Eva
Espagne : 2010
Titre original : Eva
Réalisateur : Kike Maillo
Scénario : Sergi Belbel
Acteurs : Marta Etura, Alberto Ammann, Lluis Homar
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h34
Genre : Fantastique
Date de sortie : 21 mars 2012
4/5
Coup de cœur de la rédac’ au Festival de Gérardmer 2012, Eva est un film futuriste espagnol où robots et humains se côtoient au quotidien. Kike Maillo, le réalisateur, nous a marqué par sa présentation énergique propre à l’ambiance du festival, et est rentré chez lui avec le Prix du Public de ce festival, après avoir raflé celui des meilleurs effets spéciaux au Festival international du Film de Catalogne des Sitges de 2011.
Synopsis : 2041. Alex, un ingénieur de renom, est rappelé par la Faculté de Robotique, après dix ans d’absence, pour créer le premier robot libre : un enfant androïde. Il retrouve alors Lana, son amour de jeunesse, et son frère David, qui ont refait leur vie ensemble. Et il va surtout faire la connaissance d’Eva, sa nièce, une petite fille étonnante et charismatique. Entre Eva et Alex se crée une relation particulière, et ce dernier décide alors, contre l’avis de sa mère Lana, de prendre Eva pour modèle de son futur androïde…
Un visuel soigné et agréable
Pour un premier long-métrage, le réalisateur espagnol réalise un gros coup. Le film est propre, sobre et très agréable pour l’œil. L’environnement, bien que tout à fait banal quand on sait que le film est futuriste, est plutôt bien choisi : une petite ville située au creux d’une vallée enneigée qui se prête complètement à l’ambiance générale du film. Les effets spéciaux sont un pur régal, à l’image du chat qui suit Alex partout où il va, qui est absolument magnifique. Justement dosés, on peut considérer qu’ils ne sont là qu’en accessoire, mais en réalité ils apportent énormément au côté futuriste du film et permettent, par l’efficacité visuelle des robots par exemple, de situer temporellement le film, chose que les décors et paysages ne font pas vraiment, puisqu’il s’agit tout bonnement de paysages actuels.
Aidé par un budget probablement important, Eva est donc visuellement réussi et plait à l’oeil du cinéaste expérimenté comme à celui du spectateur occasionnel. Joli coup !
Une histoire pleine d’émotion
Alex, personnage principal de ce film et un des meilleurs experts en robotique de l’époque, est rappelé par l’université afin de définir le schéma émotionnel idéal pour le dernier robot en construction, qu’il avait lui-même commencé quelques années auparavant. Son retour va chambouler la petite vie de la famille de son frère, dont Eva fait partie. Cette petite fille très attachante va rapidement s’installer dans l’histoire, qui s’appuiera d’abord sur elle pour avancer, et finira finalement par complètement en dépendre. Le scénario, très bien ficelé, évolue donc en parallèle de la relation entre Eva et Alex, qui se révèlera de plus en plus forte et finira dans un grand moment d’émotion, mais aussi du travail d’Alex, de son passé qui nous est révélé petit à petit, et de sa relation avec la mère d’Eva…
Les éléments de l’intrigue se mettent en place très habilement tout au long du film et se réunissent tous dans les 20 dernières minutes. Tout ressort de manière intelligente et on ne peut s’empêcher un haussement de sourcil ou un petit air surpris chaque fois qu’un détail revient à la charge. Eva est un film plein de fraicheur, d’intelligence et d’émotion, et on est nombreux à aimer ça.
Bon film, bon casting ?
Dans ce cas précis, oui. Les acteurs donnent toute sa dimension à l’émotion que le film veut nous faire passer, à l’image de Daniel Brühl, qu’on avait déjà vu dans Inglorious Basterds, John Rabe ou encore Et si on vivait tous ensemble ?, qui incarne à merveille un Alex bouleversé. La jeune Claudia Vega, qui fait ses premiers pas dans le cinéma grâce au personnage d’Eva, est assez charismatique et a un petit quelque chose qui nous touche. Pour le reste, une performance qui mérite quelques mots est sans aucun doute celle Lluis Homar, qui rentre complètement dans son rôle de Max, un robot de compagnie et d’entretien, et nous régale par sa gestuelle mécanique et ses changements de comportement en fonction des consignes qui lui sont données. Sacré Max !
Résumé
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