Année particulière pour le nouveau Dinard Film Festival. La manifestation dédiée au cinéma britannique célèbre sa trentième édition du 25 au 29 septembre. Le jury qui remettra le Hitchcock d’or sera présidé par la comédienne et réalisatrice Sandrine Bonnaire, accompagnée pour l’occasion des acteurs Sveva Alviti, Sami Bouajila, Jane Horrocks (le film Little voice, la série Absolutely Fabulous), Raphaël Personnaz, la scénariste et réalisatrice Danièle Thompson, les réalisateurs Michael Caton-Jones (Scandal et Rob Roy) et James Watkins (Eden Lake) et la chanteuse Aurélie Saada. Comme d’habitude, la compétition privilégie le cinéma indépendant d’auteurs en devenir, les réalisateurs plus expérimentés étant présentés hors-compétition.
Parmi les membres des différents jurys, on retrouve le très talentueux Shane Meadows pour présider le jury des courts-métrages. Il avait remporté le Hitchcock d’or en 2004 pour Dead Man’s Shoes. On lui doit aussi, entre autres, This Is England et le documentaire sur les Stone Roses, Made of Stone.
Parmi les événements de cette année, la projection du dernier film de Mike Leigh, Peterloo, qui ne sera hélas pas exploité en salles. Comme quoi, être en compétition à Venise pour ce film, et non à Cannes comme à son habitude, aura nui, hélas, à sa visibilité. Un hommage en sa présence sera rendu au cinéaste, avec les films Be Happy, Another Year et Mr Turner.
Au générique de tous ses films, la crème des comédiens anglais (et parfois internationaux) à l’écran et certains seront présents dans les rues et les cinémas de Dinard. Ainsi, dans les diverses distributions, on retrouve Michael Gambon, Gary Lewis, Laia Costa, Rory Kinnear, Barkhad Abdi, Phil Davis, Lesley Sharp, Rafe Spall, Tuppence Middleton, James Purefoy, Charles Dance, Annette Benning, Bill Nighy, Marianne Jean-Baptiste, Gwendoline Christie, Kerry Fox, Ben Wishaw, Vanessa Kirby, Judi Dench ou Steve Oram, ainsi que Sam Riley et Alexandra Maria Lara, partenaires de Control, le biopic sur les Joy Division et à nouveau réunis dans le nouveau long-métrage de Ben Wheatley, Happy New Year, Colin Burstead.
Révélée à Dinard avec le réussi Daphne en 2017, Emily Beecham revient avec Little Joe qui lui a valu un prix d’interprétation à Cannes en mai dernier. Pour Sama de Waad Al-Khateab et Edward Watts a également été primé sur la croisette, avec l’Oeil d’or remis au meilleur documentaire présenté dans toutes les sections. Le dernier Ken Loach, Sorry We Missed You, en lice pour la Palme d’or également, mais absent du palmarès, sera également présenté.
Le Dinard Film Festival abordera lors de débats deux thèmes d’actualité brûlants : le Brexit et la mutation profonde de l’industrie du cinéma depuis l’arrivée des plateformes de streaming, le géant netflix et les surpuissants GAFA (Google- Amazon-Facebook-Apple). Autres débats : être acteur chez Ken Loach, avec trois de ses interprètes : Kris Hitchen et Debbie Honeywood (Sorry we missed You) et Dave Johns (Moi, Daniel Blake) ; les rock stars «on film», avec un coup de projecteur particulier sur David Bowie, ainsi que suspens et complots dans les séries britanniques.
Les Longs-métrages en compétition
- Animals de Sophie Hyde (1h49), avec Holliday Granger et Alia Shawkat
Laura et Tyler sont colocataires et meilleures amies depuis 10 ans. Inséparables, elles écument les bars de Dublin, guidées par leurs seuls désirs. Pour Tyler, c’est la vie rêvée – malgré les inévitables gueules de bois – mais quand Jean, la petite sœur de Laura, leur annonce qu’elle fonde une famille, c’est l’électrochoc pour Laura. Même si elle peine à définir ce qu’elle veut faire de sa vie, Laura réalise vite que, pour se réaliser personnellement, elle va devoir prendre ses distances
- Cordelia d’Adrian Shergold (1h28), avec Antonia Campbell-Hughes, Johnny Flynn et Michael Gambon
Cordelia vit avec sa sœur jumelle dans un appartement au cœur de Londres. Traumatisée par un terrible événement ayant eu lieu 12 ans auparavant, elle avait abandonné sa carrière d’actrice. Toujours assez fragile sur le plan émotionnel, Cordelia est aujourd’hui sur la pente ascendante. Elle a repris le travail et se re-socialise peu à peu. Elle fait la connaissance de Franck, son voisin violoncelliste dont la musique l’a toujours beaucoup touchée. Mais tandis que leur relation prend une tournure plus sérieuse, elle se met à douter des motivations réelles du beau musicien.
