Délivrez-nous du mal
Danemark : 2009
Titre original : Fri as fra det onde (Deliver us from Evil)
Réalisateur : Ole Bornedal
Scénario : Ole Bornedal
Acteurs : Lasse Rimmer, Lene Nystrøm, Jens Andersen
Distribution : Greta Film AB
Durée : 1h40
Genre : Thriller, Horreur
Date de sortie : Inconnue
Globale : [rating:5][five-star-rating]
Une vieille dame est tuée par un routier ivre. Il masque son crime et désigne un réfugié comme coupable. Ce traumatisme pour tout un village bascule dans une explosion xénophobe et violente. Une seule famille s’oppose. Mais l’enfer et le mal viendra jusqu’à sa porte.
Synopsis : En 1997, Ole Bornedal a tourné aux États-Unis, le remake de son thriller Night Watch (Nattevagten). Peu convaincu, il est revenu au Danemark réaliser des films forts et personnels comme ce Deliver Us from Evil, lancinant. Au départ un accident: Lars, ivre renverse une passante et fait endosser le crime à un immigrant. Johannes, le frère de Lars, prend parti pour le faux coupable : il va devenir la cible de la colère xénophobe de tout un village.
L’ALLURE D’UN DRAME
Connu pour l’excellent remake du Veilleur de nuit (1998), et plus récemment pour Just another love story (2007), le réalisateur danois Ole Bornedal propose certainement son meilleur film avec Deliver us from evil.
La réalisation expose dès le départ soigneusement, les personnages et les paysages autour d’un village de quelques centaines d’âmes. Et ce, dès le générique qui s’emploie à marquer les lieux et les protagonistes de brefs arrêts sur image. Mieux encore, en filigrane, une unité de temps est suggérée (une journée et une bonne partie de la nuit). Car si Deliver from evil ne décolle pas sur un claquement de doigts, c’est pour insister sur la narration d’une histoire qui rassemble tous les attributs d’un drame.
Lars, routier sous l’emprise de l’alcool renverse et tue la vieille compagne d’Ingvar une figure locale. Il s’en dédouane subtilement en faisant d’Alain, réfugié bosniaque, le responsable direct. Sans histoire, « l’étranger » travaille pour Johannes, le frère du chauffard. Avocat, et fraîchement installé avec sa femme et ses deux enfants, son statut social n’est pas sans susciter quelques convoitises. Il est le seul à tenter de dénouer la vérité. Mais le trauma s’avère bien trop puissant pour la communauté. L’atmosphère se tend inexorablement vers une haine xénophobe collective.
LA TOURNURE VIOLENTE ET HORRIFIQUE
L’immersion et l’évolution du climat général occupe une grande partie du film. Le scénario tient magnifiquement et ne s’enlise pas. Bien au contraire. Il permet un virage horrifique d’autant plus déconcertant.
Les tensions bien aiguisées, la conversion arrive logiquement en crescendo : une violence qui implose en une expédition punitive. Ainsi les habitants convergent telle une horde vers la demeure de Johannes, qui abrite sa femme, ses deux enfants et le coupable désigné. Face à une foule de campagnards armés et décidés à en découdre avec le mal, la famille se cloitre dans sa maison. Un véritable camp de résistance : portes et fenêtres fermés, puis cloués de planches. Barricadée, les tentatives de pacifier s’avèrent bien vaines.
La somme de toutes les haines collectives par sa puissance conduit à l’affrontement dans une détonation violente, surprenante et impitoyable. Bâtons, coups de feu, et armes blanches menacent et tuent dans des cris d’injures racistes et délétères. Point culminant de cette déferlante incontrôlable : l’agression sexuelle et quelques meurtres d’une grande brutalité.
Résumé
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