Si vous essayez, comme nous, de ne pas vous laisser accaparer tout votre emploi du temps par l’offre foisonnante de films disponibles légalement en ligne, la résistance deviendra encore un peu plus difficile dans quatre semaines. En effet, le mardi 23 février, la plateforme de vidéo en ligne par abonnement Disney+ lancera sa nouvelle chaîne Star. Elle s’ajoutera aux autres univers déjà disponibles depuis le lancement de Disney+ en France en avril dernier, qui sont Disney, Pixar, Marvel, Star Wars et National Geographic.
L’annonce de ce lancement avait été faite dès le début du mois. Par contre, c’est depuis ce jour que nous disposons du catalogue plus détaillé. Il comprend une quarantaine de séries, une quinzaine de documentaires et, surtout, plus de deux-cents vingt films ! En somme, c’est du très lourd, si vous affectionnez un certain cinéma de divertissement hollywoodien. Et puisque les salles obscures risquent fort de rester encore fermées au delà de fin février, le prix matériel à payer pour pareil étoffement de l’offre reste plutôt modéré. L’abonnement à Disney+, la chaîne Star comprise, augmentera ainsi de deux euros à partir du 23 février. Ce qui reviendra à 8€99 par mois ou 89€90 par an. Mais puisque vous êtes dès à présent prévenus, rien ne vous empêche de vous y abonner quelques jours, voire quelques heures avant le basculement tarifaire …
Des séries
On n’est pas tellement spécialiste de séries. Par conséquent, on ne s’attardera pas trop sur celles qui vont débarquer sur Star fin février. A première vue, il s’agit globalement d’univers qui avaient fait ces derniers temps les beaux jours des chaînes de télévision traditionnelles et de la concurrence de Disney+ sur le marché de la SVOD comme « 24 heures chrono », « Alias », « Buffy contre les vampires », « Desperate Housewives », « Glee », « Grey’s Anatomy », « How I Met Your Mother », « Lost », « Modern Family », « Prison Break », « Sons of Anarchy » et « X-Files ». On y trouve cependant aussi quelques productions plus récentes et moins surexposées, comme par exemple « Love, Victor », inspiré du beau film Love Simon de Greg Berlanti. Inutile de préciser que c’est ici qu’on devrait voir le plus de nouveaux contenus arriver au fil des mois, désormais estampillés Star Originals.
Des documentaires
Ce n’est pas davantage la section des documentaires qui nous fera vaciller dans notre décision de faire une croix sur les vidéos en ligne, afin d’attendre sereinement et patiemment la réouverture probablement lointaine des cinémas. Seul O.J. Made in America de Ezra Edelman, Oscar du Meilleur Documentaire en 2017, qui revient en près de huit heures sur le destin tragique du sportif, acteur et criminel condamné O.J. Simpson, fait partie de ces films qu’on attend fiévreusement de découvrir depuis qu’on en a entendu parler.
Mais comment résister durablement à ces centaines de films issus des archives de la Fox et de Touchstone / Hollywood Pictures / Buena Vista, grâce auxquels Disney+ rendra son catalogue de films en ligne plus attractif aux yeux d’un public adulte ? Et non, on ne reviendra pas sur le terrain glissant du politiquement correct, qui avait vu la plateforme interdire plus tôt cette année certains classiques Disney, comme Les Aristochats, aux profils enfants à cause de leur discours jugé plus tellement dans l’air du temps ! Réjouissons-nous plutôt de pouvoir retrouver ou rattraper tous ces films ayant bercé notre enfance et adolescence, contrairement aux perles du cinéma familial des années 1960 et ’70, déjà disponibles sur Disney+ mais appartenant davantage à la génération de nos parents et grands-parents.
De l’action
Disney à la fin du XXème siècle, c’étaient les productions Don Simpson / Jerry Bruckheimer qui offraient presque à la chaîne des spectacles aussi tonitruants que jouissivement creux. Les plus récents d’entre eux, la série des Pirates des Caraïbes avec Johnny Depp, sont déjà visibles sur Disney+ depuis près d’un an. Bientôt, vous pourrez de même vous gaver sans trop d’arrière-pensées des frasques démesurées de Nicolas Cage (Rock de Michael Bay, Les Ailes de l’enfer de Simon West et 60 secondes chrono de Dominic Sena), de Will Smith (Ennemi d’état de Tony Scott), de Denzel Washington (USS Alabama et Déjà vu de Tony Scott) ou de Ben Affleck (Pearl Harbor de Michael Bay). Dans le même genre de films joliment bourrins, on classerait aussi les deux films de John Woo avec John Travolta Broken Arrow et Volte face et ceux de Roland Emmerich, Independence Day et Le Jour d’après.
