Brigsby bear
États-Unis : 2017
Titre original : –
Réalisateur : Dave McCary
Scénario : Kevin Costello, Kyle Mooney
Acteurs : Kyle Mooney, Mark Hamill, Jane Adams
Éditeur : Sony Pictures (VOD)
Durée : 1h37
Genre : Comédie
Date de sortie VOD : 15 janvier 2018
James est le seul à connaître l’émission de télévision pour enfants « Les aventures de Brigsby Bear », avec laquelle il a grandi. Surprotégé par des parents qui l’ont toujours tenu écarté des « dangers » du monde moderne, son univers est totalement chamboulé lorsqu’il apprend l’annulation de sa série fétiche. James se lance alors le défi de finir l’histoire par ses propres moyens, et, en devenant le nouvel auteur de Brigsby Bear, se reconnecte petit à petit à un monde qu’il ignorait : le nôtre…
Le film
[4/5]
[ATTENTION : Cette critique contient des SPOILERS]
A la découverte de Brigsby bear, film indépendant ayant fait sensation à la Semaine de la critique lors de l’édition 2017 du Festival de Cannes, plusieurs noms traverseront forcément l’esprit du spectateur : celui de Michel Gondry évidemment (il y a un peu de Soyez sympa, rembobinez et de La science des rêves dans le film de Dave McCary), mais également celui de Garth Jennings (Le fils de Rambow), mais encore et surtout celui de l’américain Jared Hess, réalisateur du formidable Gentlemen Broncos (2009). A la différence près que là où Jared Hess nous proposait une ambiance douce-amère et un monde où les rêveurs ne trouvaient que difficilement leur place, Dave McCary et Kyle Mooney, acteur et co-scénariste du film, nous plongent avec Brigsby bear au cœur d’un univers extrêmement positif, puisqu’il nous est présenté à travers les yeux d’un personnage voyant toujours le bon côté des choses ; rien d’étonnant à cela quand on considère qu’il a passé vingt ans à suivre les conseils d’un ours télévisuel lui conseillant de ne jamais baisser les bras.
Ainsi, on ne trouvera pas l’ombre d’un personnage négatif dans Brigsby bear : même les « anciens parents » du héros James (en réalité ses ravisseurs, lui ayant imposé de vivre enfermé dans un abri souterrain pendant vingt ans en lui faisant croire que l’air du dehors était empoisonné) ne sont jamais réellement présentés comme des personnages foncièrement dangereux. Tarés, ça oui – mais au final, les vidéos fabriqués avec trois bouts de ficelle par ce père de substitution (incarné par un extraordinaire Mark Hamill) trouveront même une certaine popularité auprès du public suite à leur diffusion sur Internet. Dans le même état d’esprit, la violence ou les abus qu’il aurait pu subir pendat sa captivité sont balayés d’un revers de la main (et par un gag assez efficace) par Mooney et McCary : voilà un aspect de l’histoire sur lequel ils ne souhaitaient clairement pas s’engager. De la même façon, lors de son retour à la « vie réelle », James ne rencontrera finalement qu’amitié, amour et compréhension – là où le scénario aurait évidemment pu partir vers les moqueries, les brimades et la détresse psychologique, les deux scénaristes décident de confronter leur héros à l’incompréhension, obstacle qui sera finalement vite surmonté au sein d’un monde ou la bienveillance semble primer sur tout le reste.
Brigsby bear est donc l’archétype du « feel good movie », baignant dans une nostalgie de la TV, des couleurs, des technologies et surtout de « l’esprit » des années 80, et nous proposant un retour à une époque où l’on reconnaissait que personne dans la vie ne choisit sa couleur, et que l’important c’est d’écouter son cœur. Si celui du copain est différent, très bien ! C’est le sien, tu as le tien et j’ai le mien – « alors tendons-nous la main ! » semblent clamer Dave McCary et Kyle Mooney. Et au final, tout le monde se joindra à Arnold, Willy, Aubrey, Spencer et les autres pour tendre la main à James, unique spectateur et plus grand fan de l’ours Brigsby, combattant sans relâche le « Sun snatcher » tout en dispensant quelques leçons de morale et de mathématiques.
Bien sûr, le réalisateur Dave McCary n’a encore ni sens du détail ni la rigueur formelle d’un Michel Gondry ; cependant, porté par l’interprétation sans faille de Kyle Mooney (un des piliers du Saturday Night Live ces dernières années) et par les caméos amicaux de quelques acteurs de renom (Greg Kinnear, Claire Danes, Andy Samberg), Brigsby bear se révèle une comédie aussi réussie que réellement attachante. Un film à découvrir !
Une exclusivité VOD
Brigsby bear est disponible uniquement en VOD et téléchargement définitif, sous les couleurs de Sony Pictures Home Entertainment.
Nous proposant des films inédits en VOD depuis 2014 (et s’imposant dès lors comme un des précurseurs dans le domaine), Sony permet aux cinéphages de rattraper des films de tous les genres, non sortis dans les salles obscures mais dont la qualité n’a le plus souvent rien à voir avec le tout venant du DTV. Une initiative dans l’air du temps, surfant sur la large vague de dématérialisation du Cinéma en général, qui permettra aux curieux de découvrir des films moins connus ou ayant fait le buzz sur le Net sans forcément passer par la case « import ».
Brigsby bear est donc disponible en VOD et téléchargement définitif sur iTunes, GooglePlay et Canal VOD depuis le 15 janvier 2018.