Facing Kate
USA: 2011
Titre original: Fairly Legal
Réalisateur: Andy Wolk, Bronwen Hughes
Scénario: Michael Sardo
Acteurs: Sarah Shahi, Michael Trucco, Baron Vaughn, Virginia Williams
Production: Universal Cable Productions
Durée: 1 saison, 10 épisodes (en production)
Genre: Drame/ Judiciaire
Date de sortie: Avril 2011
Réalisation : [rating:4.0]
Scénario : [rating:4.0]
Acteurs : [rating:4.0]
Musique : [rating:3.0]
Globale : [rating:4.0]
[five-star-rating]
Facing Kate est une série créée par Michael Sardo en 2011. Ancrée dans le milieu juridique, on ne suit pas cette fois-ci des avocats, mais une ancienne avocate reconvertie en médiatrice. Facing Kate a attiré 3,9 millions de téléspectateurs lors de sa première diffusion sur USA Network et est diffusée sur 13eme rue depuis le 11 avril. Le câble américain récolte plus de 4 millions de téléspectateurs chaque semaine. Après Juliana Marguiles dans “The Good Wife”, c’est ici au tour de Sarah Shahi de montrer que la gente féminine a un pouvoir de négociation et de persuasion très convaincant. La série a le mérite de nous faire connaitre un métier pratiquement inconnu à la télévision, médiateur. Facing Kate est une série vivante alimentée par des cas juridiques ponctuels et un fil rouge familial prenant. A la hauteur du charme de Sarah Shahi, cette série renouvelle l’univers du barreau à merveille.
Synopsis: A San Francisco, Kate Reed est l’une des meilleures avocates du barreau. Meilleur atout du cabinet de son père, elle va finalement changer de métier suite au décès tragique de celui-ci mais aussi grâce à une prise de conscience sur les injustices du système américain. Avec un frère avocat et une belle mère de peu d’années son ainée, Kate va alors essayer de maintenir l’honneur du cabinet Reed & Reed en s’y imposant comme médiatrice. Sa nouvelle patronne n’est autre que sa charmante belle mère, Lauren Reed. Entre les deux femmes l’animosité fait rage; du haut de ses Louboutins, Kate est une enfant indisciplinée et Lauren une avocate qui tente tant bien que mal de garder le cabinet de son défunt mari, aussi prestigieux que renommé. Dans cette guerre familiale, Kate va pouvoir compter sur son geek d’assistant, Leonardo, féru de jeux de rôles et de figurines de collection, toujours d’attaque pour assurer les arrières de la belle. Réfugiée dans le bateau de son père sur la baie de SF, cette femme à la langue bien pendue va régler ses affaires avec un naturel à toutes épreuves.
Michael Sardo (Wings) signe là une série pétillante et sexy, duo gagnant pour NBC Networks qui tente là d’apporter une touche féminine à ses soirées. Les personnages sont tous attachants, les paysages font rêver et les acteurs sont tout simplement des caricatures du système judiciaire américain. Globalement la série est vraiment bien mise en place, les conflits que notre héroïne doit résoudre sortent souvent de l’ordinaire, notamment pour l’épisode 8 où, Kate, doit apaiser deux joueurs en ligne qui sont à la tête d’armées d’un RPG célèbre. Les histoires se réinventent à chaque épisode, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Le fil rouge qui s’installe à partir de l’épisode 4 renforce l’idée d’originalité de la série.
Facing Kate offre à Sarah Shahi (The L Word, Life) son premier rôle principal. Cette DJette sexy et pulpeuse de The L word, impose ici encore son charme incontournable. Mis à part le spectacle physique qu’elle nous offre, elle interprète son personnage naturellement et avec humour. Michael Sardo réinvente le répertoire téléphonique à la version “Le magicien d’Oz”, en remplaçant les noms des contacts de Kate par les personnages de ce film culte. Lauren Reed devient alors “The Wicked Witch” (La Méchante Sorcière). Sarah Shahi rafraîchit l’univers juridique et représente, à mon goût, l’actrice la plus pétillante et convaincante de toutes les héroïnes des séries du genre réunies. Le scénario lui permet de mettre son talent en avant. Les résolutions des médiations dont elle a la charge sont parfois un peu trop simplistes et pas tellement réalistes mais on s’y laisse prendre.