- The Keeper de Marcus Rosenmüller (2h), avec Davis Cross, Freya Mavor, John Henshaw et Gary Lewis
À la fin de la Seconde guerre mondiale, Margaret se rend dans un camp de prisonniers près de Manchester avec son père. Ce dernier, entraîneur de l’équipe de foot locale, repère un soldat allemand, Bert Trautmann. Impressionné par les prouesses du jeune homme dans les buts, il parvient à le faire sortir du camp pour l’intégrer à son équipe.
- The Last Tree de Shola Amoo (1h40) avec Sam Adewumni
Jeune britannique d’origine nigériane, Femi a connu une enfance heureuse en famille d’accueil dans la campagne du Lincolnshire. Quand il doit tout quitter pour aller vivre avec sa mère biologique dans un HLM à Londres, c’est un vrai déchirement. Entre les codes culturels de sa mère qui lui sont étrangers et ce nouvel environnement citadin difficile, Femi doit déterminer quel genre d’adulte il veut devenir.
- Only You de Harry Wootliff (1h59), avec Laia Costa et Josh O’Connor
Le soir du nouvel an, Elena et Jake se rencontrent de manière inopinée, en se disputant un taxi qu’ils finissent par partager. Débute entre eux une histoire passionnée. Rapidement, ils emménagent ensemble et la question de fonder une famille commence à poindre, les aléas de la vie aussi… Sauront-ils traverser certaines épreuves sans mettre en péril leurs sentiments ?
Vs. de Ed Lilly (1h34), avec Fola Evans-Akingbola et Connor Swindells
Naturellement doué pour les mots, un adolescent baladé de famille d’accueil en famille d’accueil révèle tout son talent dans le milieu du Battle Rap. Mais quand il débarque chez sa mère après 10 ans de services sociaux, il est confronté au pire de tous les adversaires : son passé.
Les Avant-Premières
- Peterloo de Mick Leigh (2h10) avec Rory Kinnear et Maxine Peake
- A Girl From Mogadishu de Mary McGuckian (1h52) avec Aja Naomi King et Barkhad Abdi
- Brighton de Stephen Cookson (1h30) avec Marion Bailey, Phil Davis et Lesley Sharp
- Carmilla de Emily Harris (1h36) avec Hannah Rae et Phil Davis
- Denmark d’Adrian Shergold (1h46) avec Rafe Spall
- Fisherman’s Friends de Chris Foggin (1h52) avec Tuppence Middleton et James Purefoy
- Happy New Year, Colin Burstead de Ben Wheatley (1h35) avec Neil Maskell, Charles Dance, Hayley Squires, Sam Riley et Alexandra Maria Lara
- Hope Gap de William Nicholson (1h40) avec Annette Benning, Bill Nighy et Josh O’Connor
- In Fabric de Peter Strickland (1h58) avec Marianne Jean-Baptiste, Gwendoline Christie et Hayley Squires
- Little Joe de Jessica Hausner (1h40) avec Emily Beecham, Kerry Fox, Ben Wishaw et Phénix Brossard
- Mr Jones d’Agnieszka Holland (1h59) avec James Norton, Vanessa Kirby et Peter Sarsgaard
- Pour Sama, documentaire de Waad Al-Khateab et Edward Watts (1h35)
- Postcards from the 48%, documentaire de David Wilkinson (1h49)
- Red Joan de Sir Trevor Nunn (1h41) avec Judi Dench
- Sorry We Missed You de Ken Loach (1h40) avec Kris Hitchen
- Wait and Sea (0h53) documentaire de Simon Coss et Antoine Tracou
SHORTCUTS, les courts-métrages en compétition
- The 1st de Mark Waites (13′) avec Steve Oram
- All of this is everything de Noah Payne-Franck (4′)
- Ambition de Ryan Hooper (13′) avec Simon Russell Beale
- Becoming Cherrie, documentaire de Nicky Larkin (13′)
- Capital de Freddy Syborn (16′) avec Adam Drake, Harry Enfield et Charlotte Ritchie
- Crashing Waves de Emma Gilbertson (3’43)
- In our skin de Rosa Beiroa (3’55)
- Mash de Tyro Heath (12’14)
- Special Delivery de Robert Hackett (4’30)
- Winddershins de Simon P. Biggs (11’10) avec la voix de Brian Cox