Dragonball Evolution
USA : 2009
Titre original : Dragonball Evolution
Réalisateur : James Wong
Scénario : Akira Toriyama
Acteurs : Justin Chatwin, Emmy Rossum, Jamie Chung
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 1h29
Genre : Action, Fantastique
Date de sortie : 1 avril 2009
Globale : [rating:1][five-star-rating]
Quand la crème des acteurs les moins connus ont la chance d’interpréter les héros de toute une génération, ça donne l’adaptation la plus cruelle jamais mise en images. Pire que Super Mario Bros, pire que House of the Dead, voici l’erreur filmique qui attisa la haine de millions de spectateur…
Synopsis : Dans les temps anciens, la Terre faillit être détruite par des forces maléfiques. Pour s’en prémunir, sept sages créèrent les boules de cristal : les Dragonballs. Décidées à prendre leur revanche, les forces du Mal sont désormais de retour, et un seul guerrier d’exception est capable d’empêcher le pire. Le jeune Sangoku va alors découvrir le jour de ses 18 ans que son destin est très loin de ce qu’il avait imaginé. Après la mort accidentelle de son grand-père, il rencontre Maître Roshi, un expert en arts martiaux qui lui révèlera le secret et le pouvoir des Dragonballs. Sangoku se retrouve alors investi d¹une mission cruciale : retrouver toutes les boules de cristal avant son ennemi le plus cruel, Piccolo. Il se lancera dans une course effrénée aux côtés de Bulma, une scientifique brillante, Yamcha, un bandit du désert, et Chi Chi pour qui son cœur bat. Pour Sangoku, cette quête des Dragonballs pourrait bien aussi être celle de son identité…
Un film, vraiment ?
Après avoir visionné Dragonball : Evolution, peut-on encore parler d’adaptation ? Peut-on encore parler de Dragon Ball ? Peut-on encore parler de film ? Tout le monde se souvient de Dragon Ball, phénoménal manga ayant grandement contribué à la santé de notre jeunesse lors de ses sorties hebdomadaires en format papier chez le marchand de journaux et, plus encore, souvenirs du Club Dorothée sur TF1 où l’on voyait le jeune Sangoku affronter démons et merveilles au fil d’aventures progressives de plus en plus passionnantes.
Que l’on aime ou pas, force est d’admettre que personne n’a pu passer à côté. Ainsi, après une faible adaptation philippine à la toute fin des années 80 rentrée depuis au panthéon des nanars asiatiques, voici que Hollywood nous sort le grand jeu avec une nouvelle adaptation sur grand écran, cette fois-ci nantie d’un confortable budget de 30 millions de dollars, de la participation de la star chinoise Chow Yun-Fat (qui refusa un rôle dans Les 3 Royaumes de John Woo pour cachetonner sans vergogne) et pourvue d’un yes-man plutôt correct derrière la caméra (James Wong, auteur des premier et troisième volets de la saga Destination finale ainsi que le sympathiquement débile The One). Gardé dans les tiroirs depuis des lustres, d’abord grandement prévu pour être réalisé par Stephen Chow (Shaolin Soccer), Dragon Ball le film-live avec de vrais acteurs sort enfin au cinéma en 2009 avec pertes et fracas…
Catastrophique de l’état de papier à la sortie en salles
Des premières photos alarmantes, un casting de mauvais goût (l’insignifiant Justin Chatwin en héros intrépide et surtout le has-been de la TV James Marsters en méchant Piccolo – on croit rêver), une promo inexistante, une bande-annonce effrayante… On aurait préféré que le long-métrage reste au point mort tant les craintes se sont vite transformées en horreurs. À la vue des 80 minutes éprouvantes qui composent ce film, nous faisons face à un réel dégoût, une authentique consternation et un mécontentement inouï face à ses créateurs/détracteurs. Comment a-t-on pu, en 2009, en arriver là ? À l’heure où Matrix fait figure de prouesse archaïque et où la motion-capture continue de nous bluffer sort ce nanar chérot où effets spéciaux ringards, combats mous du genou et scénario abrutissant sont légion.
Du manga original, il ne reste que de sombres bases, les personnages étant ici réduits à leur plus sobre état quand ils ne sont pas carrément bafoués comme Tortue Géniale devenu Maître Roshi, sans lunettes de soleil ni chapeau ni barbe ni côté pervers. Des aventures palpitantes de Sangoku et ses amis, il ne reste rien, la péripétie d’aujourd’hui étant tout bonnement inintéressante (un méchant extra-terrestre venu dont on ne sait où vient assécher des rivières pour trouver 7 boules magiques pour être encore plus méchant, un jeune ado débile mais balèze en arts martiaux va lui contrer la route… malgré lui). D’incohérences désarmantes en dialogues de série Z, c’est surtout face à une mise en scène exécrable que nous restons consternés, James Wong filmant sans panache ni réelle envie des séquences plus transparentes les unes que les autres, qui plus est massacrées par un montage aberrent.
Les fans du manga et du dessin animé pourront crier au scandale tandis que les amateurs de bons nanars pleureront de ne regarder qu’un « simple » navet mal joué et mal foutu dont on se demande encore où sont passés les 30 millions de dollars de budget. Si le facepalm pouvait être représenté en un film, ça serait sans aucun doute Dragonball : Evolution.
Résumé
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