Dylan Dog
USA : 2010
Titre original : Dylan Dog: Dead of Night
Réalisateur : Kevin Munroe
Scénario : Joshua Oppenheimer
Acteurs : Brandon Routh, Sam Huntington, Anita Briem
Distribution : Freestyle Releasing LLC
Durée : 1h47
Genre : Fantastique, Epouvante-horreur, Comédie
Date de sortie : 18 juillet 2012
Globale : [rating:3][five-star-rating]
les Tortues Ninja, c’est au tour de la BD italienne méconnue Dylan Dog de passer sous la manivelle de Kevin Munroe pour une adaptation réussie où romantisme, monstres et enquête old school vont s’entremêler dans la plus française des villes américaines.
Synopsis : À la Nouvelle-Orléans, le détective privé Dylan Dog, spécialisé dans les cas paranormaux, vient en aide à une nouvelle cliente, Elizabeth Ryan, dont le père a été tué par une mystérieuse créature sanguinaire. Épaulé par Marcus, son assistant mort-vivant, Dylan va devoir élucider le plus gros cas de sa carrière et peut-être même sauver le monde…
Le fumetti est l’appellation d’une bande dessinée typiquement italienne dont Dylan Dog en est l’un des principaux succès. Créé dès 1986 par Tiziano Sclavi, le personnage continue encore aujourd’hui d’exercer sa fonction d’enquêteur paranormal végétarien, éternel romantique et investigateur particulièrement coriace dans ce monde fait de goules et de monstres en tout genre. Et si un premier film bien inspiré mais néanmoins non officiel (Dellamorte Dellamore de Michele Soavi) est déjà sorti dans les années 90, il faudra attendre 2011 pour voir enfin débarquer sur les écrans l’adaptation de ce héros si atypique.
Constantine bis ?
Extrêmement fidèle au matériau d’origine, le long-métrage de Kevin Munroe (TMNT – Les Tortues Ninja) conserve les mêmes personnages, quasiment les mêmes noms (excepté pour Groucho, l’acolyte de Dylan, devenant ici Marcus par souci de droits) et le même univers graphique, allant jusqu’à la fameuse chemise carmin de notre héros. Seul le lieu diffère vraiment, l’histoire se déplaçant du Royaume-Uni à la Nouvelle-Orléans avec une sympathique explication plutôt logique et bienvenue. De toute évidence, le projet d’une telle adaptation était risquée, le public américain (ou français pour nous autres) étant peu au courant d’une telle BD quasi-exclusivement distribuée en Italie. C’est donc surtout sur Constantine, l’adaptation du comics Hellblazer, que se base principalement le long-métrage.
En effet, outre son thème principal d’investigation paranormale, bon nombre d’éléments sont plus ou moins similaires au film de Francis Lawrence, du jeune sidekick bavard à la demoiselle en détresse en passant par une séquence de baston avec un poing américain ancestral et même la simple présence de Peter Stormare, déjà présent dans le film de Lawrence. Toutefois, malgré son inspiration aussi poussive qu’évidente, Dylan Dog réussit peu à peu à se débarrasser de ce rapprochement grâce ou plutôt à cause de son budget moins équivoque, Munroe ne possédant hélas pas tous les biftons nécessaires pour nous offrir des créatures en CGI de ce nom et autres effets de style clippesques. Bien au contraire, le metteur en scène va se servir des moyens du bord avec une certaine efficacité, moyennant les images visuelles impressionnantes au profit d’une réalisation plus sobre et de monstres en costumes à l’ancienne.
Un budget handicapant
Plus proche d’un long épisode de « Buffy contre les vampires » que d’un épique film d’action fantastique, Dylan Dog n’en demeure pas moins très sympathique avec une galerie de personnages attachants, un humour bien dosé et une palette de monstres plutôt alléchante malgré un léger côté cheap inévitable. Dans le rôle-titre, le beaucoup trop discret Brandon Routh, ici surprenant en héros solitaire aux mœurs peu communs, accompagné d’Elizabeth, une jolie cliente pas si nunuche qu’elle n’en a l’air (Anita Briem, vue dans Voyage au centre de la Terre 3D), ainsi que de Marcus (Sam Huntington, déjà partenaire de Routh dans Superman Returns), son acolyte décédé ayant du mal à accepter sa nouvelle condition de mort-vivant. Ensemble, ils vont affronter des vampires branchés, une famille de loups-garous bouchers et des zombies craignos afin de découvrir ce qui se trame autour de meurtres non élucidés ayant visiblement un lien avec celui du meurtre d’Elizabeth.
Drôle, mouvementé et parfois intrigant, Dylan Dog nous entraine dans une Nouvelle-Orléans pleine de mystères et de créatures légendaires vivant « normalement » parmi nous autres humains, n’hésitant pas à aller en boîte de nuit branchée ou dans des fast-foods pour zombies. De plus, les nombreuses références à la pop culture ainsi qu’au fumetti original (l’un des plus vieux vampires se nomme Sclavi, en hommage au dessinateur) peuvent rassurer les rares fans quant à la qualité de cette adaptation américaine. En somme, un film fantastique plutôt bien mené à la sortie en direct-to-dvd certes justifiée mais qui n’empêche certainement pas le long-métrage de demeurer très agréable.
Résumé
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