d’horreur réellement flippant au concept savoureusement maîtrisé. Mais ce n’est qu’un espoir, il ne fait pas encore partie de la liste officielle donc attendons…

Autres films clairement annoncés :

En compétition :

The Canal de Ivan Kavanagh, film de fantôme irlandais avec un couple qui découvre un passé troublant dans leur maison à travers un film muet d’archive. Avec Antonia Campbell-Hughes (Storage 24, FEFFS 2012), Rupert Evans (le leader du groupe rock qui ne perce pas dans l’excellent The Incident mais se fait déchirer par les pensionnaires d’un asile psychiatrique), Steve Oram (le psychopathe de Touristes) et l’APPétissante Hannah Hoekstra. Yes ! J’ai casé un jeu de mots idiots sur APP (FEFFS 2013) ! Spéciale dédicace à Arnaud Reeb et Laurent Gless qui se reconnaîtront (forcément, j’ai écrit leurs noms !).

l’américain Honeymoon de Leigh Janiak avec un mari qui constate que sa femme change étrangement de comportement en pleine lune de miel. Ah ça, dès qu’elles nous ont mis la corde au cou… Avec Harry Treadaway, vu dans les très réussis Hideaways d’Agnès Merlet et Cockneys vs Zombies et que l’on peut voir actuellement suivre dans le rôle du docteur Victor Frankenstein dans la série Penny Dreadful.
http://youtu.be/X6_3TB92W8g

Der Samuraï de Till Kleinert, film allemand avec un tueur en robe de mariée qui découpe ses victimes au katana. Une journée typique au boulot donc.

Starry Eyes de Kevin Kolsch et Dennis Widmyer, film américain avec une jeune actrice qui va franchir toutes les limites pour réussir à Hollywood après une audition douloureuse. Cette actrice étant interprétée par l’épouse de Pat Healy dans Cheap Thrills (lui aussi présent dans ce nouveau film), on peut légitiment s’inquiéter, d’autant qu’il s’agit d’une nouvelle production de Travis Stevens, membre du jury 2013 et producteur (au parcous sans faute jusqu’à présent) de The Agression Scale ou de Big Ass Spider, déjà présentés eux aussi au FEFFS.
http://vimeo.com/88313120

Crossover :

White Bird in a Blizzard de Gregg Araki qui explore les déboires d’une famille américaine dysfonctionnelle dans laquelle la jeune Kat découvre sa sexualité alors que sa mère vient de disparaître sans laisser de trace. Avec là encore une belle distribution : Shailene Woodley, Eva Green, Christopher Meloni, Angela Bassett, Thomas Jane et Sheryl Lee alias Laura Palmer herself.

Midnight Movies :

Knights of Badassdom de Joe Lynch avec Peter Dinklage (Game of Thrones) et un vrai démon à l’apparence d’une femme plantureuse qui débarque dans une partie de jeu de rôle grandeur nature. Musique signée Bear McCreary, le compositeur révélé par The Walking Dead.

What we do in the Shadows, mockumentaire néo-zélandais dans lequel 4 vampires qui vivent en colocation confient leurs états d’âmes à la caméra. On retrouve la fine équipe de Flight of the Concords aux commandes avec Jemaine Clement et Taika Waititi devant et derrière la caméra, le premier étant l’un des deux acteurs-chanteurs principaux de la série culte et le deuxième l’un de ses auteurs-réalisateurs. Le roux Rhys Dharby alias le pire manager du monde est aussi de la partie ! On attend donc avec impatience ce nouveau long-métrage de Taika Waititi après Boy, une comédie qui rendait un bel hommage aux années 80 avec humour et tendresse. Également acteur, on espère le voir aussi étonnant que dans le court-métrage The Captain de Nash Edgerton et Spencer Susser où il était le pire pilote d’avion au monde. Une belle équipe de bras cassés, une promesse de film cintré !

Documentaire :

Doc of the Dead sur la culture zombie, réalisé par Alexandre O. Philippe, un habitué du festival qui avait déjà présenté The People vs George Lucas et The Life and Times of Paul Psychic Octopus. Avec des témoignages de Bruce Campbell, Alex Cox, Stuart Gordon, Robert Kirkman (producteur de The Walking Dead), Greg Nicotero, Tom Savini, Simon Pegg ainsi que la mère des scream queens zombies Judith O’Dea (la célèbre Barbra de La nuit des morts-vivants) et évidemment George Romero, le père du zombies tel que nous le connaissons aujourd’hui.

 

En attendant le reste de la sélection, le programme est donc déjà alléchant. Prendez vos billets de train, réservez vos zotelles et viendez, viendez ! Y a de la place (pour l’instant).

 

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