Des intégrales
Encore plus populaires à cette époque-là étaient des univers cinématographiques qui ont hélas un peu perdu de leur superbe, à force d’être refaits ou artificiellement étirés dans tous les sens. Principalement grâce au patrimoine filmique de la 20th Century Fox, vous pourriez ainsi vous replonger dans la science-fiction inquiétante des Aliens, depuis le magistral Alien Le Huitième passager de Ridley Scott, en passant par le tout aussi bon Aliens Le Retour de James Cameron, jusqu’au moins convaincant Alien vs Predator Requiem de Colin Strause. Les deux premiers Predator sont également de la partie sur Star, dont le sommet du cinéma d’action des années ’80, avec Arnold Schwarzenegger et réalisé par John McTiernan. Un an après la sortie de Predator en 1987, le réalisateur avait donné naissance à l’univers de John McClane, interprété par Bruce Willis dans Piège de cristal et ses quatre suites, à piocher dès fin février sur Disney+. D’autres univers mis à l’honneur sont ceux de La Planète des singes, Speed, Le Labyrinthe et Kingsman.
De l’amour
La Saint-Valentin sera déjà passée depuis une bonne semaine quand Star débarquera en France. Mais après tout, il n’y a pas de jour précis pour cultiver son potentiel romantique par écran de cinéma ou au pire de télévision ou d’ordinateur interposé.
Préparez-vous donc à sortir vos mouchoirs pour accompagner ces couples plus ou moins mythiques dans leurs errements amoureux : Julia Roberts et Richard Gere dans Pretty Woman de Garry Marshall, Meg Ryan et Andy Garcia dans Pour l’amour d’une femme de Luis Mandoki, Michelle Pfeiffer et Robert Redford dans Personnel et confidentiel de Jon Avnet, Kate Winslet et Leonardo DiCaprio dans Titanic de James Cameron, Renée Zellweger et Jim Carrey dans Fous d’Irène des frères Farrelly, Kirsten Dunst et Jay Hernandez dans Crazy Beautiful de John Stockwell, Nicole Kidman et Ewan McGregor dans Moulin Rouge de Baz Luhrmann, Zooey Deschanel et Joseph Gordon-Levitt dans 500 jours ensemble de Marc Webb, Marion Cotillard et Russell Crowe dans Une grande année de Ridley Scott et Carey Mulligan et Matthias Schoenaerts dans Loin de la foule déchaînée de Thomas Vinterberg.
Des auteurs
Indubitablement, Disney a les reins économiques assez solides afin de résister encore un bon bout de temps à la crise sanitaire mondiale. Pour redorer en quelque sorte son blason en termes de prestige cinématographique, la maison de Mickey a inclus bon nombre de films de réalisateurs prestigieux ou d’interprétations sollicitées par les Oscars dans son offre Star.
Dans cette avalanche de productions commerciales, quel plaisir alors de trouver également les noms de Woody Allen (Melinda et Melinda), Wes Anderson (La Famille Tenenbaum, A bord du Darjeeling Limited et The Grand Budapest Hotel), Noah Baumbach (Mistress America), John Carpenter (Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du mandarin), les frères Coen (Ladykillers), David Cronenberg (La Mouche), Brian De Palma (Snake Eyes), Ang Lee (L’Odyssée de Pi), Terrence Malick (La Ligne rouge), Martin Scorsese (A tombeau ouvert), Ridley Scott (Seul sur Mars), Steven Spielberg (Cheval de guerre et Le Pont des espions), Paul Verhoeven (Starship Troopers) et Peter Weir (Le Cercle des poètes disparus) !
Et des films avec Alan Arkin (Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris), Frances McDormand (3 Billboards Les Panneaux de la vengeance de Martin McDonagh), Natalie Portman (Black Swan de Darren Aronofsky), Hillary Swank (Boys don’t cry de Kimberly Peirce) et Forrest Whitaker (Le Dernier roi d’Écosse de Kevin Macdonald).
Des classiques
En théorie, le catalogue de la Fox regorge de films anciens qui n’attendent qu’à être mis à nouveau à la disposition du plus grand nombre de spectateurs contemporains. Il faut hélas craindre que ce ne soit guère la cible principale visée par Disney+, ni par Star. On y trouve néanmoins quelques films des années 1970 comme French Connection de William Friedkin, Zardoz et John Boorman et The Rocky Horror Picture Show de Jim Sharman, des années ’80 tels que Le Diamant du Nil de Lewis Teague, Working Girl de Mike Nichols et Good Morning Vietnam de Barry Levinson, ainsi qu’en plus grand nombre de la décennie suivante (Arachnophobie de Frank Marshall, Une lueur dans la nuit de David Seltzer, Jeux d’adultes de Alan J. Pakula, Tina de Brian Gibson, Rien à perdre de Steve Oedekerk et Couvre-feu de Edward Zwick).
A force de fouiller dans la liste fournie par le service presse de The Walt Disney Company France, on tombe même sur un film d’avant 1970 : L’Homme le plus dangereux du monde de J. Lee Thompson avec Gregory Peck. Notre vœu ne reste pas pour autant moins pressant de voir arriver, petit à petit, plus de films de patrimoine sur la chaîne Star !