L’actrice italienne Laura Antonelli a été retrouvée morte avant-hier dans sa maison près de Rome. Elle était âgée de 73 ans. Véritable sex-symbol du cinéma italien des années 1970, Antonelli avait connu une fin de carrière et de vie calamiteuse.
Laura Antonelli avait suivi une formation pour devenir professeur avant de s’intéresser au cinéma. Elle a commencé sa carrière devant la caméra au milieu des années ’60 dans des films qui mettent d’ores et déjà en valeur son physique avantageux. A cette époque, elle tourne notamment dans L’Espion qui venait du surgelé de Mario Bava, La Révolution sexuelle de Riccardo Ghione, La Vénus en fourrure de Massimo Dallamano, Les Mariés de l’an II de Jean-Paul Rappeneau, Obsédé malgré lui de Lucio Fulci, Ma Femme est un violon de Pasquale Festa-Campanile et Sans mobile apparent de Philippe Labro.
La consécration en tant qu’actrice populaire et pas qu’accessoirement fantasme de toute une génération d’adolescents arrive pour Laura Antonelli grâce à Malicia de Salvatore Samperi en 1973. Elle exploite par la suite amplement le filon de la séductrice pas farouche dans des films comme Docteur Popaul de Claude Chabrol, Péché véniel de Salvatore Samperi, Le Sexe fou de Dino Risi, Mon Dieu comment suis-je tombée si bas ? de Luigi Comencini qui était ressorti en France il y a deux ans, Divine créature de Giuseppe Patroni-Griffi, L’Innocent le dernier film de Luchino Visconti, Black journal de Mauro Bolognini, La Maîtresse légitime de Marco Vicario, Les Monstresses de Luigi Zampa aux côtés de Sylvia Kristel dont elle était en quelque sorte le pendant italien, Le Malade imaginaire de Tonino Cervi et Passion d’amour de Ettore Scola.
Les années ’80 allaient devenir plus problématiques pour celle que Luchino Visconti avait appelée « la plus belle femme de l’univers ». Elle jouait certes encore dans quelques films, pour des réalisateurs qui avaient auparavant contribué à sa réputation comme Salvatore Samperi (Rosa), Pasquale Festa-Campanile (Marche au pas !), Giuseppe Patroni-Griffi (L’Enchaîné) Mauro Bolognini (La Vénitienne) et Tonino Cervi (L’Avare), ainsi que pour Dino Risi (Les Derniers monstres) et François Leterrier (Tranches de vie). Mais des soucis de la vie privée allaient bientôt prendre le dessus sur sa carrière professionnelle, sous forme d’une accusation pour possession de drogues et un procès contre des producteurs qui l’avaient obligée de s’injecter du collagène, une intervention de chirurgie esthétique qui l’avait laissée défigurée. Elle avait vécu ses dernières années dans la pauvreté, avec l’allocation de l’état italien de quelques centaines d’euros par mois comme seule source de revenu.
Laura Antonelli a été nommée au David di Donatello, l’équivalent italien du César français, de la Meilleure actrice dans un second rôle pour Passion d’amour en 1981. Elle avait été pendant plusieurs années la compagne de l’acteur Jean-Paul Belmondo.