En février, Artus Films sont dans un bateau

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Alors qu’il a fêté ses dix ans d’existence l’année dernière, l’éditeur français Artus Films a surpris son monde début 2016 en changeant sa ligne éditoriale et déviant, pour un temps du moins, des bisseries et autres délices d’exploitation pour se concentrer sur quelques classiques oubliés de la série B américaine. Le 2 février sont donc parus L’île des péchés oubliés et Le pirate de Capri, deux séries B signées Edgar G. Ulmer et nous racontant, comme leurs titres l’indiquent, des histoires de pirates…

 

L’île des péchés oubliés


États-Unis : 1943
Titre original : Isle of forgotten sins
Réalisateur : Edgar G. Ulmer
Scénario : Edgar G. Ulmer, Raymond L. Schrock
Acteurs : John Carradine, Gale Sondergaard, Sidney Toler
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h22
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 15 juillet 1947
Date de sortie DVD : 2 février 2016

 

 

Dans les mers du Sud, deux aventuriers sont à la recherche d’un cargo plein d’or enfoui au fond des eaux. Ils vont croiser le chemin de Marge, la tenancière d’une maison close, qui va les convaincre de faire partie de l’équipe. Ce qui va mettre à rude épreuve l’amitié des deux hommes…

 

Le pirate de Capri


États-Unis, Italie : 1949
Titre original : Pirates of Capri
Réalisateur : Edgar G. Ulmer
Scénario : Giorgio Moser, Golfiero Colonna, Sidney Alexander
Acteurs : Louis Hayward, Binnie Barnes, Mariella Lotti
Éditeur : Artus Films
Durée : 1h30
Genre : Aventures
Date de sortie cinéma : 7 juin 1950
Date de sortie DVD : 2 février 2016

 

 

Naples, à la fin du XVIIème siècle, Von Holstein dirige les affaires de la reine Carolina d’une main de fer tandis que la révolution gronde dans le peuple. Le capitaine Sirocco, un justicier masqué, s’en prend à la couronne et s’empare de ses richesses. Face à la répression cruelle de Von Holstein, Sirocco va devoir lever une armée révolutionnaire

 


 

Les films

[3/5]

Cinéaste particulièrement apprécié des amateurs de western, genre au cœur duquel il a œuvré pendant quelques années, Ulmer semble capable d’adapter son Art aux budgets les plus étriqués, et certaines pépites émergent donc régulièrement de sa longue et prolifique carrière, malgré des conditions de tournage pour le moins spartiates. Si L’île des péchés oubliés n’est certes pas à classer parmi les petits « classiques » qui émaillent la filmographie du réalisateur, le film s’offrira tout de même quelques jolies séquences (la scène de plongée sous-marine, le réveil des filles au début du film), en plus d’un beau portrait de salaud en guise de héros, aussi manipulateur qu’affabulateur. Au final, L’île des péchés oubliés se révèlera une semi réussite, manquant certes clairement de rythme mais affichant des qualités formelles certaines.

Plus amusant, plus fantaisiste aussi (ne serait-ce que par les libertés qu’il prend avec les vérités Historiques), Le pirate de Capri permet à Edgar G. Ulmer de s’offrir un « Zorro » aquatique, qui, même s’il manque clairement de rythme, nous propose son lot de jolies scènes d’action, avec ce qu’il faut de poursuites et de combats à l’épée. La mise en scène est efficace, la musique de Nino Rota souligne l’action avec une emphase un poil exagérée, mais tout est réuni pour nous offrir une généreuse série B menée par Louis Hayward, grand spécialiste du genre puisqu’il a incarné à l’écran de nombreux personnages romanesques.

 

 

Les DVD

[3/5]

Les deux DVD édités par Artus Films, au cœur de leur collection « Les grands classiques hollywoodiens », font dans le minimum syndical. Le format des films (1.37 : 1) sont respectés, mais l’éditeur nous prévient en avant-programme : les masters présentent de nombreuses griffes ou tâches dues au temps. Le noir et blanc est globalement acceptable, avec des contrastes affirmés même si les noirs manquent parfois de densité. Côté son, VF et VO anglaise sont proposées sur les deux films en Dolby Digital 2.0 mono d’origine, même si quelques « sautes » superposent les deux versions sur le DVD de L’île des péchés oubliés. Le rendu sonore est perfectible, un fort souffle demeure et les voix sont parfois un peu trop saturées.

Du côté des suppléments, Artus nous propose une poignée de bandes-annonces de sa collection « Grands Classiques Hollywoodiens ».

 

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