L’actrice américaine Gena Rowlands est décédée hier à Indian Wells en Californie des suites de la maladie d’Alzheimer. Elle était âgée de 94 ans. Indissociable de l’œuvre de son mari John Cassavetes, Rowlands avait tourné dans sept films de son mari, dont les incontournables du cinéma indépendant américain Faces, Une femme sous influence, Opening Night, Gloria et Love Streams Torrents d’amour.
Avant, pendant et après cette collaboration artistique d’exception, elle avait également tourné sous la direction de Robert Mulligan, William Friedkin, Paul Mazursky, Paul Schrader, Woody Allen, Jim Jarmusch et Terence Davies.
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Alors que Gena Rowlands avait fait la connaissance de John Cassavetes dès ses études à New York et qu’ils s’étaient mariés en 1954, elle n’avait tenu son premier vrai rôle dans l’un de ses films qu’en 1963 dans Un enfant attend. Les débuts de sa carrière d’actrice étaient davantage marqués par d’innombrables rôles à la télévision tout au long des années ’50.
Au cinéma, elle avait fait ses premiers pas en 1958 dans L’Amour coûte cher de et avec José Ferrer. Son film suivant n’était sorti que quatre ans plus tard et continue jusqu’à ce jour de bénéficier d’une bonne réputation parmi les amateurs de westerns : Seuls sont les indomptés de David Miller. Après L’Homme de Bornéo de Robert Mulligan, Rowlands avait donc finalement rejoint l’équipe de John Cassavetes pour le troisième film de celui-ci Un enfant attend.
Toujours aussi présente sur le petit écran, elle avait encore fait des apparitions au cinéma jusqu’à la fin de la décennie dans Tony Rome est dangereux de Gordon Douglas et la production italienne Les Intouchables de Giuliano Montaldo.
Mais c’est bien entendu dans les films suivants de John Cassavetes que Gena Rowlands allait marquer de façon inoubliable l’Histoire du cinéma. Son nom apparaissait en tête d’affiche dans l’intense drame conjugal Faces en 1968, tout comme trois ans plus tard dans Minnie et Moskowitz. En 1974, elle avait interprété l’un des rôles féminins les plus légendaires du cinéma américain dans Une femme sous influence, avant de poursuivre avec Opening Night. Les années ’80, jusqu’à la disparition de Cassavetes en 1989 à 59 ans, étaient rythmées pour elle par Gloria et Love Streams Torrents d’amour – Ours d’or au Festival de Berlin en 1984.
Face à ce tandem artistique hors pair, les autres films de Gena Rowlands avaient parfois un petit arrière-goût alimentaire. Ce fut plus ou moins le cas de Un tueur dans la foule de Larry Peerce, Têtes vides cherchent coffre plein de William Friedkin, Tempête de Paul Mazursky, Electric Blue de Paul Schrader et Une autre femme de Woody Allen.
Désormais veuve, elle avait continué seule son illustre carrière à partir de 1990, croisant néanmoins le chemin de Lasse Hallström (Ce cher intrus et Amour et mensonges), Jim Jarmusch (Night on Earth), Terence Davies (La Bible de néon), son fils Nick Cassavetes (Décroche les étoiles et She’s so lovely), Forest Whitaker (Ainsi va la vie), Peter Chelsom (Les Puissants) et Willard Carroll (La Carte du cœur).
Loin de partir à la retraite, Gena Rowlands avait continué de travailler sporadiquement à partir du tournant du siècle, surtout à la télévision, mais aussi au cinéma, dans Taking Lives Destins violés de D.J. Caruso, N’oublie jamais et Yellow de Nick Cassavetes, La Porte des secrets de Iain Softley et Broken English de sa fille Zoe Cassavetes, le dernier de ses films à sortir au cinéma en France en juillet 2008.
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Gena Rowlands a été nommée à deux reprises à l’Oscar de la Meilleure actrice, en 1975 pour Une femme sous influence et en 1981 pour Gloria. Elle est la seule actrice dans l’Histoire des Oscars à avoir été nommée plus qu’une fois dans un film réalisé par son conjoint. En novembre 2015, elle avait reçu un Oscar honorifique pour l’ensemble de sa carrière des mains de son fils Nick Cassavetes. Elle a été nommée deux fois aux Screen Actors Guild Awards pour Décroche les étoiles en 1997 et onze ans plus tard pour le téléfilm « Des fleurs en hiver » de Stephen Tolkin. Au Festival de Berlin, elle avait gagné l’Ours d’argent de la Meilleure actrice en 1978 pour Opening Night. Et son travail abondant à la télévision lui avait valu trois Emmies, en 1987, 1992 et 2003.
Gena Rowlands était donc mariée pendant près de trente-cinq ans au réalisateur et acteur John Cassavetes (Meurtre d’un bookmaker chinois). Elle est la mère du réalisateur Nick Cassavetes (Le Prix de la vengeance).
Le livre « Gena Rowlands On aurait dû dormir » que Murielle Joudet lui a consacré en 2020 avait gagné le Prix du livre du cinéma du CNC l’année suivante.
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