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Le compositeur américain Lennie Niehaus est décédé jeudi dernier, le 28 mai, à Redlands en Californie. Il était âgé de 90 ans. Un musicien et compositeur de jazz accompli, Niehaus avait composé ou arrangé l’immense majorité des musiques des films de Clint Eastwood. Son réalisateur attitré a par ailleurs célébré son propre 90ème anniversaire avant-hier, ce qui peut expliquer pourquoi l’annonce du décès de Niehaus n’a été communiquée que hier. Depuis Pale Rider Le Cavalier solitaire en 1985 jusqu’à Créance de sang dix-sept ans plus tard, Lennie Niehaus a donc collaboré à treize reprises comme compositeur avec Clint Eastwood. Ces années-là couvrent ce que l’on peut considérer comme la période la plus artistiquement concluante de la carrière de réalisateur de Eastwood.
Pour Lennie Niehaus, la symbiose entre la musique et le cinéma était en quelque sorte une histoire de famille, puisque son père jouait le violon dans les orchestres accompagnant les films du temps du muet. Niehaus avait commencé son parcours de musicien professionnel en tant que saxophoniste dans l’ensemble de jazz de Stan Kenton dans les années 1950. Pendant son service militaire, il avait une première fois rencontré le jeune Clint Eastwood sans se douter encore du lien créatif fort qui allait les unir ultérieurement. Dans les années ’70, il avait commencé à travailler pour le cinéma comme orchestrateur des musiques composées par son confrère extrêmement prolifique Jerry Fielding (La Horde sauvage de Sam Peckinpah).
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A ce titre, il a participé entre autres à L’Homme de la loi, Le Corrupteur, Les Collines de la terreur, Le Flingueur, Scorpio et Le Grand sommeil de Michael Winner, Johnny s’en va-t-en guerre de Dalton Trumbo, Les Chiens de paille, Apportez-moi la tête d’Alfredo Garcia et Tueur d’élite de Sam Peckinpah, Échec à l’organisation de John Flynn, Les Superflics de Gordon Parks, Le Flambeur de Karel Reisz, La Chouette équipe et Les Faux-durs de Michael Ritchie, Josey Wales hors-la-loi et L’Épreuve de force de Clint Eastwood (déjà lui), L’Inspecteur ne renonce jamais de James Fargo, Sauvez le Neptune de David Greene, Le Dernier secret du Poséidon de Irwin Allen et L’Évadé d’Alcatraz de Don Siegel. Après la mort de Fielding en février 1980, Niehaus n’occupait que sporadiquement le poste d’orchestrateur, entre autres auprès de Alex North (Au-dessous du volcan de John Huston), de Danny Elfman (Pee-Wee’s Big Adventure de Tim Burton) et de Van Dyke Parks (The Two Jakes de Jack Nicholson).
Car à partir de 1984, Lennie Niehaus avançait au poste de compositeur à part entière. D’abord sur deux films qui avaient Clint Eastwood pour vedette, La Corde raide de Richard Tuggle et Haut les flingues de Richard Benjamin. Puis à partir de ’85 auprès de Eastwood en tant que réalisateur sur Pale Rider Le Cavalier solitaire, Le Maître de guerre, Bird, Chasseur blanc cœur noir, La Relève, Impitoyable – Oscar du Meilleur Film en 1993 – , Un monde parfait, Sur la route de Madison, Les Pleins pouvoirs, Minuit dans le jardin du bien et du mal, Jugé coupable, Space Cowboys et Créance de sang. Dès Mystic River en 2003, c’est Clint Eastwood lui-même qui signait responsable pour la musique de ses films. Ce qui n’a pas empêché Lennie Niehaus de retrouver son poste d’orchestrateur sur ce film-là, ainsi que sur Million Dollar Baby – Oscar du Meilleur Film en 2005 – , le diptyque Mémoires de nos pères et Lettres d’Iwo Jima, L’Échange et Gran Torino.
Lennie Niehaus a été nommé au BAFTA de la Meilleure musique en 1989 pour Bird. Il a été nommé à deux reprises à l’Emmy et l’a gagné en 1994 pour le téléfilm « Jazz dans la nuit » de Michael Elias.
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