Don’t Be Afraid of the Dark
Australie, Mexique, États-Unis : 2010
Titre original : Don’t Be Afraid of the Dark
Réalisateur : Troy Nixey
Scénario : Matthew Robbins, Guillermo del Toro
Acteurs : Katie Holmes, Guy Pearce, Bailee Madison
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 1h39
Genre : Fantastique, Epouvante-horreur
Date de sortie : 6 juin 2012
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Sorti directement en vidéo sans passer par la case cinéma, Don’t be afraid of the Dark est un film pensé par le génial et déluré Guillermo del Toro et réalisé par un poulain dont c’est le premier long métrage. Il se révèle très représentatifs des obsessions du mexicain, de la puissance de son univers, malgré une narration trop facile.
Synopsis : Une petite fille s’en va vivre avec son père et sa nouvelle petite amie dans une immense bâtisse très ancienne. Celle-ci va découvrir que de sinistres créatures vivent sous les escaliers de sa nouvelle demeure…
Classique mais très inspiré
Rares sont les réalisateurs avec un univers marqué bien à eux et une sensibilité foisonnante de concepts et de trouvailles en tout genre. Guillermo del Toro est définitivement un de ceux-ci: il est indéniable que même s’il ne l’a pas réalisé, Don’t be afraid of the dark est un avatar catalysant ses ombreuses obsessions de l’étrange et du poétique avec une conception graphique très précise. Réécriture d’un téléfilm homonyme de 1973, le film s’inscrit dans une évolution logique dans la pensée du mexicain après ses dernières productions et réalisations. Dans sa narration, on ne peut pas dire que le métrage soit d’une originalité renversante: une famille recomposée s’installant dans un vieux manoir gothique, la maison étant le point de départ de l’horreur. On retrouve toutes les marottes scénaristiques et visuelles du réalisateur mexicain: le jardin faisant penser à s’y méprendre au Labyrinthe de Pan, le manoir à l’Orphelinat, la réécriture du mythe de la fée des dents (thématique déjà approchée dans Hellboy 2), les peurs enfantines, la représentation de l’adulte ignorant et mauvais… Malgré tout il y a de très bonnes idées dans cette histoire: la principale est d’avoir mis l’horreur dans un contexte dramatique. La jeune Sally se sent totalement abandonnée et malaimée, déjà par sa mère qui l’a expédié vivre chez son père, père qui semble un peu déphasé par rapport à sa fille qui ne comprend pas, et préfèrera la considérer comme dérangée plutôt que de chercher plus loin. Et le réconfort va lui venir de sa belle-mère (Katie Holmes, rarement aussi parfaite) qui est la seule personne essayant de la comprendre et de l’aimer sans artifices. Le contexte est totalement dramatique pour la petite, suivie par des psy et sous traitement en permanence, ce qui fait que l’horreur arrive tout naturellement grâce à ce sentiment de persécution et d’isolement. L’autre bonne idée est de voir le film par le prisme de la fillette, ce qui fait que les peurs enfantines s’expriment à travers elle, et touchent également de surcroît les adultes dans leurs peurs primaires (en cela, la scène du lit est excellent). Visuellement c’est vraiment sublime, le manoir est de toute beauté et loin d’être inquiétant en soit, ce qui rend d’autant plus glauque l’arrivée du fantastique. Seule la cave secrète reflète le mystère qui se dégage autour de la maison, et le jardin, bien qu’anarchique, représente pour Sally le seul endroit où elle ne craint rien.
Bien sûr, et on en revient à la narration un peu facile, certaines réactions des personnes paraissent un peu légère notamment celles de Guy Pearce qui, au-delà d’un caractère peut-être hyper cartésien et rationnel, est sacrément bouché devant les faits. Heureusement cela ne gâche pas vraiment l’ensemble, même si du coup certaines remarques paraissent un peu superficielles. On pourra aussi reprocher à l’équipe d’avoir montré trop tôt les créatures dans le déroulement de l’histoire, et le fait qu’elles fassent plus peur quand on les entend ou qu’on les imagine que quand on les voit réellement. Le final est plus triste qu’horrible, même si les conséquences sont plus complexes qu’on veut nous le faire croire, mettant une vraie conclusion dramatique à ce bon film fantastique à l’horreur soft.
Résumé
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