Les chiffres sont tombés et les compte sont bons : en format quatre jours, les Eurockéennes ont battu leur record historique de fréquentation. 130 000 festivaliers sont venus cette année au lac de Malsaucy.
A l’heure où le festival lançait en douceur sa quatrième et dernière journée, à l’heure du bilan de cette 29e édition des Eurockéennes, Matthieu Pigasse et Jean-Paul Roland pouvaient afficher un large sourire. Le président de la grand-messe musicale belfortaine et son directeur ont pu dresser un bilan en tous points éloquents.
Pas la peine de tourner plus longtemps autour du pot pour lâcher le chiffre que tout le monde voulait savoir : en configuration quatre jours, comme en 2013 (« où dans les années 90 où j’étais aux manettes », plaisantait Jean-Paul Roland), les Eurocks viennent de battre un record de fréquentation. Historique, donc, puisque le chiffre officiel fait état de 130 000 festivaliers pour l’édition 2017. Mieux que les 127 000 de 2013 qui tenaient la corde jusque-là… Un total d’autant plus remarquable que si l’on tient compte de la « petite » fréquentation du vendredi (NDLR : « seulement » 27 000 entrées…) et la jauge du site à 34 000 personnes, les trois autres jours auront été sold-out et bien sold-out ! Ce d’autant plus que comme tenait à le souligner Matthieu Pigasse, la conjoncture de cette édition 2017 était « difficile économiquement et que l’on a malgré tout fait ce choix judicieux des quatre jours. À l’arrivée, c’est un succès formidable et historique surtout quand on sait que le pouvoir d’achat a diminué, que l’engagement des entreprises a lui aussi baissé et que l’on est sur une année électorale qui a monopolisé l’attention. » Et l’on n’oublie pas non plus les attentats qui ont émaillé ces 12 derniers mois…
Pour résister là où d’autres cèdent (NDLR : certains festivals ont enregistré une baisse de 20 % de fréquentation), les Eurockéennes restent fidèles à leur envie naturelle de prolonger la fête, à ces choix audacieux et ambitieux qui ne manquent pas de faire parler ici et là. Dans ce contexte, les venues de PNL et de Booba sont les plus marquantes. « Ça a fait parler sur les réseaux sociaux comme jamais, mais comme Daft Punk, Coldplay ou Lana Del Rey à leur époque, ce sont des choix assumés, de l’audace qui doit perdurer », rappelle Jean-Paul Roland.
Les Eurocks, c’est aussi cette « tradition de création », comme le rappelle Kem Lalot, l’un des trois programmateurs du festival. Ce souci permanent de surprendre son public qui amène Hubert-Félix Thiéfaine à venir avec les musiciens de l’orchestre Victor-Hugo de Franche-Comté, ou de programmer des groupes colombiens. C’est faire la (grande) place à un style majeur qu’est aujourd’hui le rap, ou encore convier les fans d’électro à un endroit délicieusement rêvé pour cette musique : la Plage. De la musique électronique qui s’incruste de plus en plus sur la grande scène. Et qui plaît à tous.