À l’image de l’ouverture de cette seconde saison, PBS a décidé, avec ce pénultième chapitre, de nous offrir 2h de Downton Abbey en fusionnant les épisodes 7 et 8 de la diffusion anglaise. Ingénieux dans la continuité mais délicat dans les faits compte tenu de la densité de la série. Heureusement le savoir-faire et le rythme de Julian Fellowes nous préservent de l’ennui et nous offrent avec ces deux chapitres un passage intéressant vers le final de cette irrégulière deuxième saison.
La fin de la guerre apporte son lot de chamboulements à Downton : Sybil a enfin décidé d’assumer sa relation avec Branson créant tout d’abord l’indignation puis l’acceptation de sa famille. La tension entre Robert et Cora pousse un peu plus le premier dans les bras de Jane jusqu’à commettre l’adultère. Leur situation étant sans issue, la jeune servante préfère démissionner. Sans réel futur en dehors de Downton, Thomas se voit obliger de revenir travailler au château. Malgré leurs engagements personnels et toute leur volonté, Matthew et Mary réalisent qu’ils sont toujours amoureux l’un de l’autre. Lavinia et Richard parviennent à la même conclusion créant chez les deux prétendants bafoués des réactions bien différentes. Mr Bates réalise que son comportement des derniers mois avec son ex-femme risque de lui porter préjudice dans le cadre de l’enquête. Anna lui propose alors de se marier afin d’être tenue au courant de l’avancement de l’enquête. Enfin, l’irruption de la fièvre espagnole vient perturber le bonheur à peine retrouvé à Downton.
La volonté de la chaîne américaine PBS de condenser les 9 épisodes de la diffusion anglaise en 7 chapitres paraît bien étrange. Compte tenu du succès de la saga, pourquoi vouloir la raccourcir ?
Préambule mis à part, cet épisode marathon nous offre une transition plus ou moins réussie vers le final avec la clôture de certaines aventures et le commencement d’autres. Si nous sommes ravis de voir Sybil avouer son amour pour Branson, le chauffeur, à sa famille indignée ou de retrouver Thomas -qui s’était malheureusement adouci dans cette seconde saison- à Downton, le départ de Jane et son histoire avec Robert constituait une intrigue suffisamment intéressante pour la voir continuer.
L’amour entre Matthew et Mary n’a jamais paru aussi fort pourtant la mort de Lavinia -et la culpabilité de Matthew- apparait comme une tentative flagrante et maladroite de mettre un ultime obstacle entre les deux amoureux maudits. Dans cet épisode, plus que jamais, Joanne Frogatt nous montre dans sa superbe interprétation combien Anna a gagné en assurance et en force faisant de la servante un personnage incontournable. Enfin, Michelle Dockery -encore-, et sa nuance de jeu nous offre, au travers de ses relations, une palette d’émotions absolument passionnante : tendresse avec Carson et Anna, intensité et retenue avec Matthew, agressivité et dégoût avec Richard. Un réel talent.