Des filles en noir
France, 2009
Titre original : –
Réalisateur : Jean-Paul Civeyrac
Scénario : Jean-Paul Civeyrac
Acteurs : Léa Tissier, Elise Lhomeau, Elise Caron
Distribution : Les Films du Losange
Durée : 1h25
Genre : Drame
Date de sortie : 3 novembre 2010
Note : 3/5
Ce drame glaçant écrit et réalisé par Jean-Paul Civeyrac est l’un des films les plus accessibles de sa déjà riche filmographie, plus direct dans son émotion, moins intellectuel, porté brillamment par les jeunes comédiennes Elise Lhomeau et Léa Tissier.
Synopsis : Noémie et Priscilla, deux adolescentes de milieu modeste, nourrissent la même violence, la même révolte contre le monde. Elles inquiètent fortement leurs proches qui les sentent capables de tout…
Un pacte de mort
Les filles en noir du titre sont deux adolescentes en conflit avec le monde qui les entoure, leurs parents, leurs camarades de classe ou leurs petits amis mais pas seulement. Elles ne croient guère en leur futur et font un pacte de mort en public, presque plus par bravade que par réel désir de mort mais suffisamment crédible pour susciter l’inquiétude autour d’elles. La nature exacte de leur angoisse reste indicible, les jeunes filles elles-mêmes ne maîtrisant pas précisément ce qui les terrifie tant. Leur envie de disparaître du monde, de mourir porte quelque chose d’un sentiment romantique volatile mais se révèle surtout le reflet d’une douleur qui pourrait n’être que passagère. La question n’est pas tant leur envie de mourir, mais leur incapacité à s’imaginer un avenir qui conviendrait à leur idéal de vie.
Le cinéaste porte un regard pudique sur le thème convenu des souffrances de l’adolescence qu’il traite avec justesse et avec la tension constante liée à la tragédie annoncée. Une tension partagée avec douleur par Elise Caron, qui inscrit sur son visage l’absence de répit face à la menace qui pèse sur sa fille, celle qui semble la plus déterminée à passer à l’acte après une première tentative un an plus tôt.
Conclusion
Porté par ses interprètes qui rendent justice à son beau scénario et à sa mise en scène délicate, jusque dans les scènes de tentatives de suicides, le réalisateur maintient ce drame à un niveau personnel, évitant la leçon généralisée, se limitant à un portrait intime, ce qui le rend d’autant plus universel.
http://youtu.be/T97WASDrAuU