Au milieu des intrigues on a la chance de prendre part à la guerilla familiale qui implique Sarah Shahi et sa belle mère, Lauren, interprétée par Virginia Williams (How I Met Your Mother, Ma Famille D’abord) qui se voit elle aussi prendre, pour la première fois, un rôle omniprésent dans une série. Aux premiers abords, on ne s’attache pas à son personnage et, à vrai dire, on n’y croit pas. Le rôle de marâtre, pratiquement de l’âge de sa belle fille, ne passionne pas les foules. Elle fait vivre un enfer à Kate. Etre mariée à un homme du double de son âge et directeur d’un cabinet fait d’elle la femme vénale par excellence. Cependant, lorsque l’intrigue sur la disparition de son mari commence, elle va se révéler plus sensible qu’elle n’y parait. Virginia Williams n’est pas une experte des rôles prédominants, et on le voit. Elle n’apporte rien de plus à la série, si ce n’est qu’un obstacle à la nouvelle vie de Kate Reed et donne donc plus d’importance au rôle de Sarah Shahi plutôt qu’au sien.
La touche sentimentale de la série réside dans la relation que Kate Reed entretien avec son ex mari, Justin Patrick, interprété par Michael Trucco (Battlestar Galactica, Les frères Scott). Etant un acteur que je n’apprécie pas vraiment, même pas du tout, je vais essayer d’être très objective. Cet ex-mari avec qui elle entretien une relation ambigüe est adjoint au procureur de la ville de San Francisco. Il essaye d’être de bon conseil pour sa belle, qui tient une place importante dans son cœur. On sait tout de suite qu’il n’a jamais tourné la page du divorce, et tente tant bien que mal de passer outre pour ne pas la perdre définitivement. Michael Trucco est un acteur imposant, mais le scenario ne lui laisse pas le choix que de se retirer dans l’ombre de Sarah Shahi. Ce qui permet de ne pas faire tomber la série dans un genre mélo dramatique répétitif. Il va avoir du fil à retordre avec son ex-femme, et va souvent devoir lui sauver la mise devant le juge ou en prison. Il incarne l’épaule solide que toute femme recherche. Michael Sardo tire la bonne pioche avec Michael Trucco, en lui écrivant un scénario qui lui va à merveille. Le point négatif sur Michael Trucco, la froideur dans son interprétation; on ne le voit pas beaucoup sourire et même plus souvent triste que plein d’entrain.
Kate Reed a pour assistant un jeune homme, geek à ses jours, toujours à la pointe du style dandy, Leonardo Prince, interprété par Baron Vaughn (Cloverfield). C’est mon chouchou de la série. Encore méconnu dans le monde du cinéma, il est promis à une brillante carrière. On ne peut que tomber sous le charme de cette assistant un peu maladroit avec les filles, mais toujours prêt à rendre service et à voler au secours de Kate. Il considère sa patronne comme une reine et elle le lui rend bien. Collectionneur de figurines de collection et accro a l’informatique, il va souvent avoir à faire l’espion pour Kate. Baron Vaughn est un acteur bourré de talent prometteur. Il incarne la joie de vivre et la bonne humeur dans toute sa splendeur. Encore une fois, coup de maître pour le réalisateur en ayant choisi ce jeune acteur inconnu du grand public.
Facing Kate nous réserve une petite surprise. Au fur et à mesure des épisodes on voit apparaitre le mystérieux David Smith. Rôle interprété par le non moins célèbre Richard Dean Anderson (MacGyver, Staragte SG1). J’ai été bluffée. Tout d’abord on ne fait pas attention à ce personnage, on se dit qu’on a du le voir dans une autre série mais sans plus. Beaucoup de kilos en plus, un regard effacé et un dynamisme de second rôle, il est méconnaissable. Il ne perd, cependant, rien de son charme naturel.
Pièces maîtresses de cette série à retenir; deux acteurs splendides (Sarah Shahi, Baron Vaughn), l’humour décalé de Kate qui est à ne surtout pas manquer et enfin un métier intéressant mis à l’écran avec un certain succès.
Aucune saison 2 n’est encore annoncée mais on ne doute pas que le succès de cette série ne va pas laisser les chaînes américaines sur une seule saison.
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